jeudi 3 mars 2016
Harpsi-discord
Cologne, en Allemagne, a le grand privilège de pouvoir s'enorgueillir d'un très grand orchestre, la fameuse Philarmonie. Comme tout ensemble de prestige, celui-ci invite régulièrement des virtuoses afin qu'ils viennent donner leur pleine mesure devant public.
Dernièrement, l'un des invités était nul autre que réputé claveciniste Mahan Esfahani. Comme ce dernier est d'origine iranienne, il ne possède pas vraiment de notions en langue allemande. Par contre, comme il est d'origine iranienne, son anglais est suffisamment bon pour qu'il puisse commenter ses pièces sur scène dans la langue de Shakespeare.
À un moment, alors qu'il présentait un morceau, un des 1800 spectateurs lui a demandé, depuis la salle, de bien vouloir parler en allemand, ce qui a semblé désarçonner le maestro. On ne peut guère s'étonner de sa surprise. En effet, qui ne peut se trouver honoré qu'on s'adresse à lui en anglais?
L'étonnement fut à son comble avec la suite; et je ne parle pas d'une suite de Bach. En effet, certains spectateurs se sont mis à siffler et à crier; d'autres ont entrepris, en plein concert, de quitter bruyamment la salle. Bref, un chahut comme on n'en avait jamais entendu ni vu à la Philarmonie.
Restons indulgent envers le public allemand. Sa faute n'est pas aussi impardonnable qu'il n'y paraît. Au moins, il se sera gardé de commettre la pires des outrances, c'est-à-dire de demander qu'un musicien s'adresse à lui en français.
Ça, c'est vraiment impardonnable, paraît-il.
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