Tout d’abord, on a raconté qu’un navire de guerre sud-coréen – le Cheonan – avait ouvert le feu sur un bâtiment inconnu à proximité de la frontière maritime entre les deux Corées. La chose fut rapidement démentie par un porte-parole de l’état-major de Séoul.
Puis, il a été question d’une explosion à bord du Cheonan qui fut en premier lieu considérée comme accidentelle. Ça arrive, même sur des vaisseaux de guerre, il est vrai. Remarquez que personne n’a demandé exactement où se trouvait le malheureux navire. On s’est contenté de pleurer les 46 victimes du désastre.
Ensuite, une commission d’enquête «impartiale» s’est mise au travail afin de comprendre les causes du naufrage. Dirigée par la Corée du Sud, cette commissions comptait des experts états-uniens, britanniques et australiens. Il paraît même que des spécialistes cAnadiens auraient été dépêchés par notre bon premier ministre.
Évidemment, ladite commission, depuis les tréfonds de son immense objectivité, a déterminé, avec une absolue certitude, les responsabilités de Pyongyang dans l’affaire. Les traces d’explosif laissées sur la coque du navire coulé semblent avoir résisté à l’eau salée et présentent une composition semblable à celle des explosifs nord-coréens. En plus, on a ramassé sur le plancher océanique des débris de torpille apparentés à des modèles chinois ou russe – on hésite –, une rareté dans la région, semblerait-il, et qui ne serait dès lors employés que par la marine nord-coréenne.
Des preuves en béton, comme on peut voir… Ce qui fait qu’on refuse de croire Pyongyang quand il affirme n’être en rien responsable du naufrage. La tension est aujourd’hui montée de plusieurs crans et il faudra toute la délicatesse lénifiante de la diplomatie pour désamorcer la crise.
Finalement, la péninsule coréenne est maintenant pratiquement en état d'alerte comme aux jours les plus sombres de la guerre froide. Et, comme aux jours les plus sombres de la guerre froide, on ne sait toujours pas qui croire.
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