Au fil des ans, le rapport de force entre patrons et
syndicats, lequel n’a jamais été d’égal à égal, s’est modifié encore davantage en faveur des
employeurs.
D’abord, ce sont les salaires et les conditions de travail qui
ont écopé. Compressions de la masse salariale et perte des avantages sociaux afin
d’assurer une plus grande compétitivité, ou tout simplement pour ne pas perdre
sa job devant les menaces de fermeture. Et c’était normal, puisqu’il était
immoral que les syndiqués aient de meilleures conditions d’emploi que ceux qui,
pour rien au monde, ne voudraient d’un syndicat.
Ensuite, perte graduelle de la sécurité d’emploi sous la
pression des délocalisations et de la sous-traitance. Et c’était normal,
puisqu’il était répréhensible que certaines personnes eussent des emplois à vie
alors que tant d’autres, qui ne voulaient absolument pas lutter afin de
garantir leur avenir, vivaient constamment sous la menace de mises à pied.
Il ne faut pas oublier non plus l’obligation de fournir des
services essentiels, les lois spéciales et le recours aux briseurs de grève,
même là où c’est supposément illégal. Graduellement, même les
moyens de pression sont devenus pratiquement inopérants. Et c’était normal, car
il était inacceptable que des syndicats prennent la population en otage, même
si les boss – au nombre desquels comptent les différents paliers de
gouvernement – font ce qu’ils veulent avec nos vies.
On aurait pu croire que le patronat allait s’en tenir là. Eh
bien pas du tout! Il reste encore quelque chose à voler aux travailleurs: une
partie de leurs fonds de retraite. Aujourd’hui, ce sont les employés
municipaux; demain, ce seront les autres. Et c’est normal, puisqu’il n’y a pas
de raison pour tolérer des déficits où que ce soit.
En attendant le prochain budget municipal…
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