mercredi 27 juillet 2022

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L’argent de Porsche


Selon l’auteur de cet essai, l’automobile a pris, au sein de notre civilisation, une importance démesurée. L’utilité du « véhicule à moteur privé », comme le définit l’auteur, n’est pas à démontrer. Effectivement, l’étendue du rayon d’action de l’être humain que lui confère ce véhicule a contribué à relativiser les distances. De plus, sa charge utile rend d’immenses services au niveau du transport de biens et de services. En effet, on ne pourra jamais chiffrer l’économie colossale que représente l'automobile en termes de frais de transport, tant pour les ménages que pour les entreprises. En plus de ses autres avantages, la voiture est également une source de sécurité autant pour les personnes âgées, qui ont ainsi le moyen de se déplacer à moindre risque, que pour les gens plus jeunes auxquels elle rend de multiples services. Par toute une série d’exemples, l’auteur fait ressortir les effets bénéfiques de l’automobile et la contribution exceptionnelle de son industrie. Cependant, il insiste également sur les inconvénients. Ces derniers, la plupart du temps, viennent réduire les avantages de l’automobile, quand ils ne les annulent pas tout simplement. Qui n’a pas éprouvé de doutes devant la rapidité que confère la possession d’une voiture quand on se retrouve prisonnier d’un embouteillage à l’heure d’affluence ? En fait, une évaluation en profondeur des inconvénients apportés par un trop grand nombre de véhicules sur la route amène plus de problèmes que la voiture n’est capable d’en résoudre. En outre, elle s’est rapidement retrouvée nimbée d’une charge sociale importante. À l’origine réservée à l’élite économique, elle s’est en quelque sorte démocratisée à outrance, mais elle n’a pas perdu son rôle d’identification sociale. Les modèles et les marques comptent énormément quant à l’établissement des rapports sociaux, à tel point que, dans la mentalité occidentale, une personne dépourvue d’automobile devient pratiquement un non-être. Enfin, les aspects purement négatifs de la voiture sont devenus incontournables. Les coûts sociaux sont devenus astronomiques en termes de pertes de vies et de blessures ; sans compter les dommages à la propriété. En même temps, ces désavantages pâlissent devant les préjudices causés à l’environnement alors que les déchets issus des automobiles, à eux seuls, présentent un problème plus grave que les déchets radioactifs. L’auteur demande alors si l’argent de Porsche est plus important que l’avenir de la planète et, partant, celui de nos enfants et de leurs descendants.


 – Jaï Kantel-Menjou – 702 p. – 1992 – Représentant des ONG auprès de l’UNESCO, l’auteur nous livre ici, revu et corrigé, un rapport qu’il a déposé en 1990, et dans lequel il mettait en garde les pays en voie de développement contre les « bienfaits » du développement économique à outrance.

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