samedi 26 février 2022

Le conte de deux cités


Dans le cadre de la guerre en Ukraine, deux villes prennent le premier plan.

D'abord, la ville de Minsk où a été signé le Protocole de Minsk en 2015. L'accord visait à mettre un terme à la guerre du Donbass entre les républiques séparatistes et le gouvernement de Kiev. En plus d'un cessez-le-feu et d'un retrait des troupes, il stipulait un rattachement des deux provinces à l'Ukraine, lesquelles recevraient en échange un statut semi-autonome.


Kiev finit par abandonner l'accord, en particulier pendant le mandat du président Zelensky sous la pression des éléments d'extrême droite.


Ensuite, la ville de Munich où s'est tenue la Conférence sur la sécurité du 18 au 20 février, un événement annuel, où les représentants des principaux pays occidentaux, ainsi que de l'Ukraine, ont dans les faits affirmé leur volonté de ne rien céder à la Russie quant à la récente crise, en dépit des inquiétudes de Moscou quant à sa propre sécurité.


On se demande ce qui est le plus criminel, de la guerre ou de l'intransigeance obtuse.

vendredi 25 février 2022

Honneur



Rendons hommage aux héros qui combattent en ce moment pour préserver l'honneur de l'Ukraine, tel qu'ils n'ont cessé de le faire depuis 2014.

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Le grand méchant clou

    Au lendemain de la guerre, Olga attend avec impatience le retour de son fiancé du front. Le jeune homme est accueilli comme un héros pour ses preuves de courage, en particulier lors du siège de Stalingrad. Au lendemain des noces, elle s’installe dans la maison de sa belle-famille, l’une des rares demeures de la petite ville qui n’ait pas trop souffert des combats. Cependant, dès les premières semaines, Olga éprouve des difficultés à s’adapter à la vie au sein du clan. En effet, les habitudes de maison et les rapports entre les membres de sa belle-famille la laissent perplexe, et son mari, alcoolique et désillusionné, ne lui est d’aucun soutien. Au contraire, ce dernier, accroché à sa gloire passée, n’arrive pas à se réinsérer dans la vie civile, que ce soit à l’usine ou dans sa propre famille, constamment obsédé par les horreurs de la guerre, celles qu’il a vues ou celles qu’il a commises. Cependant, le reliquat de quatre ans d’un conflit particulièrement acerbe se fait cruellement sentir. Les années qui suivent sont toutes marquées par l’un ou l’autre deuil, alors que les souffrances endurées pendant la guerre ont affaibli tant les uns que les autres. Que ce soit au sein de sa propre famille ou dans celle de son mari, Olga note avec amertume que « les années qui ont suivi la guerre n’ont été qu’une suite de visites au cimetière ». Son besoin d’amitié, d’ailleurs, se trouve graduellement comblé par la présence d’un vieux fossoyeur qui, au fur et à mesure que le temps passe, arrive à la consoler de ses nombreux deuils grâce à une sagesse forgée à même la plus profonde souffrance. Entre-temps, Olga se retrouve seule à vivre avec son mari et l’acariâtre grand-mère qui n’a cessé, toutes ces années, de mener la grande maison d’une main de fer. À mesure que les décès créent des vides dans la famille, celle-ci s’en prend de plus en plus à Olga. Lorsque son mari meurt, la jeune femme, qui constate avec indifférence qu’elle a démesurément vieilli pour son âge, se retrouve seule avec l’aïeule sans cesse plus exigeante. La tension s’exacerbe entre les deux générations sur les choses touchant la cuisine. Le conflit latent se cristallise soudain lorsque Olga décide de cesser d’utiliser le clou de girofle dans la préparation des plats. Désormais, cette épice, la seule relativement facile à trouver sur le marché de l’après-guerre, devient le brandon de discorde qui alimente le conflit entre les deux femmes. L’animosité gagne tous les aspects de leur vie alors qu’elles tentent le plus possible de s’éviter tout en gagnant les voisines à leur cause respective. L’impotence qui la gagne rend la grand-mère encore plus ombrageuse, tandis que l’on apprend à la radio la mort du camarade Staline.

 – Raïssa Rauberboult – 634 p. – 1992 – Lucide aperçu de ce que Churchill avait appelé « le grand mystère », c’est-à-dire l’état véritable de l’URSS au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.


jeudi 24 février 2022

Belote, rebelote et dix de der

Jusqu'à maintenant, l'Occident faisait la sourde oreille, sans doute convaincu que la Russie n'était pas en mesure d'agir contre la plus puissante coalition militaire de tous les temps. Aussi, ladite coalition, celle de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) avait-elle ignoré les protestations de Moscou au fur et à mesure de son expansion vers l'est de l'Europe.


Pourtant, en 2008, lorsque la Géorgie avait présenté une demande d'adhésion à l'OTAN, l'invasion russe qui avait suivi aurait dû faire comprendre aux Occidentaux à quel point la question de la présence de l'organisation militaire sur sa frontière indisposait Moscou.


Rebelote avec l'Ukraine en 2022. 


C'est à se demander si l'entêtement des Occidentaux constitue une preuve de stupidité ou tout simplement d'arrogance.


Il est vrai qu'il faut une certaine touche de stupidité dans toute dose d'arrogance.

mercredi 23 février 2022

Révolte-face

 




Le fils de Pierre Elliott Trudeau, hier encore tellement pressé de faire passer à toute vapeur sa honteuse Loi sur les mesures d'urgence, a fait volte-face, aujourd'hui. Quelqu'un a dû lui expliquer qu'il lui serait difficile de se draper dans la bien-pensance internationale s'il devait se faire remettre sur le nez ce recours excessif pour faire taire un groupuscule de routiers désarmés.


Bref, tandis que le débat se poursuivait au Sénat cAnadien, ce qui est la procédure avant que cette loi n'entre en vigueur, le premier ministre a finalement révoqué la législation, de sorte qu'elle sera morte au feuilleton.


Il s'agit d'une belle victoire contre l'abus de pouvoir et la stupidité gouvernementale.

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La gêne des officiers de marine

    Sur une base navale américaine des Philippines, le contre-amiral Harris, ancien héros de la guerre de Corée, songe avec plaisir à sa retraite prochaine. On découvre, au fil de ses tractations, qu’il a recours à des manigances extrêmement louches afin de s’assurer une vieillesse des plus confortables. Tout semble aller pour le mieux jusqu’au jour où la mort accidentelle d’un de ses associés sur la base elle-même suscite bien des interrogations de la part de ses supérieurs. Envoyés sur place afin d’élucider l’affaire et surtout de comprendre comment un civil a pu se trouver sans permission sur une base navale, deux enquêteurs de la marine entreprennent sans grand enthousiasme ce que la plupart des intervenants considèrent comme une enquête routinière. Harris ne voit pas la chose avec le même détachement. Pris dans l’engrenage, il ne peut faire patienter ses grossistes et cherche désespérément à camoufler ses opérations. Malheureusement pour lui, les enquêteurs, sans même s’en rendre compte, s’approchent dangereusement du pot aux roses. Terrifié à l’idée de se retrouver démasqué, Harris fait appel à ses contacts afin de se débarrasser des deux policiers militaires. Il recrute un tueur à gages, un ancien officier de la marine, qui a été dégradé et chassé pour un manquement grave au règlement. Au moment où il s’apprête à passer à l’action sur la base, alors que, pour la première fois depuis des années, il a revêtu l’uniforme, il hésite à passer aux actes, dans l’espoir de se racheter au moins à ses propres yeux. En fuite alors qu’il est recherché autant par la police militaire, civile que par Harris, l’officier déchu cherche désespérément un moyen de se sortir du pétrin où il se trouve. Au hasard d’une rencontre dans un bordel mal famé, il se laisse convaincre par une prostituée locale de l’importance de racheter les fautes passées. Après une longue et pénible remise en question, il en vient à la conclusion que le seul moyen de laver son honneur est de faire toute la vérité sur ce qu’il sait des trafics plus que louches dont la base militaire est le théâtre. Après avoir évité de justesse deux tentatives de meurtre, il met sur pied un traquenard à l’intention de Harris qui, soucieux de garder le secret sur ses affaires, décide de régler cette histoire lui-même tout en cherchant à jeter les enquêteurs sur une fausse piste. Lors de la confrontation finale où Harris doit à la fois affronter son homme de main et les enquêteurs de l’amirauté, il est finalement acculé au suicide. Considéré à tort comme la victime dans toute cette affaire, la marine lui accorde des funérailles nationales en dépit des preuves qui sont produites au moment du procès.

 – Paul Haymik – Première publication : 1985 sous le titre Navy Blues – Traduit de l’américain par Barbie Lowne – 462 p. – 1989 – Fresque étrange et déroutante de l’absolutisme et du militarisme, et surtout de l’attachement inexplicable que ce dernier suscite chez certains, l’oeuvre a été encensée par la critique new-yorkaise. Son impopularité auprès des milieux militaires lui aurait coûté le Pullitzer.


Doses à dos

 


mardi 22 février 2022

Tristes clowns

 



Au début de la crise, Les Yankees avaient tempêté et menacé. Si jamais un soldat russe devait franchir la frontière dans une tentative d'invasion de l'Ukraine, ils promettaient le pire à Moscou. Des sanctions comme s'il en pleuvait; et même une intervention militaire risquant de déclencher la troisième guerre mondiale.


Hier, l'armée russe est entrée sur le territoire des républiques séparatistes du Donbass après avoir reconnu leur indépendance (sic). Aux yeux de l'Occident, qui ne reconnaît ni la république de Donetsk ni celle de Lugansk, c'est une agression russe aux dépens du territoire ukrainien.


En conséquence, la réaction de Washington a été immédiate: elle a décrété des sanctions économiques contre… les républiques de Donetsk et de Lugansk (sic).


Quel cirque!

Ti-Jean craignant

 



Ti-Guy



Selon le dictionnaire, le qualificatif «jaune» désigne une personne qui refuse de prendre part à une grève dûment déclarée. Bref, c'est l'équivalent d'un traître ou d'un vendu, sauf s'il est considéré du point de vue du patron, évidemment.


Mais le jaune est également une couleur. Et tout artiste peintre pourra vous expliquer que, en mélangeant les couleurs, on obtient souvent des résultats des plus intéressants. Cela peut même se voir en politique.


Par exemple, si on ajoute le rouge du Parti libéral du CAnada (PLiC) à du jaune, qu'obtient-on? Eh oui: la couleur orange.


Ne nous étonnons plus, dès lors, du résultat de certains votes à la Chambre des communes.


 


lundi 21 février 2022

Le grand soir de la démocratie


 

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Le gars zoïle

    Bertrand est un jeune homme de famille qui, pour des raisons nébuleuses, a décidé un jour d’habiter un quartier populaire. Ses mobiles semblent assez difficiles à saisir et il est permis de penser que sa décision tient à ce qu’il voulait d’abord et avant tout contrarier ses parents, industriels aisés de la proche banlieue. Ce n’est certes pas son engouement pour ce genre de milieu qui l’attire. Pas s’il faut en juger d’après son attitude envers ses voisins et les marchands des alentours. Dans ses bons jours, il traite tout un chacun avec un mépris hautain et une arrogance sans réplique. Par contre, lorsque son humeur se chagrine, il devient littéralement insupportable, n’hésitant pas à invectiver des inconnus sur le trottoir, simplement parce qu’ils ont l’outrecuidance de passer sous ses fenêtres. Il va sans dire que le voisinage goûte assez peu le jeune homme et, très tôt, le vide se crée autour de lui. Cela ne suffit pas à adoucir ses manières, bien au contraire. Un soir, alors qu’il rentre du cinéma en maugréant, il est accosté par une bande d’adolescents masqués qui s’amusent à le bousculer et à faire étinceler sous ses yeux des lames de couteau. Convaincu qu’on veut l’assassiner, Bertrand « échappe » à ses agresseurs qui, du reste, ne le retiennent pas, et réussit à trouver refuge dans une conciergerie où il est recueilli par Nicole, une secrétaire dans la quarantaine. Impressionné par la douceur de cette femme, Bertrand cherche, les jours suivants, à la revoir. Mais, si les horaires réguliers de Nicole permettent de prévoir facilement les moments où il pourrait la croiser « par hasard », il n’est pas aussi facile d’éviter de se faire remarquer. En effet, soucieux de ne pas donner prise au qu’en-dira-t-on, Bertrand invente quantité de prétextes non seulement pour donner le change à sa nouvelle amie, mais aussi à ses voisins qui ne peuvent que remarquer son manège. À tel point qu’il reçoit un matin une lettre anonyme où son correspondant inconnu le raille de ses cachotteries qui, apparemment, n’ont échappé à personne. Mortifié d’avoir ainsi été découvert, il se met à enquêter parmi son entourage afin de savoir qui peut bien être son mystérieux imprécateur. Parallèlement, il fréquente de plus en plus assidûment Nicole, si bien qu’une véritable idylle naît entre eux. Entre-temps, les missives anonymes se font de plus en plus rares. Concurremment, Bertrand se surprend à découvrir avec plaisir ces gens qu’il traitait si mal et qu’il méprisait à tort. Un soir, alors qu’il est couché avec Nicole, celle-ci lui récite à l’oreille un étrange poème sans lui donner d’explications. Le lendemain, en rentrant chez lui, il découvre une autre lettre mystérieuse où figure mot à mot cet étrange poème.

 – Adhémar Siain – 300 p. – 1992 – Véritable hymne à l’amour, ce roman décrit avec une verve peu commune comment apprivoiser le misanthrope le plus accompli. La précision dans la description des personnages leur confère une chaleur exceptionnelle.


dimanche 20 février 2022

Ôte ta ouate

 


Le Boris que...