Le géant du gaz naturel russe Gazprom a décidé de retirer ses billes du projet Rabaska, lequel rencontre toujours une vive opposition.
On s’était tous un peu demandé à quoi rimait l’idée de construire deux ports pour méthaniers au Québec (un à Gros-Cacouna et l’autre à Lévis, le projet Rabaska), un pays reconnu pour ses abondantes ressources hydro-électriques. En effet, le gaz n’y représente que 12 % de sa consommation énergétique, laquelle, pour la grande majorité des foyers, pourrait être reconvertie à l’énergie électrique au besoin. Par ailleurs, l’approvisionnement en gaz provenant de l’ouest cAnadien répond amplement à la demande québécoise.
Il y avait plusieurs raisons à cette décision saugrenue. D’abord, le projet était de mousser la consommation de gaz, une source d’énergie entièrement privatisée chez nous et qui pourrait dès lors générer des revenus considérables si des parts de marché pouvaient être arrachées à Hydro-Québec. De plus, un plus grand accès aux ressources gazières serait bienvenu au sein de l’industrie, laquelle aurait tout le loisir, dès lors, de jouer l’un contre l’autre les fournisseurs d’énergie, de manière à obtenir des tarifs encore plus préférentiels que maintenant.
Enfin – et c’est là le plus important –, le marché visé est d’abord et avant tout, grâce à la technologie du gazoduc, l’est du continent nord-américain. Pourquoi ne pas construire le port pour méthaniers quelque part en Nouvelle-Angleterre? Parce que les Yankees ne veulent pas, chez eux, d’une installation qui pourrait leur péter au visage dans une zone si densément peuplée. Chez nous, par contre, ce ne serait pas très grave, apparemment.
Mais voilà que Gazprom vient brouiller les cartes. Maintenant que la société se retire du projet, il n’y a plus de fournisseur de gaz naturel. Pour certains, c’est le début de la fin de ce projet insensé.
Pour ma part, je vais jouer au rabat-joie. Chez nous, ce que Yankee veut…
dimanche 28 juin 2009
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