lundi 7 décembre 2015

La COP déborde



Sans doute en avez-vous entendu parler. En ce moment, à Paris, se déroule une conférence internationale sur le climat. En fait, sur les changements climatiques, dans l'espoir de trouver une solution au réchauffement planétaire.

Nommée COP21, la conférence est la plus récente mouture des Conférences des Parties tenues annuellement par les signataires de l'accord de Rio de Janeiro. Pour vous replacer dans le temps, soulignons que le fameux accord de Kyoto – qui a permis de démontrer que pas un seul gouvernement de la planète n'avait de couilles sur la question environnementale – est le produit de la COP3.

Pour une fois, le CAnada a fait une petite place au Québec dans le cadre d'un événement international. Il n'avait pas le choix. Il fallait bien qu'il eût quelque chose de bon à montrer – comme l'hydroélectricité verte – pour faire contrepoids aux sables bitumineux.

L'honnête et irréprochable premier ministre du Québec, M. Philippe Couillard (le nom est marrant) en a profité pour se faire aller la glotte en gonflant du jabot. Il en même rajouté une couche, ce qui nous permet aujourd'hui de le traiter de maudit menteur.

Lors d'une conférence de presse organisée dans le cadre de la COP21, un journaliste lui a posé une question concernant l'exploitation des hydrocarbures dans l'île d'Anticosti. Son rouge sang libéral ne fit qu'un tour. L'intègre menteur en a profité pour se dissocier totalement de ce projet qu'il n'aurait jamais parrainé tant est inexistant son enthousiasme envers les hydrocarbures, grands producteurs de gaz à effet de serre (GES).

Il a même eu le culot d'affirmer que le projet Anticosti était dû au gouvernement péquiste, oubliant sans doute que c'était John James Charest qui, au début de 2008, a bradé les droits sur les permis d'exploration détenus par la division pétrole et gaz d'Hydro-Québec, en échange d'une «redevance prioritaire» qui n'a jamais été rendue publique.

Bref, le premier ministre a doublement menti. D'abord en affirmant que le projet a été initié par le Parti québécois. Ensuite en se désolidarisant de toute l'affaire, puisqu'il était membre du gouvernement jusqu'en juin 2008, date à laquelle il a prudemment – autant que provisoirement – abandonné le navire libéral.

Il n'empêche. Des personnes généralement mal informées l'ont félicité de sa prise de position, dont Albert Arnold Gore junior – dit «Al» –, un autre qui a l'environnement à cœur alors qu'il n'a plus les moyens de l'aider. Que n'eût-il eu cet élan alors qu'il était encore vice-président des Stazunis! Sans doute avait-il des choses plus importantes à faire alors.

Mais puisque les GES sont au centre de la conférence, avant d'encenser M. Couillard (le nom est marrant), les participants devraient peut-être se pencher sur la question du pipeline Énergie Est ou de la cimenterie de Port-Daniel, laquelle, une fois complétée, émettra 1,7 million de tonnes de GES par année.

C'est drôle, le gros Al a fermé sa gueule là-dessus. Et Philippe ne s'est pas désolidarisé de ça, non plus.

Deux autres gouttes qui font déborder le vase. Il faut dire que la COP est pleine.

Mais de quoi?

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