mardi 6 mars 2018

Navrant naufrage



Les joyeux naufragés (Gilligan’s Island) était paraît-il un succès télévisuel des années 1960, populaire depuis les Stazunis jusqu’en Europe. En gros, la comédie de situation mettait en scène un groupe de 7 naufragés incapables de quitter leur île du Pacifique. Parmi eux, on retrouvait deux millionnaires, une actrice vedette et un savant. Les trois autres n’étant que du vulgum pecus, dont le fameux Gilligan du titre.

Or, lors des négociations entre l’Université de Montréal (UdeM) – la fontaine aux sentences, la montagne aux lumières, l’éternel geyser de la connaissance – et le syndicat des étudiants salariés, ces derniers ont eu l’outrecuidance de négocier serré et de comparer la direction de l’UdeM à la fameuse bande de naufragés. Vous savez, dans le genre: «Qui mène le bateau? Y a-t-il un capitaine à bord? À quand la négociation? Sont-ils cachés sur l’île de Gilligan?»

Aujourd’hui, ces négociations sont terminées depuis belle lurette et la convention collective a été signée. Mais les terribles séquelles de cette épouvantable diffamation ne se sont pas dissipées*. De la sorte, des poursuites sont encore en train, et ce, depuis presque 2 ans, afin de faire payer les meneurs de cette immonde campagne de dénigrement. «Payer» est le bon terme, puisque la partie lésée réclame justement 3000$ de chaque étudiant ayant pris part à cet outrage.

Sachant à quel point les étudiants sont rupins, il va de soi qu’une institution aussi noble et sublime que ce refuge du haut savoir – pour ne pas dire du savoir-vivre – ait décidé de les frapper au seul endroit où la leçon portera avec toute la rigueur que l’inqualifiable attitude requiert.

Il est en effet grand temps qu’on mette un terme aux comparaisons entre un recteur d’université et un petit matelot gaffeur!



* Il est à noter qu’on reproche également aux étudiants d’avoir fait circuler un faux diplôme dit de «certification antisyndicale» arborant les armoiries de l’établissement d’enseignement. On a reproché à ce geste de «créer une confusion», selon les termes de la requête présentée par les avocats. Apparemment, le faux document était dangereusement conforme à la réalité.

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