samedi 26 décembre 2009

Jour de la claque

On appelle ça le jour de la claque su'a yeule, ou jour de la boxe, ou boxing day.

C'est le moment tant attendu dans l'année où les gens, qui viennent de se farcir un mois de magasinage intensif, décident, pour se changer les idées, d'envahir les boutiques pour consommer encore plus, comme si Noël ne suffisait pas.

Vous vous imaginez encore qu'ils seront prêts un jour à se serrer la ceinture pour sauver la planète?

En tout cas, rendu au jour de la claque, j'en ai la mienne...

Mais où est donc passé Hitler ?


Les années ont passé, et une nouvelle est tombée dans les derniers jours de décembre 2009, le crâne d’Hitler, conservé par la Russie n’est pas le sien.

Mais où est donc passé Hitler ?
Olivier Cabanel, AgoraVox
26 décembre 2009

Le Paris de la franc-maçonnerie



L'Express nous propose une promenade en photos à travers le Paris franc-maçon

Promenade à travers le Paris franc-maçon
L'Express.fr
Par Jérôme Dupuis, 26 novembre 2009

Lagacé fait parler Labrèche

Première question, LA question de l’année: t’es-tu fait vacciner contre la H1N1?

Oui. Et j’ai adoré la sensation de l’aiguille qui pénètre mon bras pour distribuer son poison. Comme petit-bourgeois à succès, j’ai parfois besoin d’une douleur pour me confronter. Me brasser. Me vivifier. Et comme j’adore ma communauté, je suinte de joie quand je sais que ma douleur au bras est socialement partagée par tout le monde, comme celle à la tête après la réélection de Gérald Tremblay. J’en profite d’ailleurs pour rendre hommage à l’équipe d’infirmières montérégiennes qui m’ont fermement empêché de passer devant tout le monde (les Laurentiennes en auraient été incapables) et remercie aussi ce gentil infirmier homosexuel qui a su si bien m’injecter, sachant contrôler son élan, se retenant de me faire la cour et ne me demandant rien en retour. Parfois, lorsque la vie est si bonne, je me remets à croire en l’être humain. Je n’aurais jamais vécu d’aussi grandes joies sans cette alerte nationale, et à peine exagérée, à la vaccination. Merci au Ministère.

Marc Labrèche s’exprime sur 2009
Patrick Lagacé, La Presse, 26 décembre 2009

26 décembre (1893)

Le spécial de minuit six | Tino Rossi

Petit Papa Noël | Tino Rossi

Scène tirée du film Destins, de Richard Pottier (1946)

vendredi 25 décembre 2009

Noël trois ixes

XXXmas | AMOS (2009)
(Reçu de Pépé. Merci!)

Le Père Noël est une ordure

Le Père Noël est une ordure | Jean-Marie Poiré (1982)
Parties 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9

Avec Anémone, Josiane Balasko, Marie-Anne Chazel, Christian Clavier, Gérard Jugnot et Thierry Lhermitte.

En bonus, mais seulement si vous y tenez vraiment, voici la parodie érotique Le Père Noël en a une dure.

Cinémaboule de Noël: Les Triplettes Del Rubio

Haddon Sundblom, suite et fin

C’est avec cette illustration pour la page couverture du magazine Playboy de décembre 1972 qu’Haddon Sundblom a mis fin à sa carrière professionnelle. (Source: Wikipédia)

Noël chez les Montgomery

Noël chez les Montgomery | Le Cœur a ses raisons (2006)

Afghanistan Now

L’invention du Père Noël

Le Père Noël, peint par Haddon Sundblom pour Coca-Cola en 1951

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Au départ, il n’y avait pas de personnage consacré si ce n’est le souvenir de Nicolas de Myre, un saint dont les reliques auraient permis au IVe.siècle de ressusciter trois enfants. Figure chrétienne, Saint-Nicolas est petit à petit devenu le père Noël au fil de récits imaginaires. On retrouve par exemple la trace dans l’Allemagne du XVIIIe siècle d’un Weihnachtsmann, un homme entouré d’elfes et de princesses qui rend visite en traîneau aux enfants sages pour leur distribuer des sapins. [...]

La véritable starification du Père Noël date, elle, de 1931 lorsque l’on découvre sur les bouteilles de Coca-Cola sa bouille ronde, rougie par le froid. Mais en aucun cas, Coca n’a inventé le personnage.

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Noël
Raphael Malkin, Slate.fr, 25 Décembre 2009

Joyeux Noël

Le spécial de minuit six | Bing Crosby

White Christmas | Bing Crosby et Marjorie Reynolds

Scène tirée du film Holiday Inn, de Mark Sandrich (1942), la chanson a été composée par Irving Berlin.

jeudi 24 décembre 2009

Le Père Noël s’en vient

Source: clacrise.com

Jack Bauer fait parler le Père Noël

Un type qui se permet de se promener sur le territoire sans visa, avec des listes de jouets chinois et qui s’infiltre dans les maisons via les cheminées; le Père Noël ne pouvait pas échapper à Jack Bauer. Interrogatoire musclé.

Jack Bauer fait parler le Père Noël
Libération, 24 décembre 2009

Joyeuse Nowel Canada!


Avez-vous reçu votre carte de Noël de votre représentant(e) à Ottawa? Avouez… Droit au recyclage, pas vrai? Le site de la CBC publie un échantillonage de cartes festives de nos parlementaires. Rien à signaler, sinon un manque d’originalité. Des ploucs qui posent avec la famille en rang d’oignon, tout simplement, et un peu de mauvais photoshoppage, à moins que les gens du caucus conservateur de la Saskatchewan n’aient vraiment la tête plus grosse que le bassin.

La sélection privilégie largement les conservateurs, une trentaine contre seulement douze libéraux et trois petits NPDs. Madame la gouverneure générale est là aussi mais, rassurez-vous, pas un seul maudit bloquiste qui pointe le nez. Une gracieuseté de la Canadian Broadcasting Corporation, où “My Canada includes Kwibec!”

Tintin chez les Na’vi

Les critiques voient dans le film Avatar de James Cameron une épopée extraterrestre, une sorte de version fantastique de Danse avec les loups: l’histoire d’un mec blanc qui s’entiche d’indigènes et finit par devenir leur grand chef. Mais, en fait, Avatar est juste la dernière mouture SF d’un vieux fantasme de culpabilité blanche. Attention ce qui suit va révéler des éléments de l’intrigue...

Quand les Blancs arrêteront-ils de faire des films comme Avatar?
Annalee Newitz, Mélamine, 22 décembre 2009

L’assurance-maladie yankee

Les sénateurs stazuniens ont finalement adopté, très tôt ce matin, le nouveau régime d'assurance-maladie promu par le prix Nobel de la paix Barack Obama. Sauf que, là-bas, on n'appelle pas ça "assurance-maladie", mais bien réforme de la santé. Un peu comme ici, on appelle un autre truc assurance-emploi plutôt qu'assurance-chômage.

Bref, le texte, tel qu'il a été approuvé, en est encore à l'état de projet et devra être promulgué par le président d'ici la fin janvier. Une formalité, quoi. En d'autres termes, on risque fort de retenir la date du 24 décembre comme étant le moment officiel où le régime de soins de santé public a véritablement vu le jour aux Stazunis.

Vous savez quoi d'autre a vu le jour aux Stazunis un 24 décembre?

Le Ku Klux Klan.

Ça donne un tout autre sens à l'expression White Christmas...

Allez, ne faites pas la gueule, quoi. C'est Noël, après tout. À moins, bien sûr, que Noël vous fasse chier autant que moi.

Le spécial de minuit six | Elvis Presley

Blue Christmas | Elvis Presley (1957)
Extrait d’une émission de télévision diffusée le 3 décembre 1968 sur le réseau NBC.

mercredi 23 décembre 2009

Stephen Harper élu personnalité de l’année

Source: Wikipédia

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Stephen Harper a entrepris l’année en faisant face à d’énormes défis politiques sur la scène nationale. Il a donc adopté une stratégie qui a bien servi plusieurs premiers ministres canadiens: il a mis les voiles vers l’étranger.

Ces voyages visaient à polir l’image du premier ministre dans son pays afin que les Canadiens le perçoivent comme un leader fiable et compétent pour les questions économiques.

C’est d’ailleurs son habileté à tirer un avantage politique de la récession et d’en sortir plus fort que jamais depuis le début de son règne de premier ministre, il y a quatre ans, qui fait de M. Harper la personnalité ayant le plus marqué l’actualité en 2009, selon un sondage annuel mené par La Presse Canadienne auprès des directeurs de l’information des journaux ainsi que des stations de radio et de télévision.

M. Harper est désigné personnalité de l’année pour une deuxième fois consécutive.

Stephen Harper élu personnalité ayant le plus marqué l’actualité
Mike Blanchfield, PC, Cyberpresse, 23 décembre 2009

Carla et le SDF


La première dame de France Carla Bruni s'est liée d'amitié avec un SDF (sans domicile fixe).

Denis a 53 ans et a élu non-domicile à proximité de la résidence de Mme Bruni, dans le 16e arrondissement. L'ex-chanteuse, en plus de lier conversation avec l'homme, lui aurait fait des cadeaux, de même qu'elle lui aurait donné de l'argent.

On comprend la belle Carla de se lier à un sans-abri, elle qui vit déjà avec un sans-génie.

Le spécial de minuit six | Marie-Pierre Arthur

Pourquoi | Marie-Pierre Arthur (2009)

mardi 22 décembre 2009

Ciné mardi: Papa Noël contre le démon rouge

Reportages vidéo sur le Web


Planète Reporter, grand concours de reportages vidéo pour le Web proposé par Le Monde.fr et YouTube, entre dans sa dernière phase : le vote des internautes pour le meilleur reportage vidéo sur le thème de l'environnement.

Du 3 novembre au 14 décembre, plus de 100 vidéos sur le thème de l'environnement ont été envoyées. Pendant cette période, la chaîne www.youtube.com/planetereporter a généré plus de 3,3 millions de visites. Depuis le 16 décembre et jusqu'au 3 janvier 2010 à minuit, c'est au tour des internautes de voter pour le meilleur reportage, parmi les 10 vidéos finalistes sélectionnées par un jury composé de journalistes du Monde.fr et de professionnels de la vidéo.

Pour voter, rendez-vous à l'adresse : www.youtube.com/planetereporter

Le nom du gagnant sera dévoilé le jeudi 7 janvier 2010.

Elisez le meilleur reportage vidéo
lemonde.fr, 18 décembre 2009

DERNIÈRE HEURE


Le général stazunien Anthony Cucolo a émis un nouvel ordre aux 22000 civils et militaires sous son commandement. Il les a avisés que le fait de tomber enceinte ou de mettre enceinte une militaire pourrait entraîner des poursuites allant jusqu'à une comparution en cour martiale.

Comme le général Cucolo l'a si bien résumé: "Nous ne sommes pas ici pour donner la vie, mais pour la prendre."

Paul sur le web


Michel Rabagliati vient de lancer un beau site web. Des images, des nouvelles de l'auteur, des originaux à vendre et un aperçu, déjà!, du prochain "Paul", prévu pour 2011.

Jeu d’échecs


Les négociations ont été ardues et difficiles à Copenhague, à tel point que des observateurs n'ont pas hésité à les décrire comme un difficile jeu d'échecs.

Ils avaient parfaitement raison. Compte tenu de la souris que cette montagne a accouchée, les échecs sont patents.

Le spécial de minuit six | Arcade Fire

Rebellion (Lies) | Arcade Fire (2004)

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Dans les dernières semaines, Funeral, le premier album du groupe montréalais Arcade Fire, a été inclus dans de nombreuses listes des dix meilleurs albums de la décennie, notamment celles de Rolling Stone, NME, Entertainment Weekly, The Guardian, Pitchfork, The Irish Times et The Onion.

Arcade Fire, groupe marquant de la dernière décennie
PC, Cyberpresse, 21 décembre 2009

lundi 21 décembre 2009

La mine dans le crayon

La designer Nadine Jarvis a imaginé ce coffret à crayons dont la mine de carbone serait faite à partir des cendres résultant d’une crémation.

Les cendres d’un corps humain permettraient la fabrication d’environ 240 crayons. Chaque crayon serait marqué du nom du défunt. Un seul crayon serait disponible à la fois. Une fenêtre permet de voir combien de crayons il reste dans le coffret. Les crayons seraient «aiguisés» à même le coffret, de manière à récupérer le maximum de matière qui remplirait le coffret à mesure que les crayons seraient utilisés. À la fin, le coffret deviendrait une urne funéraire, une fois pour toutes. (Via BoingBoing)

Jouer avec son manger

L’évolution des mœurs a fait que non seulement les enfants peuvent maintenant jouer avec leur manger, ils ont même des assiettes pensées pour ça. (En vente sur Neatorama)

Jeux d’hiver divers


Catégorie sports de saison, polluez les pentes à 30 kmh avec la planche à neige motorisée Mattracks. Autonomie de 2 heures avant d’avoir à trouver une station service.

Catégorie gadget, le Snowball Blaster est un canon à balles de neige. Tir précis jusqu’à 15 mètres. Idéal pour descendre les planchistes motorisés.

Mlle Blanc-Sec


Selon le réalisateur Luc Besson, c’est le mariage de Indiana Jones et d’Amélie Poulain. L’héroine de Jacques Tardi au cinéma, en avril. Voici la première bande annonce.

Qui est responsable du Flopenhague?

Comme l’affiche ci-dessus le suggère, le plus gros lobby ayant conduit Obama à la position minimaliste adoptée à Copenhague, c’est tout simplement... celui de ses électeurs. [...] La grande majorité du peuple américain ne veut pas bouleverser en profondeur un mode de vie énergivore, n’entend ne le négocier avec personne, et c’est cela le «problème» – si problème il y a – d’Obama.

Si Hu Jintao ne veut pas de contrôle sur les émissions de son pays et refuse d’aller plus loin qu’une croissance des émissions inférieure à celle de son PIB, c’est que 200 millions de chinois ont les moyens d’acquérir une voiture et ont bien l’intention de le faire. Et les deux milliards d’être humains qui n’ont pas d’électricité aimeraient bien en avoir... or, elle se fabrique à plus de 60% avec du charbon et du gaz. [...]

Climat: qui est responsable du Flopenhague?
Sylvestre Huet, {sciences²}, 21 décembre 2009

Solstice


Aujourd'hui, le 21 décembre, la seule maudite journée où il y aurait quelque chose à fêter: rien pantoute.

Science sans conscience n’est que ruine de l’âme

Une réflexion moderne, un peu franco-centrée au début, mais qui me semble assez universelle pour être partagée. Le texte qui suit est de Hervé Le Crosnier, maître de conférence à Caen. Je rappelle que M. Sarkozy, président la République, souhaite, via son ministre, réduire (lisez: à long terme, supprimer) les heures d'histoire dans les filières scientifiques. Voir par exemple cet article sur LeMonde.fr

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Les médias, la rue, l'éducation nationale bruissent aujourd'hui de la colère des historiens. La contraction du programme d'histoire des filières scientifiques sur l'année de première provoque débats et colère. A juste titre. L'histoire est, ces derniers temps, manipulée à des fins propagandistes, de la lecture hors-contexte de la « Lettre de Guy Môquet » à la décision prise par Nicolas Sarkozy en janvier 2009 d'ouvrir un « Musée de l'Histoire de France », prélude au grand débat national sur « l'identité » que l'on sait. La condensation en une année de lycée d'une matière qui demande au contraire recul et méthode ne peut que modifier l'enseignement, et finalement la compréhension de l'histoire et plus encore son impact sur le présent. Elle annonce aussi une vision « rationelle » des lycéens, désireux de capter des points dans la grande chevauchée du baccalauréat et pondérant leurs efforts en fonction des coefficients, comme les caricature Richard Descoing, chargé de mission sur la réforme des lycées, dans Le Monde du 9 décembre. Une vision utilitariste qui cible particulièrement les lycéens scientifiques.

Mais c'est en réalité « en creux » qu'il faut interpréter le plus profondément la proposition ministérielle et les positions exprimées dans les grands médias. C'est derrière l'écran qu'il faut chercher ; derrière l'écran de fumée qui masque et derrière celui des petites lucarnes, dont la lumière nous aveugle. C'est la conception de l'enseignement des sciences qui est le véritable enjeu... et derrière lui la conception même des sciences et du travail scientifique.

Ce qui nous est prétendu à longueur d'interviews et de messages est que l'abandon de l'histoire en terminale scientifique permettra de recentrer les lycéens de la filière scientifique sur l'enseignement des sciences. Belle tautologie, qui rejoint les pré-conceptions largement répandues sur la « science », activité des polars, ou des « no-life » comme disent les ados d'aujourd'hui, technique culturelle spécifique, faite de répétition et d'exercices. Malheureusement, cette démagogie laisse dans l'ombre l'analyse réelle de ce que représente une carrière scientifique, et la place des sciences et techniques dans l'organisation sociale.

L'école a toujours une triple tâche, dont elle s'acquitte avec des formes différentes et suivant des modalités variables, mais dont on peut toujours repérer l'articulation : renouveler les élites dirigeantes, augmenter le niveaux global des connaissances de la société pour garantir la compétitivité d'un pays (ce qui a de larges effets positifs sur la citoyenneté), et enfin préparer les forces de travail adaptées aux conditions de la production. Durant la période de grande démocratisation de l'école (des années 50 aux années 80), les disciplines scientifiques permettaient la sélection des futurs dirigeants quand les formations « professionnelles » (lire « industrielles ») nourrissaient les fabriques en ouvriers « spécialisés », (par oxymore, sans affectation précise mais capable de se plier au fonctionnement de l'usine). Il fallait maîtriser les mathématiques pour réussir le numerus clausus de médecine, et avoir fait ses classes dans la chaudronnerie ou le secrétariat pour lier ses poignets aux mécanismes de sécurité des presses industrielles et accomplir des gestes robotiques sous l'oeil du chronomètreur. Mais avec la mondialisation, d'autres critères permettent de reproduire les classes dirigeantes, notamment la maîtrise de plusieurs langues vivantes et l'aptitude aux synthèses. En revanche, la production de la nouvelle force de travail adaptées à la « société de la connaissance » passe par une maîtrise des techniques, notamment des techniques de l'information et de la communication, et par la spécialisation d'une large partie des scientifiques dans l'exécution de tâches de contrôle de processus ou l'analyse de données, principalement dans les domaines de la chimie et de la biologie. Nombre d'étudiants des filières scientifiques deviennent ensuite les servants des capteurs et actionneurs informatisés, nourrissant des machines de traitement de l'information en données brutes.

Cette nouvelle répartition des rôles induit un changement profond de la conception des disciplines scientifiques.Quand les mathématiques pouvaient cumuler les avantages de sélectionner les futurs dominants et de préparer aux carrières spécifiques de la recherche et de l'ingénierie, elles étaient la discipline reine. Et de vanter la capacité de cette matière à former au « raisonnement logique », à l'analyse déductive et finalement à produire les personnes capables de traiter avec la même impartialité de méthode les sujets les plus divers.

Mais la science a changé. Foin des méthodologies et de l'argumentation, il s'agit dorénavant de produire des « innovations », que l'on va comptabiliser en nombre de brevets, de publications ou de citations. On améliore les méthodes, on transfère à la machine (informatisée) les interprétations et on réduit celui ou celle qui pilote le processus au rôle d'OS de la société de la connaissance. La science a besoin de petites mains au service des industries du savoir et du traitement de l'information. C'est désormais cette limitation dans les outils (à chaque discipline ses techniques) et dans les objectifs (le cumul des applications innovantes) qui définit la place de la science, et donc des filières scolaires et universitaires de production des scientifiques.

Les chercheurs qui ont participé au premier Forum mondial Sciences & Démocratie qui s'est tenu à Belèm en janvier 2009 ont largement insisté sur ce phénomène de taylorisation de la recherche. Chaque chercheur devient un élément dans une chaîne de production parcellisée. Le « travail scientifique en miettes » tend à déposséder les scientifiques des finalités de leur activité. Ils perdent la conscience du produit (ici les connaissances) qui appartient dès lors à celui qui détient la vision globale de la chaîne de production. Dans les « temps modernes » de l'ère industrielle de masse il s'agissait des concepteurs et ingénieurs, avec la complicité de la maîtrise, qui régnait sur la coursive qui courrait le long de la chaîne de production. Dans le capitalisme cognitif, ce sont les financeurs de la recherche, ceux qui peuvent transformer les grains de connaissances (articles, expériences parcellisées, brevets à spectre applicatif très limités,...) en valeurs marchandes (via le marketing des produits, ou la capacité à focaliser l'attention publique qui va justifier les investissements dans tel ou tel secteur de connaissance). Et la coursive est occupée par les décideurs des politiques scientifiques, ceux qui affectent les crédits, les « contrats de recherche » et les résultats des « appels d'offre ». La transformation de l'Université en société de service pour les entreprises « innovantes » et les grands groupes industriels, fournissant à faible prix stagiaires, thésards, contractuels de la recherche et, en prime, l'expertise des directeurs d'équipes de recherche, participe de ce processus. Le choix des financements de recherche n'est plus guidé par l'intérêt général, par la discussion démocratique que cela pourrait signifier, par le « tribunal de la raison » cher aux philosophes des Lumières, mais par l'intérêt bien compris, appuyé sur l'opinion. Une opinion peu encline aux méthodes scientifiques, mais formattée par l'agenda industriel (ne pas prendre de « retard ») et abreuvée de projets toujours conjugués au futur, déclinant les « miracles de la science » et vendus par les experts en poudre aux yeux des relations publiques, relayés par les médias avides de sensationnel et de merveilleux.

Ce changement radical de la place de l'emploi scientifique, de la déqualification progressive des métiers de la recherche et de la soumission des choix scientifiques aux intérêts des conglomérats industriels modifie aussi le contenu même de la science. La tradition scientifique considère la compréhension de la « nature » (un terme utilisé par les physiciens comme par les biologistes) comme un objectif. Les expériences de laboratoire visent à créer des modèles capables d'aller au plus près du réel, tout en cherchant l'expérience qui viendrait « falsifier » la théorie pour changer de paradigme et trouver d'autres modèles explicatifs. Or aujourd'hui on voit se développer de nombreuses spécialités qui, au contraire, considèrent la nature comme une machine, qui se plierait aux conceptions et aux modèles issus des laboratoires. Des manipulations génétiques incontrôlées et lâchées dans l'environnement, de la biologie synthétique, aux modèles thérapeutiques ou aux produits chimiques diffusés (vendus !) sans réelle prise en compte des effets adverses et des risques à long terme, la liste est longue des sciences prométhéennes. La caricature étant atteinte par la géo-enginierie, qui veut réparer la « machine-terre » elle-même, et fait fort de se présenter comme garante du « plan B » pour empêcher le changement climatique global.

Cette transformation de l'emploi scientifique d'une part, du projet de la science de l'autre, cette conception de la recherche comme un cumul d'innovations qui passe par la parcellisation nécessaire de la réflexion des acteurs de la production scientifique, est le pendant exact de la suppression de l'histoire en terminale scientifique... qui n'est vraisemblablement que le prélude à d'autres changements, notamment concernant la philosophie.

Nous aurons ainsi des producteurs de science qui pourront travailler sur des sujets aussi sensibles que la vie privée (informatique), le corps humain (génétique, appareillage), l'alimentation (organismes génétiquement modifiés, agro-chimie), les méthodes de contrôle social (calcul et statistiques), et bien évidemment l'environnement géo-terrestre (analyse des polluants, géo-engineering) sans avoir jamais eu un enseignement leur permettant de prendre conscience de la place qu'on leur fait jouer, de mettre en perspective leur rôle social. Car pour comprendre l'enjeu de l'arrêt de l'enseignement de l'histoire en terminale scientifique, et plus encore le discours ambiant sur la nécessité de focaliser les lycéens scientifiques sur ce qui serait le coeur de leur discipline, et leur permettrait de briller ultérieurement sur l'arène scientifique mondiale, il faut ajouter qu'il n'auront plus jamais dans leur cursus scientifiques à l'Université d'enseignement de l'éthique, ni de l'épismémologie et l'histoire des sciences, ni des fondements économiques de l'industrie de l'information. Le travail de dépossession des travailleurs scientifiques des finalités sociales et culturelles de leur activité doit simplement commencer de plus en plus tôt, et se poursuivre tout au long de la filière de formation des producteurs de l' « économie de la connaissance ».

Il faudrait avoir étudié l'histoire pour reconnaître, mutatis mutandis, une image « moderne » du processus dit de « prolétarisation » qui a déjà eu lieu durant l'ère industrielle. Et donc pour anticiper sur les enjeux des affrontements sociaux qui ne manqueront pas d'éclater dans le coeur même de la production de connaissances et de la société du même nom. Nouvelles oppositions dont les mouvements des chercheurs des dernières années en France, ou les activités des « lanceurs d'alerte »au niveau du monde entier sont les premiers prototypes.

Hervé Le Crosnier
Caen, le 10décembre 2009

Le spécial de minuit six | Jack Johnson

Sitting, Waiting, Wishing | Jack Johnson (2005)

dimanche 20 décembre 2009

30 publicités étranges et qui dérangent

Le site AdFreak fait un retour sur l’année 2009 qui tire à sa fin. Parmi les milliers de publicités visionnées par les créateurs du site web, 30 ont été sélectionnées pour former le palmarès des commerciaux les plus «freak» ou les plus marginaux.

Les publicités les plus marginales de 2009
Cyberpresse, 19 décembre 2009

Souvenir de 2009 | Sarah Palin

Photo reçue d’un lecteur assidu. Merci! Depuis son arrivée sur la scène médiatique, Sarah Palin a été l’objet d’une multitude de photo-montages la montrant sous un jour plus ou moins flatteur. Plus ou moins, car la dame a visiblement le sens de l’humour, comme en témoigne la photo qui illustre la page couverture de son calendrier 2009 ci-dessous. Sans.blague.

Show de chat: Nora, la pianiste

Souvenir de 2009 | Flopenhague

Un à zéro pour les climat-sceptiques? Non, mieux que ça: échec et mat. Carrément. Car si les changements climatiques étaient une vraie menace, les dirigeants du monde réunis à Copenhague y auraient vu, c’est sûr. S’il y avait eu une réelle urgence, ils auraient fait quelque chose dès maintenant, ça crève les yeux. Pour croire le contraire, il faut vraiment être sceptique. Pas climat-sceptique, sceptique tout court. Car les climat-sceptiques ne doutent de rien, eux. Et heureusement qu’ils sont convaincus, car l’avenir leur appartient. Maintenant, tout le monde voudra devenir climat-sceptique. C’est nettement plus confortable et beaucoup moins compliqué. La cerise sur le gâteau, c’est qu’on n’a même plus à se poser de questions, puisqu’on possède désormais la certitude innée du climat-sceptique pour nous blinder le mental.

En tout cas, ça fait toujours bien une autre affaire de réglée. 2009 n’aura pas été une perte totale, après tout. Et en avant 2010!

Les 10 plus belles photos d’astronomie de 2009

La nébuleuse du Papillon (NGC 6302), photographiée par la nouvelle caméra à champ large WFC3 installée en mai 2009 lors de la mission de sauvetage du télescope spatial Hubble. Photo: NASA, ESA, et l’équipe du Hubble SM4 ERO

Le blogue Bad Astronomy présente sa sélection des dix plus belles photos d’astronomie publiées en 2009. Les lauréats des années 2006 à 2008 sont aussi accessibles. (Via Kottke)

DERNIÈRE HEURE

Le premier ministre du CAnada, M. Stephen Harper, a exprimé sa satisfaction relativement à l'accord auquel en sont venus les Stazunis, la Chine, l'Inde et l'Afrique du Sud au sommet de Copenhague, vendredi dernier.

Rappelons que cet accord ne prévoit aucune mesure contraignante, mais entend limiter la hausse des températures – comment? – à 2°C d'ici 2020. Bref, la conférence qui visait à enrayer le réchauffement climatique l'a, dans les faits, encouragé.

Ai-je mentionné à quel point M. Harper était content?


JOYEUX TEMPS DES FÊTES


"Cet univers désormais sans maître ne lui paraît ni stérile ni fertile. Chacun des grains de cette pierre, chaque éclat minéral de cette montagne pleine de nuit, à lui seul, forme un monde. La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d'homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux."
A.C.1942

DERNIÈRE HEURE

Benoit XVI (prononcer "ksvï"), pape de son état, a déclaré samedi que Jean-Paul II et Pie XII étaient désormais "vénérables".

Au sein de l'Église catholique, il existe trois grades supérieurs de l'au-delà: vénérable, bienheureux et saint. Les deux anciens papes ont ainsi le pied dans la porte pour arriver aux plus hauts échelons du paradis; en dessous du petit Jésus, bien entendu.

Personne n'aurait pu mieux mériter cette nomination. Pie XII, pour son attitude très ambiguë sur la question juive lors de la Deuxième Guerre mondiale, et Jean-Paul II, pour son entêtement à décourager l'usage du condom même dans les pays où le sida fait des ravages.

Oui, c'est une bonne idée d'attendre après leur mort pour les vénérer.


Le spécial de minuit six | Trio

Da, Da, Da* | Trio (1982)

*Titre complet: Da da da, ich lieb dich nicht du liebst mich nicht aha aha aha (Da da da, je ne t’aime pas tu ne m’aimes pas aha aha aha).