samedi 8 juin 2013

Pris avec le grand prix du Grand Prix





Un article publié dans le quotidien La Presse – une publication qu’on ne peut certes pas accuser de tendance gauchiste – du 6 juin dernier remet en cause toute la question des mirobolantes retombées économiques du soi-disant Grand Prix de formule 1 de Montréal.

Selon l’éternellement probe ministère des Finances du Québec, ledit événement assure des retombées économiques de l’ordre de plus de 89 millions $ chaque fois qu’il sévit dans la métropole. Mentionnons tout de go que ce chiffre provient d’une étude qui n’a jamais été publiée par le Ministère et que personne ne dispose du moindre indice quant aux méthodes de calcul utilisées.

Ce qu’on sait avec certitude, par contre, c’est que les divers paliers de gouvernement versent aux organisateurs 15 millions $ par séance de vroum-vroum nauséabond et reçoivent en échange des redevances faramineuses de l’ordre de 4 millions $. On voit tout de suite pourquoi les commerçants tiennent mordicus à ce que les gouvernements fassent des pieds et des mains pour retenir ce cirque chez nous.

Là où le bât blesse davantage, c’est qu’un étude sérieuse sur les retombées économiques d’un événement comparable, le Grand Prix de Melbourne pour ne pas le nommer, a été menée dans les règles de l’art, celle-là, et que ses conclusions jettent une douche froide sur le pot d’échappement du discours admis. Montréal et Melbourne étant des villes comparables sur le plan de la population et de l’affluence, il est tout à fait permis de penser que les retombées économiques sont équivalentes. Or, en Australie, les retombées sont de l’ordre de moins de 33 millions $, à peine plus que le tiers que ce que prétendent les sommités gouvernementales.

Un fois que l’on retranche les 10 millions $ de manque à gagner entre les contributions gouvernementales et les redevances encaissées, il resterait à peu près 23 millions $ de retombées véritables.

Mises à part la rue Crescent et quelques grandes chaînes hôtelières, je ne vois pas qui bénéficie de cette «manne». Pas nous, en tout cas, surtout si on pense que, de par leur caractère international, lesdites chaînes hôtelières envoient immanquablement une large part de leurs profits à l’étranger.

Bref, si certaines personnes, comme M. Peter Sergakis s’agitent à la pensée que Montréal puisse un jour – pas très lointain – perdre son Grand Prix de la pollution atmosphérique et sonore, personnellement, ça ne m’empêcherait pas de dormir.

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