mardi 13 novembre 2018
Absconnerie
Lors des cérémonies soulignant la fin de la Première Guerre mondiale, il y a 100 ans ce 11 novembre, le président de la France, mon pote Emmanuel Macron, a livré un discours émouvant. Il a créé par le fait même un autre de ses sempiternels macronismes si abscons. Il a décidé que le mot «nationalisme» était mauvais, car il renfermait la notion d’exclusion, tandis que le terme «patriotisme» était bénéfique, car il représentait la fierté.
On peut laisser de côté ce genre d’ergotage, car on ne met dans un mot que le sens qu’on veut, et combien de discussions enflammées se sont avérées totalement stériles, car elles se sont contentées de présenter un dialogue de sourds, alors que les interlocuteurs n’accordaient pas le même sens aux termes employés.
Par contre, il existe des instances où l’écart entre les sens acceptables et celui qu’un intervenant leur donne est clairement fautif. C’est bien souvent le cas de personnes cherchant à manipuler l’auditoire à leur profit. Ainsi en était-il, dernièrement, d’une opinion qui a été exprimée – je ne me souviens plus dans quel média – où on insistait sur le fait que la guerre est causée par le nationalisme, lequel prenait dès lors des airs carrément génocidaires.
Or, c’est faux. Les guerres ne sont pas causées par le nationalisme. Elles éclatent lorsque l’impérialisme – quel qu’il soit – prend le pas sur le nationalisme et déborde de ses frontières afin d’asservir des peuples étrangers. D’ailleurs, le premier rempart contre l’impérialisme est justement le nationalisme. À preuve, lors de la décolonisation, au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, c’est justement le nationalisme qui a permis de secouer le joug des grandes puissances impérialistes, France et Royaume-Uni en tête.
Évidemment, les grandes puissances et leurs laquais ne l’ont pas oublié, car ils font la différence, eux.
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