mardi 27 août 2019

Trou d’UQ




Vous n’êtes pas sans savoir que le premier ministre de l’Ontario, M. Doug Ford, avait pratiquement lancé son mandat en annulant le projet de fondation de l’Université de l’Ontario français (UOF), une sorte d’équivalent de l’Université du Québec (UQ). Le motif sous-tendant son geste de mépris à l’endroit des francophones de son pays était que la création d’une telle institution allait créer un énorme trou budgétaire.

Vous vous rappelez aussi le tollé qui avait suivi l’annonce, ainsi que la cabale qui avait vu une des députés du gouvernement quitter le Parti conservateur de l’Ontario avec fracas. Un tel branle-bas, que M. Ford avait dû surseoir à sa décision et remettre le projet de l’UQ ontarienne sur les rails.

Alors, maintenant, suivez le raisonnement.

En ce moment, M. Ford fait des pieds et des mains afin de régler ce dossier auprès d’Ottawa. C’est-à-dire qu’il tente d’en venir à un accord avec le fédéral afin que ce dernier accepte de financer une bonne part de l’Université durant les 8 premières années*.

Pourquoi tant d’empressement? Parce qu’il y aura bientôt des élections au CAnada et que M. Ford, en bon conservateur, sait que si la question n’est pas réglée pour les 8 prochaines années, cela risque de constituer une épine dans le flanc du chef du Parti conservateur du CAnada, M. Andrew Scheer, ce dernier ayant déjà commencé à tapiner au Québec qui se soucie tout de même du sort du français, à tout le moins dans les autres provinces.

Bref, il s’agit de faire payer les libéraux afin de faciliter l’élection des conservateurs.

M. Ford est peut-être obtus, égoïste, exclusif et xénophobe, mais il n’est pas aussi idiot qu’il en a l’air.

À moins, bien entendu, que l’idée vienne d’un de ses conseillers…



*Pourquoi pendant 8 ans? Parce que, après deux mandats, un éventuel gouvernement conservateur aura probablement perdu le pouvoir et la patate chaude de la question linguistique reviendra aux libéraux.


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