Le mystère de la perle nacrée
Marcel, un bijoutier montréalais, acquiert d’un exportateur un lot de perles d’une grande finesse. Habitué à traiter avec une clientèle relativement restreinte, il voit apparaître dans sa bijouterie des inconnus qui s’intéressent exclusivement à des perles. Si la perspective d’élargir sa clientèle n’est pas pour lui déplaire, il constate rapidement que, après avoir réservé l’une de ses acquisitions pour un de ces nouveaux clients, certains autres clients deviennent carrément agressifs lorsqu’il leur explique que cette perle-là est déjà vendue. Quelle n’est pas sa surprise, en lisant le journal quelque temps après, de constater que le client, qui devait incessamment venir chercher la perle en question, a disparu de son hôtel sans laisser de trace. Craignant désormais pour sa sécurité, mais fortement intrigué par toute l’affaire, il décide de mener une enquête discrète dans le milieu et se rend en Europe où son exportateur tient boutique. Il désire non seulement en apprendre davantage sur la provenance de la perle, mais également il veut la faire expertiser et analyser, au cas où elle recèlerait un quelconque secret. Peu de temps après son arrivée à Amsterdam, et sa prise de contact avec l’exportateur, une séduisante jeune femme d’origine asiatique l’aborde et s’ingénie à multiplier les occasions de rencontre. Suspicieux, Marcel commence à craindre que les meurtriers de Montréal aient retrouvé sa trace. Désormais un fugitif dans un pays étranger, il part d’Amsterdam, avec une voiture de location, mais il retrouve sur son chemin la jeune femme, qui se fait appeler Manotte. Après avoir passé quelques jours dans le même hôtel à épier Marcel, Manotte, fatiguée de cet exercice stérile, décide, à l’occasion d’un somptueux dîner, de mettre cartes sur table. Elle offre d’acheter la perle pour une somme faramineuse. Devant l’hésitation de Marcel, qui ne sait quel parti prendre, car il craint toujours pour sa vie, elle s’offre en prime, prête à coucher avec lui le soir même. Cette fois conquis, Marcel accepte le marché et passe la nuit avec la jeune femme. Au matin, il trouve sur la table de nuit une liasse de billets et, dans le fauteuil faisant face au lit, un homme qui le tient en joue avec un pistolet et qui n’est autre que le disparu de Montréal. Il explique à Marcel qu’un collier confectionné de perles toutes rigoureusement de même forme et de même taille, provenant de l’île natale de la jeune femme, était le prix qu’exigeait Manotte pour accepter sa demande en mariage. Ayant trouvé la perle chez Marcel, il avait averti Manotte de sa découverte et s’était résolu à lui laisser le champ libre afin d’éprouver la jeune femme. Sachant qu’elle ferait tout pour s’emparer de la perle, il lui reste à découvrir si ses actions ont pour but de compléter le collier ou d’échapper au mariage.
– Pierre Amaud-Laurier – 224 p. – 1996 – Amusante satire où sont opposés avec une très grande finesse les fantasmes propres de milieux très différents. L’érotisme explosif que dégage le personnage de la jeune femme vaut à lui seul le légitime succès qu’a connu l’oeuvre.
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