lundi 1 avril 2019

Le manteau de Thespis

Volodymyr Zelensky
*Showtime
















D’après vous, c’est une tendance lourde ou c’est seulement une passade qui ne durera pas plus de deux ou trois décennies?

Oui, car il y a véritablement une forte propension, de nos jours, à voter pour des clowns, des figurants de téléréalité ou, à la rigueur, pour des profs d’art dramatique. En soi, ce ne serait rien si, au moins, on ne les portait pas au pouvoir.

Après ça, il ne faut pas vous plaindre – collectivement, j’entends – si la politique perd de son sérieux et se transforme en un spectacle de mauvaise qualité.

J’exagère, dites-vous? Pas si sûr! Beppe Grillo en Italie, Donald Trompe aux Stazunis, le fils de Pierre Elliott Trudeau au CAnada. Tout ce beau monde qui s’est fait connaître sur les planches ou sous l’œil de la caméra s'est retrouvé à la tête de partis politiques. Et je ne cite que des pays de premier plan. D’autres ont également confié leurs destinées au showbiz, avec les mêmes résultats: inefficacité, favoritisme et prévarication.

Le dernier en date se nomme Volodymyr Zelensky, possiblement le futur président de l’Ukraine, un comique – même pas un comédien –, c’est-à-dire un humoriste, ce qui nous donne d’emblée l’heure juste.

Or tous ces gens qui accordent leur vote à des bateleurs plus ou moins talentueux oublient de se poser une question capitale. En effet, quelle est la différence entre la vraie vie et le spectacle? Dans la vie, on ne sait pas d’avance ce qui va arriver.


«Au manteau de Thespis, je ne fais pas de trous
Attrapez cette bourse au vol et taisez-vous!»
(Cyrano de Bergerac, Acte I, scène III)

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