samedi 16 juillet 2022

La contrevérité sort de la bouche des enfants*



* Mais on ne dira pas des enfants de quoi...
 

vendredi 15 juillet 2022

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La ville de l’aval


Paul et Monica, jeunes mariés, forment un couple promis à un brillant avenir. Il est médecin et rêve d’ouvrir son propre cabinet dans la capitale. Elle est avocate et s’ennuie profondément dans l’étude où elle travaille. Paul apprend d’une vague connaissance qu’une ville de province, petite mais cossue, se cherche un médecin pour remplacer celui qui vient de prendre sa retraite. Il fait parvenir un dossier aux autorités médicales de l’endroit afin de poser sa candidature. Sa démarche, bien que ne suscitant pas l’enthousiasme de Monica, reste lettre morte pendant quelques semaines, jusqu’à ce qu’on le convoque pour une entrevue. Entre-temps, Monica a décidé de quitter son étude et est à la recherche d’un autre poste. Lors de leur visite dans la petite ville, on propose ni plus ni moins qu’un pont d’or au jeune couple. Éblouis, ils acceptent l’un et l’autre. Alors que Paul aura son propre cabinet entièrement équipé, Monica se voit offrir un poste de conseillère juridique auprès de monsieur Victor, le maire de l’endroit et aussi son propriétaire virtuel, possédant à lui seul les trois usines, une bonne part des commerces et la presque totalité des dettes des habitants de la ville. Après quelques semaines de pratique, Paul commence à déchanter. Il remarque que quantité de personnes qui viennent en consultation sont des employés des usines ayant souffert soit d’un accident ou de conditions de travail insalubres. Malgré l’enthousiasme de Monica pour son nouveau travail, il finit par faire part à sa femme des doutes qui l’assaillent quant à Victor qui, entre-temps, est devenu un ami du couple, à la fois omniprésent et indiscret. Monica goûte assez peu l’attitude critique de Paul envers monsieur Victor jusqu’à ce que, un soir, les deux hommes en viennent à se chamailler et que Monica prenne pratiquement fait et cause pour son patron. Un froid persistant s’installe entre les jeunes gens. À l’occasion d’une grève particulièrement dure où la police en vient à faire feu sur les manifestants, Paul est grièvement blessé. Aussitôt l’affaire prend l’avant-plan des actualités, et des procédures en justice sont intentées contre les autorités. Monsieur Victor se retrouve sur la sellette à titre de maire ; il ne fait aucun doute que les ordres ont été donnés par son bureau. Le procès qui s’ouvre alors s’embourbe dans un fatras de détails tracassiers afin de déterminer si l’ordre a bien émané de monsieur Victor ou s’il est le fait d’un de ses subordonnés. Monica, en tant qu’avocate, se retrouve au premier rang pour défendre son patron. Le contre-interrogatoire qui s’engage avec Paul à la barre des témoins établit un échange tendu et savoureux, tout émaillé de sous-entendus à la fois nostalgiques et acerbes.


 – Charles Lathan – 320 p. – 1992 – Ce n’est pas tant le procès d’une société qui est mis en scène ici, mais plutôt celui d’une manière de penser. Et, au bout du compte, c’est au sein de la cellule familiale qu’il faut chercher les causes profondes des dysfonctions contemporaines, dixit l’auteur. Quoi qu’il en soit, il n’en demeure pas moins que nous en sommes tous les complices tacites.


jeudi 14 juillet 2022

La statistique peut-elle casser des briques?

 




Si, dans le cas présent, le terme «briques» désigne des idées reçues ou même imposées par les pouvoirs en place, la question prend tout son sens.


Car, en effet, de toute la crise de la Covid, aucun des décideurs n'a pu donner l'heure juste relativement au virus, à sa propagation ou même à sa dangerosité. Or voici que les chiffres* commencent à faire surface et que l'on constate qu'ils démentent à peu près tout ce qu'on nous a raconté jusqu'à maintenant.


L'article ci-dessus mérite d'être lu, ne serait-ce que pour apprendre que le taux de mortalité dû à la Covid ne serait que de 1,44%, ce qui, de l'avis de l'auteur, est largement surestimé, puisqu'il ne peut tenir compte des cas de contagion asymptomatiques ou non rapportés.


Bonne lecture.





* Obtenus auprès de l'Institut de la statistique du Québec et de l'Institut national de santé publique du Québec.






mercredi 13 juillet 2022

Tout outré




Comme vous n'en avez probablement pas entendu parler, je signale qu'il y a eu, en Colombie-Britannique, une rencontre des premiers ministres sur la question des services de santé.


«Bof!», me direz-vous sans doute. Je comprends votre indifférence. Une autre de ces rencontres stériles où vœux pieux et refus catégoriques se croisent au-dessus de la table. On connaît la rengaine.


Or, si les chefs de gouvernement étaient, pour la première fois depuis l'épidémie de Covid, présents en personne à un événement du genre, un seul brillait – si l'on peut dire – par son absence: le fils de Pierre Elliott Trudeau.


Le représentant du Québec, M. François le Gault* s'est trouvé outré de cette absence. En effet, il a considéré comme étant «un peu insultant» que le chef du gouvernement cAnadien ait «refusé de rencontrer ses vis-à-vis» et qu'il se soit adressé à eux par médias interposés.


Dans sa grande ineptie, M. le Gault n'a toujours pas compris que, tant qu'il se raccrochera au CAnada, il ne sera jamais un «vis-à-vis». Il sera tout au plus un larbin de second plan, c'est-à-dire un simple gestionnaire de province.


Dès lors, s'il veut éviter d'ajouter à l'humiliation, qu'il s'abstienne de japper comme un pauvre petit toutou.




* Le gault, ou argile de Gault (dite parfois «argile albienne»), est une formation d’argile raide de teinte gris-bleu à gris foncé, qui s'est déposée à profondeur moyenne dans des eaux marines calmes, au cours du Crétacé inférieur. [… Il] contient souvent des nodules phosphatiques en grande quantité, dont une partie est classée comme coprolithes, c’est-à-dire un excrément minéralisé, fossilisé (https://fr.wikipedia.org/wiki/Argile_du_Gault)*.


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Le vieux lion dingue


Dans le centre de la France, une vaste propriété paysanne est menée d’une main autoritaire par Aimé, le patriarche d’une nombreuse famille, dont tous les membres vivent sous son toit et travaillent à exploiter la terre et les troupeaux. Malgré son âge avancé, Aimé est demeuré alerte et inspire encore une crainte quasi religieuse à ses enfants. Si le temps ne semble pas avoir prise sur lui, il n’en est pas de même pour tous. En effet, un jour, il apprend la mort d’un ami d’enfance, le seul qu’il lui reste encore. C’est donc dans une ambiance de fin de règne qu’il entreprend solennellement le voyage afin d’assister aux funérailles de son ami. Si son absence se déroule sans incident, son retour par contre crée des remous au sein de la maisonnée. En effet, Aimé, d’ordinaire omniprésent dans le cours normal de la vie, se retire et, pendant quelque temps, n’apparaît plus que rarement en dehors des repas. Sa famille parvient à se convaincre que son étrange attitude est le fruit de l’émotion que le deuil suscite chez le vieil homme. De plus en plus imprévisible, le patriarche s’absente du foyer sans prévenir. Cette nouvelle absence désoriente encore davantage la famille. Ce n’est que quelque temps après qu’il revient, méconnaissable, ayant totalement modifié son apparence. Débarquant d’une voiture neuve, ses proches l’aperçoivent rasé et habillé d’un magnifique complet taillé sur mesure. Le comble est qu’il amène avec lui une femme qu’il impose dans la maison comme sa future épouse et qui, en outre, ne se cache pas pour partager son lit, au mépris des conventions les plus élémentaires. Évidemment, l’attitude d’Aimé, et surtout l’arrivée d’une prétendante à l’héritage, ne fait qu’aviver les mécontentements. Mais c’est surtout quand Aimé décide de mener grand train, dilapidant son argent en sorties, bijoux et autres objets de luxe, que la grogne se manifeste ouvertement et que le conflit éclate avec ses enfants, tous dans la quarantaine avancée. En secret, ils consultent un avocat afin de faire interner celui qu’ils considèrent déjà comme un fou. Son autorité pour la première fois remise en question, Aimé ne sait comment réagir, refusant de rendre des comptes à ceux et celles qui lui doivent une totale et absolue obéissance. Cependant, obligé de se défendre, il doit paraître en cour afin de prouver qu’il est encore capable de gérer ses affaires de manière responsable. C’est alors que la famille médusée apprend que les dépenses de leur patriarche étaient en fait financées par l’héritage de l’ami décédé, et que leur part d’héritage, jusqu’à ce jour intacte, risque fort désormais d’échouer en d’autres mains.


 – Yvonne Stroheim – 292 p. – 1993 – À la fois roman de la terre et saga familiale, cet ouvrage quelque peu anachronique dans la littérature contemporaine n’en est pas pour autant dépourvu de qualités, comme en font foi les nombreux prix qu’il a remportés.


mardi 12 juillet 2022

Mental, l'eau


 

lundi 11 juillet 2022

BoJo a beau jeu


 

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Le ventre dit


Homme mesuré et volontaire, Didier est également un célibataire endurci qui entretient au sujet des femmes des idées bien arrêtées. Sans pour autant se considérer comme un misogyne, il n’en nourrit pas moins une méfiance viscérale envers le caractère changeant du beau sexe. Formé à l’école du rationalisme cartésien, il étouffe en lui à peu près tous les élans de la passion. Il n’a gardé qu’un seul intérêt qui l’occupe tout entier : la gastronomie. Non content de fréquenter les restaurants les mieux cotés, il s’est également adonné avec un abandon quasi mystique dans l’élaboration de recettes toutes plus exquises les unes que les autres. C’est ainsi que, au tournant de la quarantaine, il a entrepris de travailler comme chef dans une auberge renommée. C’est là qu’un après-midi d’automne il fait la connaissance d’Irène, une diététiste dans la jeune trentaine. Ces deux passionnés du ventre fraternisent très rapidement. Puis, au fil de leurs rencontres, finissent par développer une relation amoureuse où les serments, les poèmes et les attentions délicates sont toutes remplacées, d’une manière ou de l’autre, par les plats les plus fins. Peu de temps après leur première nuit d’amour, Irène, penaude, apprend à Didier qu’elle est enceinte. La réaction qu’elle anticipait ne se produit pas. Au contraire, Didier, tout de même ébranlé, accuse le coup. Convaincu que la vie qui se développe dans le ventre d’Irène représente la fin de tout ce qu’il a connu, il ne sait quel parti prendre. Ayant décidé de faire un tour en voiture afin de clarifier ses idées, il part et, une fois sur la route, continue en ligne droite. Au hasard de ses escales, qui se succèdent sans plan prédéterminé, Didier fait la connaissance de personnages pour lesquels le ventre prend des dimensions diverses. Ainsi, son premier arrêt dans un snack-bar minable sur le bord de l’autoroute lui permet de faire la connaissance d’un voyageur de commerce condamné par un cancer de l’estomac. Une rixe dans un bar enfumé des bas-fonds d’une ville voisine le met en présence d’une prostituée, dont le ventre est réduit à la fonction d’outil. Enfin, un orage violent l’oblige à se réfugier chez Ralph, un tatoueur pour qui le ventre est son canevas de prédilection afin de réaliser ses oeuvres. Ses autres tribulations l’amènent à méditer sur la fonction du ventre et de sa contribution aux grandeurs et aux misères humaines. Réconcilié avec sa destinée de père, il décide de revenir auprès d’Irène, mais il craint malgré tout qu’elle ne le rejette à cause de son inexplicable fuite. Ses craintes sont dissipées lorsqu’il se présente chez elle. Mais, il apprend que, par crainte de le perdre, elle s’est fait avorter pendant son absence.


 – Sylvie Sauvéleu – 262 p. – 1992 – À mi-chemin du livre de recettes et du compte rendu de l’extase gastronomique, ce roman fascinant détaille à traits vifs autant les travers des personnages que les surprenants rebondissements du récit.

dimanche 10 juillet 2022

La blague est très troll

 




La United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization – aussi connue sous le sigle UNESCO – a pondu un rapport, dernièrement. Et il y a de quoi être fier. 


Tandis que les problèmes structurels de tant de nations en matière d'éducation et de culture foisonnent partout sur la planète, cette digne organisation a pris le temps de se pencher sur le cas du Québec. Pas pour le féliciter, bien entendu, mais pour monter en épingle – et pour dénoncer, il va sans dire – le conspirationnisme qui y sévit. 


Le rapport, chapeauté par trois universités québécoises, vise principalement à discréditer tous ceux qui remettent en question le discours dominant. Il prend même soin de les répartir selon des catégories précises, comme la radicalisation, l'extrémisme violent et – tenez-vous bien – la divergence d'opinions.


Eh oui, aux yeux de l'UNESCO et de quelques analystes universitaires, il est plus que suspect d'entretenir une opinion différente de celle qui est véhiculée par les pouvoirs en place.


Parlant de véhicule, pourquoi personne n'a-t-il soulevé dans ce rapport que c'est à Ottawa – c'est-à-dire au CAnada – que les conspirationnistes ont foutu la merde, l'hiver passé? Sans doute un oubli de mauvaise foi. 


Cette bonne blague! le document aurait été rédigé par un quelconque parti politique fédéraliste cAnadien qu'il n'aurait pas été différent!