Dans tout ce brouhaha causé par le départ de l'ex-ministre des Finances du CAnada, Mme Chrystia Freeland, j'avais négligé un détail aussi significatif qu'infime.
Il faut souligner que la principale intéressée a remis sa démission du cabinet, mais continuera de siéger en tant que députée du Parti libéral du CAnada (PLiC). En plus, elle a affirmé que son intention était de se présenter aux prochaines élections en dépit du fait que, s'il faut en croire les sondages, sa formation s'en ira littéralement à l'abattoir.
Alors à quoi bon de s'accrocher dans de telles circonstances? D'autres avant elle ont remis leur démission récemment et ont exprimé leur souhait soit de quitter la politique ou d'aller sévir dans d'autres juridictions.
Mais, selon moi, Chrystia joue sur le long terme. Certes, elle a abandonné l'idée de faire partie du prochain gouvernement. Elle sait, par contre, que le parti qui prendra le pouvoir aura un mandat difficile. Les relations avec les Stazunis, les différents conflits sur la scène internationale, la remontée du nationalisme au Québec et l'état des finances – elle en sait quelque chose – seront autant de problèmes insolubles. Avec un peu de chance, un gouvernement conservateur trouvera le moyen de devenir rapidement impopulaire, surtout avec d'éventuelles mesures d'austérité, et elle escompte un retour au pouvoir des libéraux au bout de quatre ans.
Le gag, c'est que, entre-temps, le fils de Pierre Elliott Trudeau aura été poussé vers la sortie et qu'une course à la chefferie pourrait alors l'avoir portée à la tête du PLiC, ce qui ferait d'elle, en cas de victoire électorale, non plus la vice-première ministre, mais la première ministre tout court. Elle ne serait pas la première opportuniste à tabler sur une défaite collective pour assurer une victoire personnelle. L'important, dans l'intervalle, est d'opter pour la circonspection.
Après tout, la discrétion n'est-elle pas une vertu?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire