samedi 20 août 2022

Il est croche*

* Bien sûr, je parle de son nœud de cravate.
 

vendredi 19 août 2022

Tapin à Taïpeh

 


Changez d'aire


 

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Le creuset diabolique


Arthur Ziemcke est un généticien de renommée mondiale qui a réuni dans Le creuset diabolique l’essentiel de ses réflexions. Ziemcke utilise comme point de départ la confluence de trois grands thèmes communs au monde scientifique contemporain. En fait, il s’agit d’une problématique, d’une constatation et d’un paradigme. La problématique est constituée par l’émergence de nouveaux virus jugés extrêmement létaux. La constatation en est une qui mystifie les scientifiques de nombreuses disciplines, car aucun n’est encore capable d’expliquer, soit statistiquement, biologiquement ou d’autre façon, les grandes extinctions qui, à intervalles, viennent effacer du catalogue du vivant une large part des espèces existantes. Le paradigme est celui, encore mal compris, de la théorie du chaos. Selon cette dernière, les événements imprévisibles, tout ce qui existe d’aléatoire, ne sont pas le fruit du pur hasard, mais obéissent à des concepts sous-jacents, difficilement reconnaissables qui entraînent, par exemple, l’emballement de certains systèmes, qu’ils soient mathématiques, mécaniques, dans leur sens le plus large, ou biologiques. Prenant appui sur l’apparition soudaine du virus du sida, le professeur Ziemcke explique comment le code génétique du virus se combine avec celui de la cellule qu’il infecte, produisant ainsi sans cesse de nouvelles souches de lui-même dont les effets sont le plus souvent imprévisibles. Utilisant la théorie du chaos comme point d’appui, il démontre que ces combinaisons peuvent engendrer des super-virus qui risquent, à l’occasion, de se propager d’une espèce à l’autre avec une désarmante facilité. Le professeur Ziemcke invite le lecteur à imaginer un virus mortel pouvant, par le jeu des transmutations génétiques, infecter n’importe quelle cellule vivante. Il va sans dire que, sans l’apport d’une science biochimique évoluée, la plupart des espèces atteintes se trouveraient condamnées. En revenant à l’exemple du virus du rhume, le professeur souligne le fait que, une fois guéri de cette maladie, l’organisme est désormais immunisé contre elle. Dans le cas d’une infection interespèces, les survivants de la maladie seraient également, eux et leurs descendants, immunisés contre ce virus. Le professeur Ziemcke conclut son essai en posant l’hypothèse que ces virus destructeurs de tant d’espèces sont toujours parmi nous et qu’ils sont devenus totalement anodins, par exemple celui du moins que redoutable rhume de cerveau. C’est donc avec aplomb qu’il peut opposer à la théorie de Darwin de la « sélection naturelle » celle de la « sélection virale », qui serait mieux à même d’expliquer les choix étonnants de la nature sur le plan de l’évolution des espèces.


 – Arthur Ziemcke – 740 p. – 1989 – Penseur renommé, longtemps comparé, chez les psychogénéticiens, comme l’égal sinon le rival de Henri Laborit, l’auteur, par ses prises de position très anticonformistes, a souvent suscité la controverse.


jeudi 18 août 2022

Amnésie internationale

L'article ici



L'autre jour, il avait été mentionné dans ces pages qu'un rapport d'Amnistie internationale (AI) faisait état de crimes de guerre commis par l'armée ukrainienne et ses milices néonazies. Évidemment, l'histoire avait fait grand bruit, surtout à Kiev où on avait gueulé contre le contenu de ce rapport.


À tel point qu’AI a décidé de mandater des «experts indépendants» pour vérifier  le document. Selon l'organisation, il y aurait peut-être eu des problèmes avec les recherches effectuées, l'analyse et – tenez-vous bien! – le moment de la publication.


Bref, le contenu du rapport, dans sa version première, est à prendre avec un très gros grain de sel, tout au moins jusqu'à ce qu'il soit retiré; et avec des excuses en prime. Par contre, bien entendu, tous les crimes imputés aux Russes sont tout à fait réels et ces derniers peuvent bien gueuler tant qu'ils voudront, ça ne changera rien.


C'est beau, l'objectivité!








mercredi 17 août 2022

Catalogue

 


La cour donatrice


Les démunis, dans notre société, jouent, à leurs dépens, un double rôle. D’une part, comme chacun sait, c’est sur leur dos que sont réalisés les faramineux profits des grandes entreprises, généralement multinationales. Celles-ci, en constituant un bassin de sans-emploi, forcent, par le jeu de l’offre et de la demande, les salaires à la baisse. En outre, les démunis demeurent de fidèles consommateurs et contribuent ainsi à la circulation des biens et des services. Or, les grandes entreprises constituent en outre le plus puissant groupe de pression qui existe. À preuve, ce qu’on appelle obligeamment le lobbying, est devenu un incontournable des cercles du pouvoir. Forme ultraspécialisée de marketing à caractère publicitaire, le lobbying dispose d’avantages colossaux que n’ont pas les firmes de publicité ordinaires. En effet, leur public cible, étant composé exclusivement de politiciens et de leur entourage, est clairement défini. Aussi, alors que la proportion dollars/individu est relativement faible dans le marché global, elle s’inverse totalement dans le cadre d’une campagne de lobbying. Ainsi, les décideurs étant facilement identifiés, il devient possible pour les grandes entreprises, grâce aux énormes moyens dont elles disposent, de littéralement acheter l’oreille, et très souvent la conscience, des détenteurs du pouvoir politique. En ce sens, elles forment une espèce de cour privilégiée qui entoure constamment les décideurs. Il s’agit bien entendu d’une cour d’un style nouveau où les prébendes personnelles, plutôt que d’être distribuées par le pouvoir, lui sont au contraire consenties afin de s’attirer ses faveurs. Mais il ne suffit pas, bien entendu, de soudoyer de hauts fonctionnaires. À la longue, ce procédé recèle des risques dont ont pâti bien des gouvernements autoritaires. Les grandes entreprises ménagent également leur image en mettant sur pied des programmes dont le but officiel est de venir en aide aux plus démunis qui, la plupart du temps, sont leurs victimes. Officieusement, le mobile est moins net. Leurs dons, consentis à des causes méritoires, sont généralement accompagnés de publicisations à outrance. La prétendue « charité » dont elles font preuve n’est rien d’autre qu’une opération de relations publiques hautement intéressée. Si les démunis semblent profiter quelque peu des « largesses » de cette cour donatrice, il ne faut surtout pas qu’ils posent la question suivante : « Quelle proportion de leurs revenus les grandes entreprises consacrent-elles réellement à soulager la misère qu’elles ont la plupart du temps créée ? »


 – Rose Dévan – 392 p. – 1994 – L’auteure, ayant longtemps collaboré à la Fondation de l’université du Niagara, a bien connu les coulisses de l’« industrie » de la philanthropie. Quelque peu désillusionnée devant la froide indifférence de ceux et celles qui profitent de ses rouages, elle a publié cet essai impitoyable attaquant l’hypocrisie des bien-pensants.


mardi 16 août 2022

Ma CAQ répond à la pelle

 



C'est une grande victoire à la fois pour l'écologie, la population de Rouyn-Noranda et le ministre de l'Environnement, M. Benoit Charette que l'on reconnaît facilement sur la photo ci-dessus grâce à son petit air intelligent.


Dernièrement, l'actualité a fait grand cas des problèmes de pollution entraînés par l'exploitation de la fonderie Horne, en Abitibi, en opération depuis 1927. Entre autres contaminants hautement toxiques, elle rejetait dans l'air des quantités importantes d'arsenic. 


Comme l'opinion publique était remontée contre ce problème environnemental majeur – mieux vaut très tard que jamais –, le gouvernement de la CAQ avait menacé de fermer l'usine du bout des lèvres si Glencore, le propriétaire actuel de la fonderie, ne réduisait pas significativement les émissions toxiques; élections obligent. Le seuil acceptable pour de telles émissions est de trois nanogrammes par mètre cube (ng/m³). L'intervention musclée du gouvernement dans ce dossier permettra de réduire lesdites émissions à 15 ng/m³… d'ici 5 ans.


Est-il besoin de préciser à quel point le ministre Charette est fier de ces résultats décevants? Donc, rendez-vous en 2027 pour voir quelles seront les émissions de l'usine et pour savoir qui formera le gouvernement à ce moment.


Quant à ce dernier point, peu importe. Les gouvernements sont des experts en pelletage par en avant, surtout quand il s'agit de pelleter un nuage toxique!


lundi 15 août 2022

Ti-Guy et son tapin




Vous souvenez-vous, en mars dernier? Oui, oui, quand Ti-Guy a décidé de se porter au secours des libéraux (PLiC), qu'il avait tant décriés au cours de la campagne électorale, en échange de concessions: plan dentaire, assurance médicaments et droit de regard sur les soins de longue durée. Bref le Nouveau Democratic Party (NDP) s'était résolu à tapiner au bénéfice du gouvernement du fils de Pierre Elliott Trudeau en échange de promesses en l'air.


Aujourd'hui, Ti-Guy, qui avait pratiquement disparu de la scène publique depuis, à tel point que je m'attendais à voir sa photo sur les litres de lait, a fini par faire semblant de taper avec sa petite menotte sur la table devant le manque d'avancée dans le dossier. 


La réaction du PLiC ne s'est pas fait attendre: on commence à lire dans les journaux tous les obstacles que les gestionnaires fédéraux rencontrent là-dedans. Bref, Ti-Guy est en train de se faire dire de la fermer en attendant les prochaines élections. Élections qui pourraient bien avoir lieu plus tôt qu'on pense si la base du NDP se lasse des promesses non tenues et, surtout, si une frange importante se lasse d'être des libéraux par association.


Mais je ne suis pas sûr que cela les dérange tellement.







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Le corps naît de fric


Lisez ça, les potes ! C’est vachement chié !


 – Nestor Hyssité – 528 p. – 1994 – Troublé par les contradictions qui minent la société contemporaine, l’auteur, en employant une démarche relativement anticonformiste, s’emploie à dénoncer les mythes les plus tenaces de notre société, s’attaquant particulièrement au phénomène des modes. Hippie, punk, grunge ou hip-hop, toutes les désignations ne servent finalement que de support auquel accrocher une étiquette de prix. Dans cette optique, l’auteur offre aux lecteurs, avec un humour très débridé, différents moyens de résister aux exigences claironnantes de la vie moderne et des tendances qu’elle crée artificiellement. Ce mode d’emploi, à la fois pratique et évocateur, met en perspective nos propres insécurités qui ne sont que la manifestation d’un besoin inconscient de nous souder au groupe humain, lequel, sous les contraintes économiques présentes, est de plus en plus éclaté. Cet essai est également un appel à la résistance passive et une incitation très concrète des contemporains à poser les gestes de courage qui, seuls, peuvent amener une nouvelle orientation de la société actuelle.


dimanche 14 août 2022

Vrai de frais




Le Parti libéral du Québec (PLiQ) a révélé le slogan qu'il entend utiliser en vue de la prochaine campagne électorale, celle-là même que tout le monde attend avec une indifférence non dissimulée. Comment en serait-il autrement, quand on sait d'avance qui va gagner?


«Votez vrai. Vrais enjeux. Vraies solutions.» À première vue, il semble plutôt qu'il s'agit de trois slogans en parallèle, mais une source généralement bien informée au sein du PLiQ nous a rassuré: il s'agit bien d'un seul slogan. C'est comme la sainte trinité, un slogan en trois personnes et, comme elle, c'est une sorte de mystère qui sonne comme un jargon creux.


Personnellement, je n'en retiens que l'allusion aux solutions. Quel dommage que le PLiQ ne connaisse les solutions à apporter que lorsqu'il n'est pas au pouvoir.


À ce propos, je vous dirais bien pour qui voter, mais comme il n'y a pas un parti pour racheter les autres…


Et ça, c'est vraiment vrai.