mercredi 18 janvier 2017

La vapeur et la rouille



Des sondages récents ont révélé que Donald Trompe est le président élu le plus impopulaire que les Stazunis ont connu au cours des 10 derniers mandats. Plus impopulaire même que George W. Bush, lequel avait aussi été élu avec moins de la moitié du vote.

En fait, M. Trompe récolte moins d'appuis au sein de la population qu'il n'a récolté de votes au moment du scrutin. Il est vrai que bien des gens qui n'aimaient pas davantage Hillary Clinton se sont abstenus de se déplacer le jour du scrutin, mais tout de même…

Il est donc tout à fait plausible que bien des électeurs n'aient consenti à voter pour lui que dans l'espoir qu'il tiendrait sa promesse de créer des emplois. N'oublions pas que ses principales victoires, le soir des élections, se situaient dans ce qui est poétiquement appelé, aux Stazunis, la «bande rouillée» (rust belt), c'est-à-dire ces États ayant le plus souffert des délocalisations industrielles amenées par la mondialisation, laquelle a laissé dans son sillage des usines désaffectées en pleine décrépitude, d'où cette histoire de rouille.

En d'autres termes, le mandat de M. Trompe va tenir, ou chuter, uniquement sur la tête d'épingle que constitue la création d'emplois. Or qui sont ceux appelés à former son cabinet? Des chefs d'entreprise ou d'institutions financières qui se sont gobergés de manière indécente grâce à la mondialisation, justement.

Vous croyez, vous, qu'ils vont inverser la vapeur?

Moi, je pense au contraire que, avec toute cette brume, la rouille n'est pas près de disparaître.

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