Depuis qu'il s'est lancé en politique, Pierre-Karl Péladeau, dit «PKP», n'a jamais été aussi actif. Or, de tous les chefs que le Parti québécois (PQ) a eus, c'est sans doute ce cher bon, gros, vieux PKP qui traîne le plus lourd passif.
Passif auprès des syndicats, d'abord, la clientèle privilégiée du PQ. Le passé anti-syndical de PKP, avec ses lock-outs à répétition ne lui a pas fait gagner des points auprès de la base. Pas plus que des syndiqués amers et méfiants ne seront jamais portés à voter pour lui.
Passif auprès du vote progressiste, ensuite. Il ne faut pas oublier que Quebecor (oui, oui, sans accent) était propriétaire du groupe de presse Sun News Network, au CAnada, qui a activement moussé les candidatures conservatrices lors des campagnes électorales ayant porté – puis maintenu – Stephen J. Harper au pouvoir. Sans compter ses appuis à tout ce que l'ouest du CAnada eût pu comporter comme mouvements de droite (lire: le tristement célèbre parti «Wildrose» albertain, entre autres). Cela sans compter les multiples prises de position ayant semé la controverse. Finalement, les ennuis financiers vinrent à bout du groupe dont le permis d'exploitation lui fut retiré en mars 2015.
Passif financier, également, pour faire suite à ce qui précède. En effet, quoique fils à papa, PKP n'a peut-être pas hérité de toute la détermination du paternel en affaires. Soulignons tout de même que ce dernier a connu ses revers et que, comme elles l'ont fait plus tard pour le fils, les institutions québécoises se sont précipitées à son secours en plus d'une occasion. Dans une large mesure, l'empire Quebecor s'est constitué, et surtout maintenu, avec des fonds publics.
À tout cela s'ajoute un passif de crédibilité. À savoir que sa réputation en tant qu'«évadeur fiscal» le place dans une position de faiblesse face à ses adversaires politiques, surtout lorsque viendra le moment de mettre sur la sellette l'incurie gouvernementale sur le plan de l'administration des finances. Et puis, l'autre passif de crédibilité tient à ce que certains d'entre nous se demandent toujours où diable était ce grand patriote québécois lors des deux référendums? Et de toutes ces élections provinciales et fédérales au cours desquelles il est resté coi comme une huître?
Face à tout cela, les militants placés devant leur bulletin de vote lors de la course à la chefferie ont dû se livrer à un calcul pragmatique, une excellente initiative en politique. PKP étant millionnaire, et à la tête d'un important groupe de presse de surcroît, lesdits militants ont sûrement cru que ces ressources allaient être mises à la disposition du mouvement souverainiste. Or il ne fut rien de tout cela. La feuille de chou quotidienne – celle de Montréal autant que celle de Québec – ne fait pas davantage de place au discours indépendantiste qu'aux prises de position résolument fédéralistes. Seul «avantage», quelque lèche-bottes de service – populiste et fascisant – a changé son fusil d'épaule dans sa colonne et a cessé de tirer à boulets rouges sur le PQ. C'est bien peu.
En définitive, pourquoi PKP est-il chef du PQ? Personnellement, je n'en ai aucune idée. J'espère que PKP lui-même soit au courant.
Lui et le président de son conseil d'administration; un certain Brian Mulroney, m'a-t-on dit…
mardi 26 janvier 2016
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire