La ville de Montréal a connu beaucoup de soubresauts et de changements au fil des dernières décennies. Malheureusement pas toujours pour le meilleur. Ainsi a-t-elle perdu beaucoup de son poids économique au profit de Toronto. Le résultat fut une fuite des sièges sociaux et une marginalisation de la ville sur tous les plans.
Fut-ce pour pallier ce déclin? Avec le temps, on a lancé quelques projets, lesquels ne se sont pas toujours soldés par un bilan positif. Que dire, en effet, du fiasco des tristement célèbres jeux olympiques de 1976, que nous sommes toujours occupés à payer sous la forme d’un toit de stade où plus personne ne va jouer? Rien n’illustre mieux cet état de fait que les courses de voitures financées à coups de millions pour des événements qui ne durent que trois ou quatre jours.
Sur le plan culturel, Montréal s’est sans doute dotée de nombreux festivals qui, pour la plupart, ont surtout laissé la place à une macédoine de thèmes convenus afin d’attirer un public aussi large que possible, de sorte que le caractère profondément francophone de la ville a été progressivement refoulé, inclusivité oblige. Bonne chose d’ailleurs, puisque Montréal s’anglicise à vitesse grand V sans que quiconque ne lève le petit doigt pour endiguer le phénomène. À quoi bon, dès lors, promouvoir une langue appelée à disparaître?
Quant au reste, laissons de côté les problèmes liés à l’itinérance, la déliquescence des infrastructures, le manque criant de logement social, les inégalités socioéconomiques, la criminalité organisée, la corruption, le retour en force de Denis Coderre, sans compter tout le reste.
C’est donc sans surprise que l’on a appris la dernière initiative de la ville afin de redorer son blason: de nouveaux couvercles d’égout.
Voilà un puissant symbole qui donne toute sa place à l’esprit de fierté des Montréalais.
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