dimanche 19 juillet 2020

Boris et Staline



Au début de la guerre froide, dit-on, Joseph Staline était obsédé par les supposés agissements des services secrets britanniques. Il aurait dû savoir que les espions yankees étaient infiniment plus redoutables du fait des moyens mis à leur disposition. Mais non, pour lui, c’étaient les Britanniques qui constituaient la véritable menace.

De nos jours, on assiste à une autre phobie, mais cette fois en sens inverse. En effet, dès que quelque chose cloche aux Royaux-Munis, c’est la faute à Moscou, point final. Pas de preuves? Pas de présomption? Pas même de motif sérieux? Peu importe: c’est la faute aux Russes, le gouvernement en est «absolument sûr».

Dernier opus en date, on a accusé les Russes d’avoir perpétré une cyberattaque dans le but de s’emparer des résultats de recherche sur un éventuel vaccin contre le coronavirus. Quoique – faut-il le répéter? – il n’y ait aucune preuve de la chose, l’affirmation gratuite a été reprise en boucle par les médias, tant britanniques qu’occidentaux.

À quoi pourrait servir de mentir à ce sujet? D’abord, cela contribue à diffamer l’ennemi de toujours. Ensuite, cela accorde d’autant plus de crédit au futur vaccin, étant donné que l’«ennemi» cherche à s’en emparer. Enfin, cela accroît la menace que représente le fameux virus, puisque même les Russes en ont peur.

Quoi qu’il en soit, il est de plus en plus difficile d’imputer une cyberattaque à un pays en particulier, surtout depuis la publication des documents de Vault 7, lesquels prouvent que les Stazunis disposent de la technologie nécessaire pour donner l’impression qu’une de leurs cyberattaques peut provenir de n’importe où dans le monde.

Peut-être les Britanniques, comme les Soviétiques à l’époque, se trompent-ils quant à ceux qui les menacent le plus.

Boris Johnson et Joseph Staline même combat?


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