samedi 31 mai 2014

La raison du plus fort riche


Pour se moquer de la popularité de l’économiste français Thomas Piketty et de son livre Le Capital au XXIe siècle, qui dénonce les inégalités économiques, jugées indissociables du capitalisme, le Bloomberg Businessweek a maquillé sa page couverture en magazine pour adolescentes. Car il n’y a bien que les jeunes filles et autres cœurs sensibles pour s’émouvoir des inégalités sociales.

Les vrais hommes, qui peuvent aussi être des femmes, savent que le capitalisme est le système idéal entre tous, parce qu’il épouse la nature humaine comme une deuxième peau. Que ce soit le prédateur alpha qui rafle tout, rien de plus normal. Et au diable les brebis!

La vidéo suivante nous montre comment ça se passe chez nos voisins du sud. Parce qu’aux États-Unis, eux autres ils l’ont l’affaire!



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Le Québec sur le BS, la BS de Bouchard

« On est sur le BS, savez-vous ça ? On reçoit du BS du fédéral. On reçoit du BS des autres provinces. Aimez-vous ça, être sur le BS, vous autres ? Ç’a pas de maudite allure qu’on tolère ça, nous, les Québécois, qui sommes si créatifs et capables de bâtir, qu’on accepte d’être sur le BS. Ça n’a pas de sens. Je trouve ça absolument ridicule. Il serait temps qu’on s’assume. »

— Alain Bouchard, p.-d.g. de Couche-Tard, via Le Devoir

Quand le p.-d.g. de Couche-Tard vient brailler à la Chambre de commerce de Montréal que le Québec est sur le BS parce qu’il perçoit des milliards en péréquation, reprenant l’air que fredonnent les Maxime Bernier du monde entier qui considèrent le partage de la richesse comme la détestable aumône qu’on réserve aux fainéants et aux débiles légers, l’émotion est à son comble. 

L’homme d’affaires, en tant qu’espèce supérieure, est convaincu que la bonne marche du monde dépend de sa liberté à faire tourner l’économie sur le nez de travailleurs au salaire minimum qui vendent en son nom du gaz, des chips et de la sloche. Mais donnez-lui un public de ses semblables, conquis d’avance, et le voilà qui se déshabille, éructe, montre sa véritable nature. Se sachant en territoire ami, il déverse son fiel sur l’infâme bureaucratie malgré laquelle il est devenu milliardaire, et dont il se débarrasserait volontiers pour faire fleurir le divin entrepreneuriat. 

C’est l’émotion 
David Desjardins, Le Devoir, 31 mai 2014

Bof, avant longtemps, les PDG seront remplacés par des robots! Et c’est le journal Les affaires qui le dit.

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