«Les zombies ne vous aiment pas! Visez la tête!»
Photo: Todd, via Wikimedia
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L’image a tout de suite su frapper les esprits et faire le tour du monde. Le titre du livre est L’Économie zombie. Comment des idées mortes marchent toujours parmi nous. Son auteur, l’économiste de l’Université du Queensland, en Australie, John Quiggin, y relève une série d’idées et de théories économiques que le spectaculaire fiasco de la crise mondiale aurait dû, selon lui, discréditer à jamais, mais qui resteraient malgré tout dans le portrait et reviendraient même en force.
L’une de ces idées en vogue avant la crise était que les banques centrales avaient trouvé le moyen de jouer avec les taux d’intérêt de manière à assurer à nos économies une croissance et une stabilité quasi éternelles, à condition que les gouvernements gardent leurs finances en ordre et s’enlèvent de leur chemin. Une autre théorie très populaire était celle des marchés efficients, selon laquelle les marchés étaient les mieux placés pour déterminer le juste prix de n’importe quel actif (maisons, actions, etc.) parce qu’ils savaient faire la synthèse de toute l’information disponible. Ces convictions impliquaient un parti pris pour les privatisations et la déréglementation. Elles venaient aussi avec une autre théorie, dite de l’«effet de ruissellement», en vertu de laquelle l’enrichissement des mieux nantis finissait fatalement par profiter aussi aux plus pauvres.
Perspectives - Les zombies
Éric Desrosiers, Le Devoir, 28 décembre 2010