vendredi 4 mars 2016

Cher oncle Ben



Le candidat à l'investiture républicaine dans la course à la présidence, Ben Carson, a laissé entendre que sa campagne tirait à sa fin. En d'autres termes, il va annoncer qu'il abandonne la course.

C'est un peu dommage. Il demeurait l'un des candidats les plus colorés de ladite course. Certes, il ne possédait pas le côté flamboyant d'un Trump mais, à sa façon, il parvenait à se faire remarquer. Soit par ses gestes, comme lorsque, après sa défaite en Iowa, plutôt que de se mettre au forcing, il avait préféré marquer une pause, sous prétexte de rentrer chez lui afin de «prendre des vêtements propres» (sic). Ou lorsqu'il avait fait campagne en affirmant qu'il avait un passé violent, ce que d'autres à sa place auraient préféré cacher, et qui s'est avéré totalement faux.

Mais il se sera démarqué de son adversaire à l'irrépressible toupet orange surtout par son attitude générale. À tel point que la comparaison venait immédiatement à l'esprit, alors que Trump évoquait un lion enragé, Carson faisait plutôt penser à un aï particulièrement apathique.

À cet effet, il me rappelait immanquablement les fêtes de famille au cours desquelles, passé 22 heures, on trouvait toujours l'un ou l'autre oncle plus âgé, assis dans un fauteuil à l'écart du bruit, en train de piquer gentiment un somme digestif.

M. Carson a donc déclaré à la presse qu'il ne participerait pas au prochain* débat républicain.

Ce cher oncle Ben oublie que c'est justement son absence au débat télévisé du 28 janvier dernier qui a véritablement propulsé la campagne de Donald Trump.

Conséquemment, il pourrait revoir sa décision d'abandonner la course.

En tant que républicain, ce ne serait pas la première fois qu'il aurait à ravaler ses paroles.


* Encore un? Il y en a combien de ces assommants pensums?

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