lundi 26 mars 2012

La gauche rêveuse



Avec certains chroniqueurs qui reprochent aux étudiants leur pot de sangria et leur téléphone cellulaire, d’un côté, et d’autres qui accusent ceux qui les appuient d’être les insupportables go-gauches rêveurs, cela porte à réfléchir.

Enfants gâtés d’un côté; ignorants de l’autre. Les commentateurs de la droite pure et inflexible ne cessent de dégorger leur venin dans le débat qui a cristallisé les tendances politiques au Québec: la hausse des frais de scolarité.

À les entendre, la droite n’est pas folle. Elle les deux pieds sur terre. La droite ne pense pas dans l’à-peu-près. En fait, la droite ne pense pas; elle compte. Elle compte ses sous, oui; mais surtout ceux des autres qu’elle aimerait bien avoir. Cela aussi fait partie du débat. D’ordinaire, le discours de cette droite constamment outrée, qui se drape dans son idéal d’individualisme jusqu’au-boutiste et dans sa liberté absolue de dépouiller son prochain, ne mérite pas qu’on s’y attarde. Il ne mérite même pas qu’on en tienne compte.

Mais qu’il ose traiter certaines personnes d’être déconnectées de la réalité, là, j’avoue que c’est plus fort que Roquefort. Est-ce que ces laudateurs de la droiture étaient en voyage sur la planète Mars ces derniers quatre ans, quand leur libre marché et leur égoïsme individuel a plongé le monde dans la crise financière? Faisaient-ils la visite des lunes de Jupiter quand ce sont les gouvernements – l’argent public – qui a sauvé leur peau et leurs beaux marchés infaillibles de la catastrophe?

Dans de telles circonstances, pour accuser les autres d’ignorer la réalité, il faut vraiment avoir du culot tout le tour de la tête.

En tout cas, il y a de quoi me laisser rêveur.

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