samedi 9 janvier 2010

Je parle de l’humain (sic)

C'est à la lecture de la chronique de Gil Courtemanche, édition du 10/11 janvier 2010, LES PTÉRODACTYLES AVEUGLES que je me permets d'illustrer que malgré son aveuglement, l'essence du capitalisme débridé conserve toujours ses dents acérées.


Pourtant, il y a espoir lorsque Gil Courtemanche écrit: «Il fut un temps où le changement signifiait une sorte d'avancée collective, de progrès partagé». Hélas, sans me donner d'exemples, je croyais rester sur ma faim, tout en étant condamné, tout comme G.C., à remettre mes derniers espoirs entre les mains d'un premier ministre canadien jouant l'aveugle et le malentendant. C'est à ce moment précis que mon achat de décembre dernier à la librairie L'Insoumise, boulevard Saint-Laurent, m'est revenu à l'esprit.

... Alors qu'au contraire, tous les systèmes socio-politiques jusqu'à aujourd'hui, de l'autocratie à la dictature en passant par la ploutocratie et l'oligarchie, et jusqu'à la démocratie, sont bâtis sur la violence. Seule "l'acratie" est non violente, "acratie" étant un terme par lequel on pourrait désigner un ordre social débarrassé de la contrainte physique et de la manipulation intellectuelle, si l'on voulait éviter le terme discrédité d'anarchie.
Augustin Souchy
Attention anarchiste!
Édition du monde libertaire

C'est ce même Augustin Souchy (1892-1984) qui publia son plan pour un monde meilleur. «Un plan sorti du cerveau immature d'un jeune rêveur» affirmait-il à l'époque de ses 51 ans à Oaxaca (Mexique).

Parlant de l'humain, voici le rassemblement de ses idées pour un monde meilleur:

Liberté de parole, de presse et de réunion dans chaque pays;
Abolition des visas obligatoires et liberté du choix de résidence dans tout pays;
Cours bilingues dans les écoles publiques des régions frontalières;
Révision de manuels d'histoire dans le sens d'une présentation objective des faits historiques dans le but de la réconciliation entre les peuples;
Élaboration d'un code juridique international fondé sur la liberté et égalité des droits de tous les peuples;
Désarmement contrôlé internationalement, pour un contrôle mutuel des industries d'armement de chaque pays;
Pas de déclaration de guerre ni d'acte belliqueux sans un référendum préalable contrôlé internationalement, précédé d'une campagne de négociation également contrôlée internationalement;
Mesures radicales à l'échelle mondiale pour l'éradication immédiate de la misère, portant essentiellement sur l'aide aux pays sous-développés. Mise en place de réformes agraires dans le but d'une juste répartition des terres;
Organisation internationale d'une répartition équitable des matières premières, avec la participation des syndicats aux niveaux local, national et international;
Instauration de commissions internationales d'experts pour élaborer des mesures afin d'abolir les frontières et introduction d'une monnaie européenne, puis internationale;
Convention internationale pour le relèvement et l'harmonisation de la sécurité sociale des salariés;
Liquidation de la domination coloniale, droit des peuples à l'autodétermination sans ingérence extérieure.

Cinquante-trois ans plus tard, une partie de ces revendications est aujourd'hui réalisée. Souhaitons que les prochaines décennies voient se traduire matériellement ses idées bien plus utopiques.

Je sais, nous sommes bien loin de la charge émotive d'un Courtemanche avide d'espoir d'un fédéralisme parlant humain. Je n'y crois plus et lui non plus sans doute.

Quel privilège que celui d'utiliser BUFFET COMPLET !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Il faut rêver encore un peu à-travers les saignements d'oreilles que me procure désormais la seule vue de notre premier ministre harper.