L’autre jour, j’avais remarqué, avec ce ton à la fois caustique et moqueur qui me caractérise si bien, l’omniprésence de l’anglais lors d’une manifestation antiraciste à Montréal.
Une dizaine de jours plus tard, ce parangon d’impartialité qu’est le quotidien La Presse vient à la rescousse des organisateurs de l’événement en expliquant que le recours à l’anglais à cette occasion n’était en quelque sorte que le respect dû au slogan «Black Lives Matter».
Effectivement, ce mouvement né aux Stazunis a fait le tour de la planète et on n’allait surtout pas traduire son slogan dans une autre langue. Cependant, on notait, toujours dans la même manifestation, que toutes les pancartes manuscrites ne comportaient pas – et de loin – ces trois mots, ou le sigle «BLM» correspondant.
Celle qu’on remarque surtout dans la photo ci-dessus se trouve dans le coin inférieur droit où l’ignorance – peut-être aussi la mauvaise foi – de son auteur semble établir un parallèle inévitable entre racisme et défense du fait français au Québec. C’est très habile de cacher sa xénophobie sous des dehors antiracistes et personne n’a jamais prétendu que le CAnada était maladroit. Pas sur cette question, en tout cas.
Qui sait si, un jour, nous ne verrons pas les affiches «BLM» aux côtés d’affiches «FDM»?
Comme vous savez sans doute déjà, au CAnada, French doesn’t matter…
2 commentaires:
Oh que j'aime bien ce texte, Luc!
Think big sti!
Il faut se mettre dans l’esprit de l’époque actuelle, avec les médias sociaux qui rendent possible une diffusion internationale.
Si ta pancarte est en français, ta photo n’ira pas loin. Tandis qu’en anglais, ça peut faire le tour du monde.
Le phénomène est global. On peut voir des tas de pancartes en anglais dans les manifestations de Paris, Séoul, Amsterdam, Lisbonne, Berlin, Barcelone ou Tokyo.
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