Non, il ne reste plus grand monde qui se dresse encore contre l’État qui étend ses tentacules un peu partout, qui nous filme à notre insu, qui nous photographie sous nos vêtements et qui rogne nos droits.
En fait, il ne reste presque plus personne pour se tenir debout devant la matraque et cracher sur le bouclier tatoué du mot « police ».
Les contestataires d’autrefois sont devenus les petit-bourgeois repus d’aujourd’hui, craignant pour leur bagnole et leur parterre gazonné. Il ne leur viendrait certes pas à l’idée de se plaindre de la situation actuelle.
Ne reste plus que quelques têtes brûlées, attifés comme des clodos, masqués comme des clowns et qui apostrophent les policiers le doigt bien tendu.
Oui, ça leur arrive de casser des vitrines, même s’ils savent que, pour cela, on va leur casser la gueule.
Je ne pense pas que, à ce prix-là, ils le font par plaisir.
2 commentaires:
Changer le monde? Quelle drôle d’idée. Il est très bien comme ça le monde!
La manifestation a pourtant débuté dans le calme. Et c’est bien plutôt la peur que la haine que l’on pouvait lire dans les yeux des marcheurs, présents tout autant en souvenir du jeune Villanueva que pour dénoncer le harcèlement dont ils sont victimes quotidiennement dans leur quartier. Au point final de la manifestation, au métro Préfontaine, les quelques centaines de policiers présents sur les lieux ont bloqué la route aux manifestants qui tentaient de se disperser tel que le discours des organisateurs venait de nous le recommander.
Encore une fois, le métro était fermé et les manifestants qui tentaient de se disperser ont été accueillis par la cavalerie et la matraque. On se demande bien quel était l’objectif des policiers. Ils voulaient en découdre? Justifier leur présence qui a certainement entrainé des coups de plusieurs dizaines de milliers de dollars? Ils désiraient montrer aux manifestants qu’ils ne toléraient aucune critique? Quoi qu’il en soit, le tout s’est terminé par plus d’une centaine d’arrestations de manifestants qui tentaient, à ce moment précis, de rentrer chez eux...
Marc-André Cyr
L’auteur est doctorant en science politique à l’UQAM. Sa thèse porte sur l’histoire politique des manifestations et des émeutes au Québec.
La Presse
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