vendredi 7 octobre 2022

Catalogue

 


Le pléonasme redondant


Essai grammatical et syntaxique par un des critiques les plus ardents des « nouvelles » méthodes d’enseignement du français, et l’un des avocats les plus farouches de la soi-disant « réforme » de la grammaire. Avec sa verve coutumière, Thomas Grammecy s’attaque avec humour, mais sans se départir de son ton mordant et caustique, aux contradictions inhérentes aux règles de la langue de Molière. Il offre au lecteur un historique assez troublant des origines du français contemporain, depuis le latin et, surtout, le bas latin, en passant par la langue d’oc et celle d’oïl, sans oublier non plus la contribution déterminante du francien, ce dialecte de la région de l’Île-de-France et de l’Orléanais, qui a fini par supplanter tous les autres. Au passage, Grammecy nous livre quelques-uns des secrets les moins glorieux – et les moins bien gardés – de la langue, dont, entre autres, la manie des copistes qui, étant payés au nombre de lettres, n’hésitaient pas à « étoffer » certains termes en leur donnant une graphie ampoulée et, bien entendu, biscornue qui fait encore aujourd’hui le cauchemar des écoliers. Ou encore, les rivalités entre certaines écoles et certains monastères qui ont débordé dans le domaine de l’écrit et qui ont entraîné une floraison de graphies, ce qui a provoqué l’assainissement que proposa l’Académie française sous Colbert. Et que dire, insiste M. Grammecy, des initiatives plus que discutables de ces chers Immortels qu’il n’encense pas du tout, tant pour la lourdeur de leurs méthodes que pour leur incontournable sens de la complexité ? Par ailleurs, l’auteur s’applique à contester, à l’aide d’une dialectique irréprochable, le prétendu « génie de la langue », un concept qu’il qualifie de suranné et de supercherie. Grammecy démontre, preuves à l’appui, que, même en ce qui concerne les règles les plus élémentaires de sa grammaire, la langue française est le royaume de l’arbitraire et de « l’abus de savoir ». Ce que l’auteur reproche plus particulièrement à la langue, et à travers elle à ceux qui l’administrent et la gèrent, c’est la surabondance de concepts qui, en convergeant vers des points définis du protocole grammatical, entraînent de facto un recouvrement des aires régulatrices, ce qui rend beaucoup plus complexe le travail pédagogique et obscurcit a priori la compréhension de l’apprenant. Comme la grammaire française est truffée de ces recouvrements et de ces redondances qui viennent « saboter » la compréhension du tronc commun grammatical, l’auteur se demande en conclusion, si leur rôle n’est pas justement d’assurer la mainmise de ces prétendus spécialistes (linguistes, grammairiens, philologues, etc.) dont le rôle se limite finalement à garder la langue française en otage et à se l’approprier pour monnayer plus facilement leur « pouvoir d’expert », établissant par là un lien troublant avec les scribes d’autrefois.


 – Thomas Grammecy – 512 p. – 1991 – Ancien collaborateur du regretté Maurice Grevis, avec lequel il n’était pas toujours en accord, l’auteur ne compte plus les essais qu’il a publiés dans le domaine, pas plus que ses colorées interventions publiques.


Lard contemporain



Quelque part aux abords de la bourgade de Cheadle, en Alberta, la société PepsiCo a érigé un monument à la gloire de la malbouffe. Cette dernière, représentée par la cochonnerie orangée immangeable nommée «Cheetos», est une sculpture temporaire haute de cinq mètres.


Dans un contexte de crises à répétition – en particulier économiques – il faut rendre grâce au capitalisme qui trouve de l'argent pour des singeries du genre, alors que, ici même en Amérique du Nord, tant de gens manquent de ressources pour se nourrir convenablement. D'ailleurs, le logement, l'habillement, l'éducation et les soins de santé, entre autres, sont à l'avenant.


Quand on voit ce genre de manifestation, on se demande un peu si la chose n'est en fait qu'une publicité gênante ou tout simplement une forme d'arrogance particulièrement imbuvable.


À l'image des «Cheetos», c'est le même lamentable manque de goût.


 

mercredi 5 octobre 2022

Catalogue

 


Le petit Jésus en a ras le bol des cons qui se font crucifier pour rien


Essai frondeur et irrévérencieux qui ne cesse pas pour autant de déranger et d’interpeller le lecteur à tout moment. L’auteur présente quelques cas de ce qu’il appelle le « martyrologue contemporain ». Il s’agit, en fait, d’une liste des personnages marquants du XXe siècle, qui ont souffert ou qui ont littéralement donné leur vie à la cause qu’ils défendaient. Pour cette raison, ils ont été élevés au-dessus du rang de simple mortel, et même au-dessus de celui de héros – et c’est là que l’analyse commence à être véritablement percutante – non pas par leurs fidèles ni même par leurs contemporains. Au contraire, on constate que c’est généralement une vingtaine d’années après leur mort que le processus d’« héroïsation » commence ; et le plus souvent par des personnes qui vivent en dehors de l’aire géographique à laquelle appartenaient les disparus. Afin de donner plus de poids à son analyse, l’auteur entreprend d’établir des parallèles troublants avec certains martyrs chrétiens, et c’est ainsi qu’il établit les règles auxquelles aucun processus de canonisation n’échappe, qu’il soit religieux ou laïque. En outre, l’auteur se livre à une étude implacable de la réalité de la vie tant publique que privée de ces figures légendaires et, surtout, comment l’historiographie s’est attachée à gommer toute référence à leurs faiblesses. Il rappelle que le processus d’« héroïsation » n’est pas entièrement innocent, bien au contraire, mais qu’il constitue une arme parmi d’autres. Enfin, l’auteur établit un bilan complet des répercussions de l’oeuvre et des réalisations à long terme de chacun des personnages étudiés, et ne peut éviter d’en arriver à un constat d’échec retentissant dans la plupart des cas. Il parvient même, en majeure partie, à démontrer que les intentions attribuées a posteriori à chacun n’ont que peu de rapport avec leurs véritables motivations et que, finalement, les accomplissements des grands de ce monde sont bien plus le fruit des actions d’autrui. Un seul personnage parvient à se hisser au-dessus du panier, dirait-on, car il échappe à l’analyse, véritable exception qui confirme la sempiternelle règle : Che Guevara. Les personnages étudiés comptent, parmi les plus connus et comprennent entre autres, les Kennedy, John F. et Robert, envers lesquels l’auteur est particulièrement sévère ; le « Mahatma » Gandhi dont la vie privée, en dehors des jeûnes, n’avait rien de particulièrement édifiant ; Martin Luther King Jr qui, selon l’auteur, n’aura réussi qu’à donner un nom à un jour férié ; le dalaï-lama et mère Teresa dont la plupart des interventions en Occident n’ont jamais visé autre chose qu’à amasser de l’argent ; Léon Trotsky, dont les goûts de luxe lui ont aliéné toute la classe politique soviétique.


 – Luther Rathaire – 618 p. – 1992 – Décrié à peu près partout en Occident, cet ouvrage a cependant été traduit en plus de cinquante langues et a connu un grand succès dans presque tous les pays en voie de développement, à l’exception de l’Inde.


Bungee gibbon



 

https://www.lapresse.ca/actualites/insolite/2022-10-04/chelsea/le-premier-ministre-justin-trudeau-fait-un-saut-en-bungee.php

mardi 4 octobre 2022

C'est du Joly! (sexies)

 


Montréal vue du sol


 

lundi 3 octobre 2022

Bonne chance!

 


Statues coites




Voici venu le temps des élections. En effet, le Québec vient d'entamer une autre campagne électorale…


Pardon?


La campagne est terminée? Le scrutin général a lieu aujourd'hui?


Incroyable! Une telle confusion de ma part ne s'explique que par un fait: cette campagne a été certainement la plus terne de toutes, puisqu'elle a pu passer inaperçue à mes yeux. 


J'espère seulement qu'elle a évité les promesses en l'air, les suppliques et – surtout – les sempiternelles entreprises de peur qui marquent d'ordinaire les scrutins. Espérons surtout qu'on a fait l'impasse sur les pluies de monnaie de singe que les partis en lice ont prétendu éventuellement faire tomber, de manière toute virtuelle, sur la province.


Alors, puisque le processus va se conclure dès aujourd'hui, allons-y pour le pronostic. Je prévois que cette élection va porter au pouvoir une autre équipe de collabos qui vont nous vendre au moins offrant, et ce, dans le but de laisser Ottawa décider à la place du Québec au mieux des intérêts du CAnada.


Écrivez-moi d'ici quatre ans pour me dire si j'ai bon.




P.-S. La réponse est oui.


Catalogue


 

Pauvre petit peuple québécois, quand te dé-pauvre-petit-peuple-québécoiseras-tu ?


Essai consistant en une charge à fond de train contre le Québec contemporain, ses valeurs actuelles, et surtout sa dépendance quasi enfantine vis-à-vis le géant américain. L’auteur commence par articuler son argumentation autour de quatre grands thèmes qui sous-tendent l’identité des Québécois et autour desquels se cristallise la soi-disant culture québécoise que l’auteur remet en question. En effet, il la dépouille de toute forme d’originalité, n’étant elle-même qu’un emprunt à diverses sources, dont le bassin culturel francophone n’est pas l’apport principal, et de loin. Le premier thème auquel se raccroche tant bien que mal l’identité québécoise tient au mythe du héros. Ce héros est essentiellement le héros sportif, solidement encadré par des règles sur lesquelles il n’a aucun pouvoir. La langue vient en second et, curieusement, le Québécois moyen se soucie assez peu de la qualité de cette langue ni des libertés que d’aucuns peuvent prendre avec elle. Il suffit qu’elle se distingue de la langue prédominante dans le continent nord-américain et, par le même caprice d’exclusion, de la culture qui lui a donné naissance. De sorte que le français tel que parlé au Québec devient en quelque sorte une espèce de mot de passe accentuant l’isolation et la dépossession par rapport à une identité véritable. La notion de santé arrive en troisième lieu. C’est par là que le Québécois semble sublimer, au plan physique, son propre désordre culturel. Enfin, le dernier grand thème de l’identité québécoise qui demeure un incontournable est celui du climat. Il constituait sans doute le plus grand péril qu’eurent à affronter les premiers colons. Bien qu’il soit aujourd’hui dompté grâce aux perfectionnements du chauffage central, le climat demeure encore le grand sujet dont on converse avec le respect dû aux grandes menaces hantant encore l’inconscient collectif. En définitive, l’auteur attribue l’horizon limité des mythes fondateurs de la mentalité québécoise à la croissance interrompue de l’ancienne colonie française par le moment traumatisant et « névrogène » de la Conquête. Avorté et incapable de prendre ses destinées en main malgré les tentatives politiques entreprises depuis, le peuple québécois s’est blotti frileusement autour de ses fantômes. Cette solution due à une profonde immaturité collective n’en est pas une. Le peuple québécois est-il condamné à passer toute son existence dans les limbes politico-nationaux ? Il semble que oui.


 – Guy Ledoux – 780 p. – 1997 – Honni tant dans les milieux fédéralistes que nationalistes, cet essai, qui tient davantage du manifeste, a établi contre lui une impressionnante unanimité au Québec. Son auteur n’a-t-il pas d’ailleurs affirmé que cette unanimité passionnée et obtuse est révélatrice de l’exactitude de ses analyses ?


dimanche 2 octobre 2022

Montréal vue du sol

 


Montréal vue du sol