Photo: Meredithw, via Wikimédia
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Quoi que ses porte-parole puissent dire au grand jour, l’industrie gazière américaine, qui s’est lancée tête baissée dans l’exploitation du gaz de schiste, a du mal à tirer son épingle du jeu. Plusieurs acteurs de premier plan du milieu (hauts cadres, analystes, avocats, géologues) abordent avec une forte dose de scepticisme les prévisions de profits des exploitants de gaz de schiste, selon des centaines de documents internes de l’industrie gazière américaine obtenus par le New York Times. [...]
Dans les courriels étudiés par le New York Times, on peut lire que certains craignent d’assister à la formation d’une bulle spéculative, rappelant la bulle technologique qui a éclaté à l’aube des années 2000. «L’argent [des investisseurs] s’y déverse [même si le gaz de schiste est] intrinsèquement non rentable. [...] Cela rappelle les .com [dot-coms]», écrivait, en février, un analyste de la société d’investissement PNC Wealth Management. «Ce qu’il se dit dans le monde des indépendants est que les gisements de gaz de schiste représentent une chaîne de Ponzi géante», faisait valoir une autre personne, employée par IHS Drilling Data, dans un message transmis fin août 2009. [...]
D’autre part, les acteurs se demandent si les compagnies gazières n’exagèrent pas intentionnellement, voire illégalement, la production de leurs puits ainsi que l’importance de leurs réserves puisque la quantité de gaz à extraire de puits majeurs s’avère souvent moindre que ce qu’indiquaient les prévisions des sociétés. [...]
Un examen de plus de 9000 puits, en utilisant les données de 2003 à 2009, montre que moins de 10 % des puits avaient permis de récupérer l’argent investi sept ans après le début du forage.
Gaz de schiste - Vers une bulle spéculative?
Marco Bélair-Cirino, Le Devoir, 27 juin 2011
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