Le ministère de l'Environnement annonce que 79 terrains de Rouyn-Noranda seront décontaminés cet été.
Déjà, notons au passage que l'été est bien entamé, de sorte que les travaux de décontamination ne seront certainement pas terminés d'ici l'automne; et probablement pas non plus avant l'hiver, de sorte qu'on les complétera éventuellement après le printemps prochain.
Mais là n'est pas le problème. Si ces terrains ont besoin d'être décontaminés, c'est – lapalissade oblige – parce qu'ils ont été contaminés. En effet, les émanations de la fonderie Horne, qui est toujours en pleine activité, ont déposé sur la ville des résidus de plomb, d'arsenic et de cadmium, entre autres.
On peut se demander à quoi sert de décontaminer tandis que la pollution émanant de l'entreprise se poursuit. Il s'agit d'une cohérence douteuse de la part du gouvernement, lequel cherche à ne pas brusquer l'entreprise afin de maintenir la quantité d'emplois pour la population de Rouyn-Noranda. Probablement cherche-t-on à ménager la chèvre et le chou: laisser Horne polluer sans entrave et poser un geste dérisoire afin de rassurer un tant soit peu une population excédée par une négligence vieille de dizaines d'années.
Si on décontamine maintenant, alors que la pollution bat toujours son plein, il faudra décontaminer à nouveau le jour où les émanations auront été ramenées à des seuils acceptables.
Bref, non seulement on maintient de pauvres emplois aujourd'hui, mais on en crée d'autres qui ne servent à rien.
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