samedi 9 juillet 2022

Retour en classes




Le patronat déplore profondément la nouvelle tendance qui frappe le marché du travail. En effet, devant la pénurie de main-d'œuvre qu'a entraînée l'épidémie de Covid, le rapport de force s'est inversé. 


Autrefois, le patronat détenait tous les atouts quand venait le moment d'embaucher du personnel. De même, il lui était facilement loisible de congédier des employés insatisfaits, voire récalcitrants à accepter des conditions médiocres.


Maintenant, et ce afin de pallier le manque de personnel, les employeurs doivent dorer la pilule au moment de l'embauche. Cette situation inattendue laisse nombre d'entre eux perplexes et déstabilisés. Depuis que cette situation est apparue, ils ne cessent de pousser des cris d'orfraie et de se poser en victimes d'une classe laborieuse capricieuse.


De mon point de vue, cela est tout de même mieux que les abus d'une classe exploitante insatiable.


vendredi 8 juillet 2022

Tension et intentions

 



On nous présente les relations entre l'Arabie saoudite et Washington comme étant tendues. La raison en est le fameux assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, un Saoudien vivant la plupart du temps aux Stazunis.


En fait, si la présidence yankee, afin de préserver les apparences, fait mine de se distancer du régime de Riyad, c'est uniquement par pure forme. En effet, les Saoudiens sont une pièce majeure dans le jeu à la fois militaire, politique et économique auquel se livre Washington au Proche-Orient. Aussi est-il impensable qu'une quelconque sanction puisse les frapper un jour. Pour cela, il faudrait une véritable hécatombe de journalistes; et encore faudrait-il qu'elle se déroule sur le perron de la Maison-Blanche.


Il est infiniment plus probable que les discussions s'intéressent à savoir combien. Combien d'aide pour que l'Arabie saoudite puisse s'extraire du pétrin yéménite; combien de barils de pétrole pourront être réservés aux Européens afin qu'ils s'affranchissent des hydrocarbures russes; combien d'argent versera Washington à Riyad pour services rendus.


Bref, les intentions véritables ne sont pas celles auxquelles s'attendent les personnes intègres.


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Un lieutenant paie ses dettes


Guido est un mafioso fidèle, malgré son jeune âge, aux principes de la vieille école, pour lesquels les questions de loyauté et d’honneur prennent toujours le pas sur les considérations purement financières. Tout au moins est-ce de la manière qu’il a été élevé par son père dont il a embrassé la carrière dès qu’il a été question pour lui de commencer à gagner sa vie. Si, au cours des dernières années, il a pu se ménager une réputation correcte pour un pâle exécutant, suffisamment pour se mériter le respect et l’estime de son père, à la mort de ce dernier, la vie de Guido commence à changer. D’abord, il quitte son logement, qui n’était guère plus qu’une mauvaise chambre dans un édifice mal aéré du centre-ville, car il est recueilli par son oncle. Ce dernier l’installe chez lui, dans son immense villa où logent tous ses plus proches collaborateurs. L’oncle de Guido est un homme important dans le contrôle des jeux de hasard et songe à étendre ses activités. Il cherche alors des lieutenants afin de leur confier les nouveaux trafics sur lesquels il a fait main basse. L’un d’eux n’est nul autre que Guido qui entreprend ainsi une nouvelle carrière après avoir sauté plusieurs échelons dans la hiérarchie. L’oncle organise la vie de son neveu afin de faire de lui, tout au moins le dit-il, son dauphin. Il lui trouve une voiture, le présente à son banquier, l’introduit dans les cercles fermés du pouvoir. C’est encore celui-ci qui lui présente une jeune femme dont Guido tombe amoureux et que, après des mois de fréquentations, il demande en mariage. L’oncle, transporté de joie, se charge de tous les détails de la cérémonie, fait aux nouveaux épousés un cadeau somptueux et leur paie même les billets d’avion pour un voyage autour du monde. Une fois de retour, Guido est au comble du bonheur et s’acquitte de son travail avec un zèle qu’il ne se connaissait même pas. Comme il lui incombe de récupérer les sommes dues à son oncle, il rencontre parfois des difficultés sur ce chapitre, mais ses méthodes, si elles sont impitoyables, se reposent sur leur bien-fondé et leur efficacité. Un jour, alors qu’un payeur est plus mauvais que d’habitude, Guido se voit offrir, en échange d’une vie sauve, un renseignement confidentiel. Intrigué, il se fait tirer l’oreille, mais accepte néanmoins. L’homme lui apprend alors toute la vérité sur son oncle dont la maîtresse n’est nulle autre que la femme de Guido. Toute l’idée du mariage n’étant qu’un prétexte pour faire entrer la jeune femme sous son toit sans provoquer la méfiance de l’épouse légitime du vieil homme. Doutant désormais de sa paternité au moment où sa femme apprend qu’elle est enceinte, Guido décide alors d’ourdir une terrible vengeance afin de laver son honneur.


 – Ali Hall – 408 p. – 1998 – Ce roman constitue un terrible éloge de la vengeance. C’est sans hésitation que l’auteur rend l’expiation disproportionnée par rapport à la faute et qu’il aborde ainsi la problématique de la mesure en toutes choses.

jeudi 7 juillet 2022

BoJo bouge


 

mercredi 6 juillet 2022

Feu d'artifice




C'est une coutume que de voir les fêtes nationales couronnées par des feux d'artifice. Autrefois aux Stazunis, il était même fréquent que des gens achètent des pièces pyrotechniques afin de faire leurs propres feux pour l'occasion.


Cependant, avec le temps, les autorités ont été sensibilisées au nombre d'accidents engendrés par ces manifestations privées. En effet, à quoi s'attendre quand on mélange la poudre noire et l'alcool? En conséquence, la vente au détail de feux d'artifice fut interdite sur le territoire yankee pour des raisons de sécurité.


Inversement, les armes à feu – y compris celles de calibre militaire – sont en vente quasi libre dans ce pays. À tel point que des personnes qui ne sont pas assez âgées pour obtenir un permis de conduire peuvent assez aisément acheter un fusil d'assaut. À quoi s'attendre, alors, quand on mélange paranoïa et poudre sans fumée?


En d'autres termes, les Yankees sont en voie, semble-t-il, de remplacer la pyrotechnie par les fusillades de masse. L'ennui, c'est que, tandis qu'on admire toujours les feux d'artifice, on ne remarque presque plus les fusillades aux Stazunis, tant elles sont devenues fréquentes.


Les Yankees devraient les réserver au 4 juillet; et à leur territoire.


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Tuez-les tous


Audacieux roman tentant d’explorer, par une illustration sans complaisance, les tréfonds de l’âme humaine. Georg Hoffman est le commandant d’un camp d’extermination, qu’il surnomme « la Boîte ». Bien vu de ses supérieurs, il partage son temps entre ses tâches, consistant dans les faits à faire disparaître des familles entières, et sa vie privée auprès de sa femme et de ses deux filles. On le suit au jour le jour alors qu’il inspecte ses installations, depuis les baraques d’admission jusqu’aux fosses où sont déversées les cendres des personnes massacrées dans les chambres à gaz. Parfait exécutant, il règle l’organisation de la vie du camp en fonction des règlements et des directives qui lui parviennent de Berlin. Tout aussi intraitable envers ses subordonnés qu’il l’est envers les prisonniers, il s’active consciencieusement en évacuant toute émotivité et tout sentimentalisme de son travail. Son seul ami, avec lequel il éprouve nombre d’affinités, est le comptable Dorff, un civil appartenant à la SS, dont les comptes constituent la finalité des activités du camp, en particulier les biens arrachés aux victimes juste avant qu’elles ne passent dans les chambres à gaz : les bijoux, les fourrures et les objets personnels ayant une certaine valeur. Hoffman passe ses moments de loisir en jouant aux échecs avec Dorff, le soir, alors que le camp est enveloppé d’un silence de mort en attendant la tuerie du lendemain. Ces soirées permettent alors à Hoffman des moments d’introspection que l’évocation de ses victimes n’arrive pas à troubler. De même, pendant ses jours de congé qu’il consacre à sa famille, il troque l’uniforme pour le complet et se dévoue à ses filles et à leurs études de musique. Un jour, sa cadette lui demande une faveur pour la récompenser d’un excellent bulletin scolaire : elle veut aller avec lui à son travail. Hoffman hésite, tergiverse d’une occasion à la suivante, tentant d’expliquer à l’enfant pourquoi elle n’a pas de place au camp, tout en tentant de lui cacher la nature de ce qui s’y passe. À la fin, de guerre lasse, il lui explique que le camp est un endroit extrêmement dangereux, surtout pour les enfants, car ils y meurent presque tous. Sa fille lui explique, avec une redoutable lucidité, que seuls les enfants de Juifs y meurent et que les « vrais » enfants y sont en sécurité plus que n’importe où ailleurs. Vaincu par la justesse de ce point de vue, et soulagé que sa fille ne l’ait pas mal jugé, Hoffman l’emmène avec lui contre l’avis de sa femme. Lorsque cette dernière se présente à la porte du camp avec leur fille aînée, il comprend que sa réticence provenait de ce qu’elle acceptait mal que leur père ne traite pas ses enfants avec la même rigoureuse équité que celle qu'il déploie quand il dirige « la Boîte ».


 – Laurent Bassain – 416 p. – 1990 – Cette oeuvre extrêmement dure a été longtemps refusée par les éditeurs des deux côtés de l’Atlantique à cause de son caractère tendancieux. De l’aveu de l’auteur lui-même, elle cherche d’abord et avant tout à choquer le lecteur afin de lui faire prendre conscience de sa propre indifférence devant les horreurs dont l’humanité est capable.

mardi 5 juillet 2022

Le gros mot




En août 2020, un reportage à Radio-CAnada avait mentionné à quelques reprises le «mot commençant par un N». À la suite de cela, une personne avait présenté une plainte au Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications cAnadiennes (CRTC). Ce dernier avait ensuite intimé à Radio-CAnada de présenter des excuses au plaignant.


Comme de coutume, la chose causa une tempête dans un verre d'eau, tout au moins dans le cadre de la course à la chefferie du Parti conservative du CAnada. Ainsi, John James Charest a reproché au fils de Pierre Elliott Trudeau de ne pas être intervenu dans cette affaire. En effet, JiJi trouve que cet état de fait présente une menace à la liberté d'expression. Bref, la chose est à suivre, puisqu'elle ne présente aucun intérêt en soi.


Et d'ailleurs, c'est quoi, ce «mot commençant par un N» qui est tabou? 


Nationalisme?


lundi 4 juillet 2022

Tu t'es tant tatoué



Apparemment, il n'y a personne de plus religieux au CAnada et au Québec que des représentants de la gauche. 


Déjà, on connaissait le grand mufti de la social-démocratie cAnadienne, mon pote Ti-Guy, l'assistant sous-fifre adjoint du fils de Pierre Elliott Trudeau. En effet, le chef du Nouveau Democratic Party se complaît à s'exhiber en tant que fier porteur de ses symboles religieux et refuse à jamais de s'en départir, comme le fait tout bon entêté; pour ne pas dire fanatique.


Qu'à cela ne tienne. Comme la mode au Québec est à l'émulation de tout ce qui est étranger, surtout de la part d'un parti se prétendant «souverainiste», il fallait que quelqu'un, quelque part, prenne le relais de l'ostentation religieuse. Qui d'autre eût pu être plus indiqué que le représentant parlementaire de la formation Québec solidaire? Peut-être insiste-t-il pour permettre les signes religieux à tous les représentants de l'État afin qu'il puisse cesser de dissimuler la feuille d'érable qu'il a tatouée sur le cœur…


Notez bien que, une fois que les religieux prennent le pouvoir, les premiers à être éliminés sont les représentants de la gauche et du progrès. Ou, à tout le moins, ceux se prétendent comme tels.






 

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Le toxicomane poli


Marcel est un modeste employé au ministère du Revenu. Sa politesse excessive lui vaut bien plus de vexations que de prévenances. Mais il s’accommode de cette situation, considérant ce trait de caractère bien plus comme un aspect incontournable de sa personne que comme un simple défaut que l’on peut tenter de corriger. Cependant, en dépit des tracasseries mesquines de son entourage, il n’a pas encore bu son calice jusqu’à la lie. Un soir, en rentrant du travail à la même heure que d’habitude, il trouve sa femme au lit avec son courtier d’assurances. Trop courtois pour déranger les amants illicites, il quitte le foyer conjugal avec sa valise à moitié pleine, puisque la plupart de ses effets personnels se trouvent dans la chambre. Entamant des procédures de divorce, il s’en remet entièrement à son avocat, un personnage graveleux et mal dégrossi, qu’il n’ose contredire de peur de commettre un impair. Ce dernier lui recommande, afin de lui permettre de reprendre pied avant l’épreuve du procès, de suivre une thérapie de groupe. Marcel se retrouve donc entouré d’étrangers qui racontent ad nauseam leurs névroses ennuyeuses alors que lui n’ose jamais interrompre qui que ce soit, particulièrement lorsque l’étalage de niaiseries commence à le contrarier. Il remarque néanmoins, dans son groupe, une jeune femme de son âge qui ne semble pas non plus disposée à prendre part au déballage collectif. Après quelques réunions, ils engagent la conversation et Marcel découvre qu’Annie se présente aux réunions afin d’aider sa cure de désintoxication. Marcel, qui n’ose refuser, accepte une invitation de sa part et se retrouve chez elle. Mais, une fois sur place, il se rend compte qu’elle n’a pas invité que lui. En effet, une brochette de personnages aux allures discutables défile dans le petit appartement. Marcel constate avec stupeur que tous s’adonnent à l’une ou l’autre substance illégale. Trop courtois pour décliner, il s’adonne du bout des lèvres aux mêmes pratiques que ses compagnons. À partir de ce moment, il sombre avec une rapidité déconcertante dans l’enfer des drogues, essayant de trouver là une réponse que le reste de l’univers semble incapable de lui procurer. Lorsqu’arrive la date des préliminaires de son procès de divorce, le juge, comme le veut la coutume, implore les deux parties de tenter une réconciliation. L’épouse de Marcel, éplorée de constater les conséquences de son geste, affirme que son plus cher désir est de réintégrer le foyer conjugal. Marcel, par politesse, accepte de renouer. Contraint d’abandonner sa vie dissolue, il ne pense plus aux mois de perdition auxquels il s’est abandonné. Mais, un soir, il répond au téléphone et c’est la voix d’Annie, éplorée, qui chevrote à son oreille.


 – Michel Honieu – 240 p. – 1997 – Grand maître du suspense, l’auteur se détourne avec bonheur du genre qui l’a si bien servi pour entrer de plain-pied dans le roman psychologique. Son habileté à créer des atmosphères lourdes le sert à merveille, mais il affirme ici un solide talent d’écrivain dont il possède toutes les qualités.

dimanche 3 juillet 2022

Qui a but butera