Que je sache, l'histoire n'a pas eu un grand retentissement du côté nord de la frontière. Cependant, elle a causé une certaine commotion aux Stazunis. Il s'agit de la question de l'eau potable à Flint, au Michigan.
Un peu d'histoire, d'abord. La ville, située à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Detroit, a longtemps été un centre de la production automobile, ce qui lui a conféré une solide prospérité. Cependant, au cours des années 1980, la compagnie General Motors a progressivement cessé ses activités industrielles, transformant de facto la municipalité en zone dévastée*.
Aujourd'hui, Flint cumule les records de chômage, de pauvreté et de criminalité. Quant à ce dernier aspect, il faut bien souligner que l'exacerbation de ladite criminalité n'est pas uniquement le fait d'individus démunis. Elle implique tout autant les dirigeants.
Évidemment, la décadence économique de Flint a entraîné d'insurmontables problèmes budgétaires. En conséquence, les autorités ont dû recourir à d'extrêmes mesures d'austérité afin de faire face à la crise. Ces mesures ont-elles permis de redresser la barre? Pas du tout. En définitive, et dans le meilleur des cas, l'austérité n'a fait que perdurer la situation catastrophique, quand elle ne l'a pas empirée.
À preuve, le scandale récent. Afin d'économiser un peu d'argent**, les responsables ont négligé les avis des scientifiques qui ont détecté la présence de plomb dans l'eau potable de la ville, apparemment due à la corrosion qui s'est attaquée aux conduits municipaux. Ils sont même allés jusqu'à empêcher l'information d'être diffusée dans les médias. Pendant 2 ans, la situation est restée sous le boisseau. Inévitablement, les problèmes de santé ont commencé à apparaître, ce qui a fait éclater toute l'affaire.
Aussi, permettez-moi un conseil. La prochaine fois que quelqu'un fera la promotion d'une éventuelle austérité budgétaire devant vous, dites-lui que cette personne n'a pas de plomb dans la tête.
* À ce propos, voir le film documentaire de Michael Moore, Roger et moi.
** Selon les experts, il en aurait coûté 100 $ par jour à la municipalité pour enrayer le problème.
mercredi 10 février 2016
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