Le Buffetier Corto l'a déjà signalé, mais ça vaut la peine de retourner en enfer...
Décidément, le scénariste et réalisateur français Henri-Georges Clouzot ne l’a jamais eu facile.
Dans les années 30, en Allemagne, il est viré du studio UFA pour cause de sympathies juives. Pendant la guerre, il tourne à Paris pour Continental, un studio financé par l’occupant. Il est viré encore quand son film, Le Corbeau, est prononcé immoral par le gouvernement de Vichy. Il sera quand même jugé comme collabo et interdit de tournage jusqu’en 1947.
Dans les années 60, Clouzot essuie la critique navrante des bolles de la Nouvelle Vague. On lui reproche de faire des films inintéressants. Troublé, traqué, Clouzot en vient même à répudier ses chef d’oeuvres, comme Quai des Orfèrves, Le Salaire de la peur et Les Diaboliques. En 1964, il entreprend un thriller expérimental au titre prophétique: L’enfer.
Pendant des mois, il tourne des bouts d’essais quasi-psychédéliques avec la jeune Romy Schneider. Quand, finalement, il entreprend le tournage officiel, il défonce le budget et pousse son rôle principal, Serge Reggiani, à fuir le plateau. Au bout de trois semaines catastrophiques, Clouzot s’effondre, victime d’un infarctus. Le film est abandonné.
De cet Enfer, il reste, aujourd’hui, 16 heures de piétage muet, sauvé et restauré pour les besoins d’un nouveau documentaire.
Voici, mises en musique, des images envoutantes que Clouzot a tourné avec Romy Schneider.
À voir aussi, la bande-annonce du documentaire, et 20 photos du film.
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