samedi 28 avril 2012

Le Printemps Érable expliqué aux Français

Depuis plusieurs semaines, la ville est prise d’assaut par les étudiants, eux-mêmes assaillis par une mesure intenable: l’augmentation de leurs déjà colossaux droits de scolarité. Chaque jour, downtown Montréal devient rouge (un petit carré de feutrine accroché aux vestes pour signe de ralliement), chaque jour, downtown Montréal hurle, chante, casse un peu, crie beaucoup, innove, fonce, et joue à cache-cache avec des policiers anti-émeutes qui ont un peu oublié de rester calmes.

C’est la plus grande grève étudiante de l’histoire du Québec, ils l’appellent le Printemps Erable, c’est bien trouvé, avec des pointes à 200.000 étudiants dans la rue (le 22 mars), l’équivalent de deux millions en France (dix fois moins d’habitants). Trois syndicats sont concernés, dont le plus radical, nommé la CLASSE, a été exclu des négociations six heures plus tôt. Plus quelques non organisés, quelques capuches, quelques gars et quelques filles qui font (black) bloc.

L’ambiance du pays en deux mots : un gouvernement libéral du Québec affaibli par des affaires de corruption et un gouvernement fédéral néo-conservateur, tendance obscurantiste.

Montréal à l’heure du printemps érable
David Dufresne, Slate.fr, 27 avril 2012

David Dufresne est l’auteur de «Tarnac, magasin général» (Calmann-Lévy, 2012) et de «Maintien de l’Ordre» (Hachette Littératures, 2007).

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