par le prof Skannen
Ce 19 mai est un jour férié. Autrefois, la journée était appelée «fête de la reine» et entraînait une confusion bien légitime. En effet, du temps où Elizabête II était le chef d'État du Royaume-Uni et de ses dominions – dont le CAnada –, beaucoup de gens pensaient qu'elle était cette reine qu'il fallait honorer par un jour de congé. Or c'était faux.
La fête en question devait marquer la mémoire de la reine Victoria dont le long règne a duré 64 ans (1837-1901). Elle fut célébrée à tel point que cette période coïncidant avec l'essor de l'empire colonial britannique fut nommée «époque victorienne». Comme toutes les têtes couronnées sont plus ou moins co-sanguines, elle fut même surnommée «grand-mère de l'Europe». Le terme de son règne marqua le début de la fin de la prééminence planétaire britannique dont le déclin allait suivre celui de l'Europe tout entière après la Première Guerre mondiale.
Mis à part le jour de congé, la «fête de la reine» a toujours été plus ou moins bien reçue au Québec. Souvent ignorée, on préféra ensuite commémorer à cette occasion Dollard Désormeaux. Mais comme la légende de ce dernier tenait au conflit avec des peuples autochtones, on finit par associer le jour avec les Patriotes. C'était d'ailleurs une assez bonne idée, puisque la rébellion menée par ces derniers eut lieu la même année que l'accession de Victoria au trône.
N'empêche, cet attachement envers une reine d'un autre siècle, d'un autre continent et d'un autre pays fleure la nostalgie – voire l'obsession – pour un empire à la fois criminel et révolu.
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