samedi 24 juin 2017

vendredi 23 juin 2017

Santé cannabis


La laque du laquais



On dirait que, avec le voile du recul, le temps a fait que même les indépendantistes québécois ont fini par trouver des vertus à Bob-la-Job. À tel point qu'il est devenu la référence à partir de laquelle il est de bon ton de mesurer les accomplissements de ses successeurs, John James Charest et Philippe Couillard (le nom est marrant) en tête.

C'est oublier – un peu vite à mon humble avis – que, dans le sillage de l'échec de Meach – l'entente de la dernière chance –, Bob-la-Job a résisté avec une exemplaire inertie libérale au constat qui s'imposait et, surtout, aux pressions qui s'exerçaient sur lui – surtout à l'extérieur de son parti, il est vrai – pour entreprendre une démarche, sinon vers l'indépendance, tout au moins vers une autonomie accrue. À ce moment de l'histoire du Québec, l'opinion publique était braquée comme jamais contre la sempiternelle intolérance cAnadienne.

C'est sans compter aussi toutes les reculades que son gouvernement a exécutées avec empressement et componction devant le grand frère libéral fédéral d'antan, c'est-à-dire nul autre que le père du fils de Pierre Elliott Trudeau. Reculades non seulement sur le plan constitutionnel, mais également économique, ce qui ne plaidait guère en faveur de celui qu'on présentait comme un économiste de talent.

Bref, Bob-la-Job a œuvré pendant toute sa carrière politique comme un laquais des intérêts cAnadiens, sans jamais faillir à cette mission sacrée. En faire aujourd'hui, même à doses infimes, une sorte d'exemple à suivre, c'est enduire sa réputation d'un vernis trompeur.

jeudi 22 juin 2017

Inintelligence artificielle



Vous n'êtes pas sans savoir que, en ce moment, les Stazunis sont plongés dans la paranoïa. Oui, oui, je sais: les Yankees sont paranoïaques de nature; cela fait partie de leur caractère profond. Cependant, depuis les dernières élections présidentielles, une couche de peur s'est ajoutée à toutes les autres. Il s'agit, bien entendu, des cyberattaques russes.

En effet, s'il faut en croire les médias yankees, et tous leurs semblables bêlant dans le même registre, des hackers russes ont réussi à pénétrer dans des bases de données sensibles aux Stazunis, soit à des fins d'espionnage, soit dans le but de manipuler indirectement le résultat des élections. Bref, c'est toute la démocratie stazunienne qui est désormais menacée et, à partir de là, la démocratie planétaire. Évidemment, puisque les Yankees veulent partout imposer par la force la démocratie; la leur, en tout cas.

La belle affaire! C'est d'autant moins crédible quand on regarde le rapport de force en la matière. N'oublions pas que la Russie s'est mise au développement de l'informatique avec une génération de retard sur la fameuse Silicon Valley. On trouve aux Stazunis 3,6 millions de programmeurs (20 % du total mondial), alors que la Russie n'en compte qu'environ 500 000. Mentionnons pour finir que la Russie ne compte aucune de ses entreprises parmi les 100 plus importantes compagnies de logiciels.

En d'autres termes, les capacités de défense en matière informatique des Yankees sont immenses. Vouloir prétendre aujourd'hui que les Stazunis se trouvent démunis face à la puissance des Russes dans le domaine, ce n'est vraiment pas faire appel à notre intelligence naturelle...

mercredi 21 juin 2017

Les tigres de l'Euphrate



Il y a 3 jours, les forces yankees en Syrie ont abattu un avion gouvernemental près de la ville de Raqqa où des combats font rage, présentement.

Évidemment, pas moyen de savoir le fond de l'affaire. Selon Damas, il s'agirait d'un geste délibéré, d'une agression inqualifiable. Selon l'armée US, il s'agirait d'une mesure défensive, puisque l'appareil en question aurait lâché des bombes à proximité de combattants qu'elle soutenait.

Quoi qu'il en soit, la réaction ne s'est pas fait attendre. Les Russes, qui sont également présents dans le pays comme on sait, ont décidé de sortir leurs griffes. Ainsi, ils ont prévenu que, désormais, tout appareil survolant le territoire compris dans «les zones d'intervention de la flotte aérienne russe» serait abattu, fût-il, comme le précise le communiqué, un avion de la coalition. En d'autres termes, tout objet volant à l'ouest de l'Euphrate sera considéré de facto comme une cible.

Bref, désormais, la tension vient de monter d'un cran, ou même de deux. Une bavure sera-t-elle suffisante pour déclencher un conflit majeur entre Russes et Yankees? La menace russe n'est-elle qu'un bluff émanant d'un tigre de papier? C'est ce que nous saurons bientôt.

Si nous sommes encore là…

lundi 19 juin 2017

Austérité, quand tu nous tues

Beaucoup de gens encensent les programmes d'austérité gouvernementaux qui doivent parvenir, dans un avenir mal défini, à assainir les finances publiques et – comme tout le reste qui se fait à nos dépens – nous assurer éventuellement une vie bien meilleure. À cet effet, peu d'exemples sont plus éloquents que la catastrophe de la tour Grenfell dans un quartier londonien.

Le 14 juin dernier, la tour en question a pris feu, causant ainsi près de 80 morts, et ce bilan est encore provisoire puisque, depuis, le chiffre est sans cesse revu à la hausse. Mentionnons que la majorité des résidants de Grenfell étaient des gens de couleur et que l'édifice était en fait une habitation pour personnes avec des revenus modestes. L'ironie, c'est qu'il avait été bâti dans un quartier de Londres plutôt fortuné.

Les reproches ont fusé, car on a jugé, avec raison, que le gouvernement avait été lent à réagir. Il fallut 3 jours à la première ministre avant qu'elle consente à visiter le site; il en fallu 4 avant qu'un centre soit mis sur pied afin de répondre aux questions des parents et amis à la recherche des leurs, tout au moins ceux qui avaient survécu au drame.

Mais là où le bât a surtout blessé, ce fut avant le désastre. Au cours des années qui ont précédé, les politiques d'austérité, telles que pratiquées partout, avaient eu raison de ce qui aurait pu prévenir la conflagration. Les compressions budgétaires avaient réduit les capacités d'intervention du service des incendies. De même, la privatisation de l'entretien des espaces locatifs avaient sans doute généré de juteux profits pour les entreprises, mais laissé les locaux dans un état lamentable.

À preuve, dès le mois de mai 2013, les locataires avaient été inquiétés de voir de la fumée produite par leurs appareils électriques; ils avaient alerté les responsables, mais pratiquement rien n'avait été fait. Il faut dire que la privatisation avait également restreint l'accès à ces responsables, lesquels, le plus souvent, retraitaient derrière des répondeurs téléphoniques et de la messagerie électronique plutôt que de résoudre ce genre de problèmes.

Combien y a-t-il encore de «tours Grenfell» dans le monde? Où se trouvent-elles? Sans doute, prochainement, les manchettes vont nous l'apprendre.

Trois semaines avant la catastrophe de Grenfell, un attentat à la bombe faisait 22 morts à Manchester. Le tollé fut unanime pour dénoncer, avec raison, le terrorisme qui avait commis cet inqualifiable forfait.

Mais s'il fallait juger à l'aune du nombre de victimes, on pourrait certes se demander ce qui est pire, du terrorisme ou de l'austérité.