jeudi 22 novembre 2018

Il a cru s’y fier



John Chau est un États-Unien de 27 ans, à la fois grand voyageur et missionnaire indépendant. Il a tenté d’aller évangéliser une population insulaire de l’océan Indien vivant en total isolement depuis des milliers d’années sur l’île Sentinel de l’archipel des Andaman. Il est mort le 16 novembre dernier lorsque les Sentinelles l’ont écharpé dès le moment où il a mis le pied sur leur île. Il a eu beau leur crier que Jésus les aimait, il semble que les Autochtones préféraient défendre leur farouche indépendance.

M. Chau, provenant d’un milieu profondément croyant, voulait s’en remettre à sa foi et à la protection divine afin de mener l’apostolat qu’il avait embrassé par lui-même. Visiblement, la prudence et, surtout, les interdictions des autorités l’eussent mieux servi s’il avait condescendu à les écouter.

Cette triste histoire a placé au premier plan de l’actualité l’étrange culture de l’île Sentinel où aucun étranger n’a pu mettre le pied sans le payer de sa vie. Selon toute évidence, la population de l’endroit, estimée à 150 individus, a un mode de vie primitif, sans doute le même depuis les temps reculés de la préhistoire.

Notons au passage que l’archipel des Andaman comptait encore au début du XIXe siècle cinq groupes humains distincts. Les Grands Andamanais occupaient la majorité du territoire dont ils n’ont plus qu’une minuscule enclave. Les Jarawa, quant à eux, existent toujours, mais ils ont dû migrer du sud au centre de leur île. Les Onge vivent toujours sur la leur, mais ont été refoulés dans deux petites enclaves. Quant aux Jangil, ils avaient disparu au début de la décennie 1920.

Aujourd’hui, il n’y a que les Sentinel qui se sont maintenus contre vents et marées et continuent de le faire. S’il y a une leçon que nous pouvons tirer de toute cette histoire, c’est de se demander à quoi on peut se fier. À la puissance divine ou à ses propres forces?


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