mardi 3 septembre 2019

Deuxième armement




Ce fut un des événements marquants de 2016. En effet, cette année-là, en novembre, les accords de La Havane mettaient un terme à la guerre civile entre les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et le gouvernement mafieux au pouvoir à Bogota.

Parmi les articles des Accords, il était prévu que les FARC remettent leurs armes, qu’une amnistie soit déclarée pour la guérilla, l’armée et les paramilitaires – ces derniers étant bien souvent des milices formées par les cartels de la drogue – et qu’un programme de réinsertion sociale soit mis sur pied pour les anciens combattants. Le but était évident: il s’agissait d’apporter la paix dans ce pays qui avait connu des décennies de guerre.

Moins de 3 ans plus tard, une autre nouvelle a été beaucoup moins diffusée, du moins par chez nous. En effet, les FARC viennent d’annoncer qu’elles reprenaient les armes. Nul doute que nos médias, lorsqu’ils s’empareront de cette information, vont souligner que la guérilla a manqué à sa parole et que son rejet des Accords démontre son incurie.

Ce qu’ils oublieront de mentionner, c’est que, depuis leur signature, le gouvernement a multiplié les assassinats d’anciens membres de la guérilla ainsi que de dirigeants sociaux. Par ailleurs, Bogota n’avait pas respecté les autres termes des Accords.

Bref, le commandant Ivan Marquez est apparu, entouré de personnes en armes, pour annoncer la reprise de la lutte en Colombie en affirmant le «droit universel de tous les peuples du monde à se soulever en armes contre l’oppression».

J’imagine que les Yankees seront contents de voir que d’autres à part eux respectent la philosophie de leur Deuxième amendement.





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