vendredi 29 octobre 2021

Le zigue «heil»

 

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Ce n’est pas d’hier que la France flirte avec l’extrême droite. Au cours de la première moitié du XXe siècle, on a assisté à la création, à Vichy, d’un gouvernement dit de «Révolution nationale» par Philippe Pétain. Ne vous laissez surtout pas abuser par le mot «Révolution». Ce gouvernement n’avait rien de progressiste. Bien au contraire, ses buts n’étaient autres que de servir au mieux l’Allemagne nazie, d’étouffer l’esprit révolutionnaire de 1789, d’astreindre le monde ouvrier et de persécuter les Juifs.


Plus près de nous, on a assisté la création du fameux Front national, sous l’égide de Jean-Marie Le Pen, devenu le Ralliement national dirigé par sa fille Marine. Dans un cas comme dans l’autre, le discours était de revenir aux valeurs du passé et, surtout, de lutter contre l’immigration, en particulier celle provenant des pays majoritairement musulmans.


Dans cette France qui se prépare au prochain scrutin présidentiel a surgi une sorte de comète politique en la personne d’un certain Éric Justin Léon Zemmour, fils de Juifs berbères, dont le principal cheval de bataille est justement d’endiguer, voire de faire refluer peut-être, l’immigration musulmane. Ses prises de position cherchent à séduire autant à droite qu’à gauche et menacent de détrôner Mme Le Pen en tant que figure dirigeante de la droite.


Chose amusante, M. Zemmour n’hésite pas à se présenter comme pétainiste, lui qui, sous le régime de Vichy, aurait été déporté dans un camp de concentration. Il n’empêche, les contradictions n’étant jamais un obstacle pour l’électeur moyen, sa crédibilité semble gagner en popularité, et pas qu’en France. En ce moment, M. Zemmour reçoit de l’aide d’outre-Atlantique en la personne de Mathieu Bock-Côté, ce commentateur québécois considéré comme nationaliste et conservateur. Il est vrai que le nationalisme peut s’apprêter à toutes les sauces. De mon temps, par exemple, le nationalisme était de gauche, car il est toujours le premier rempart contre l’impérialisme. 


Mais il peut être de droite, quand il sert ce dernier...






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L’arme à Guindon


Le sergent-détective Guindon est un homme sans histoire. Relativement bien vu de ses chefs, il a été oublié lors des promotions importantes. La chose, si elle l’a déçu à un moment, ne l’a pas pour autant rendu amer. Guindon est peut-être un homme malheureux, mais il n’en sait absolument rien. Un matin, il est réveillé par le téléphone, car son supérieur le convoque de toute urgence. Il apprend qu’il est le principal suspect dans une ténébreuse affaire de meurtre. En effet, le laboratoire de balistique a prouvé hors de tout doute que son arme a servi sur les lieux d’un crime quelques heures auparavant. Pourtant, on n’a pas retrouvé de cadavre. Mystifié autant qu’indigné, Guindon crie son innocence, et à juste titre, car, à l’heure du prétendu crime, il était chez lui en compagnie des siens. En outre, son arme ne l’a pas quitté, ce en quoi sa femme peut témoigner. Aussi est-il absolument impossible qu’il soit le coupable et Guindon est exonéré. L’affaire, devant l’absence de cadavre, est rapidement classée. Cependant, l’étrangeté des divers éléments du dossier ne laisse pas Guindon en paix. Déterminé à connaître le fond de l’affaire, il reprend, à titre privé, l’enquête à zéro, n’ayant aucun scrupule à utiliser les privilèges que lui confère son insigne afin de contourner les résistances. Malheureusement, toutes les pistes mènent vers le néant et il n’arrive à trouver aucun autre indice qui puisse relancer l’enquête. Un jour, cependant, il trouve dans son courrier une lettre anonyme lui offrant de lui en apprendre davantage sur la mystérieuse affaire. Plus que jamais déterminé à connaître la vérité, Guindon accepte le rendez-vous qui se transforme en une épreuve inattendue où il vient bien près de perdre la vie. Mais il réussit malgré tout à prendre contact avec son énigmatique correspondant, un Chinois qui se fait appeler Yin. À l’aide de sous-entendus, ce dernier explique à Guindon qu’il pourrait lui permettre d’arrêter le véritable assassin, mais que, pour cela, il faut lui tendre un piège. Le policier accepte sans hésiter. Au jour dit, ce dernier et Yin arrivent à coincer le suspect. Guindon apprend alors qu’il s’appelle monsieur Yang et que, alors que la lutte s’engage entre Yin et Yang, lui, Guindon, doit choisir entre les deux lequel doit triompher. Sans réfléchir, alors que, dans l’obscurité, il ne distingue plus que des silhouettes, il fait feu au moment où il croit Yin en danger. Lorsque la lumière revient, il ne trouve que les trous de balle dans le mur, qu’il reconnaît alors comme étant celui des photographies du dossier qu’il a si souvent regardées. Guindon a-t-il fait feu dans son propre passé ? A-t-il tué l’un des deux adversaires ? Et si oui, lequel ?


 – Charles Voies – 420 p. – 1998 – Roman fantastique dont la progression est si savamment dosée que le lecteur demeure incapable de déterminer à quel moment le fantastique prend le pas sur le réel.


jeudi 28 octobre 2021

Saint Jean, criez pour nous


 

Montréal vue du sol

 


mercredi 27 octobre 2021

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Aqua Serge


Aqua Serge est le nom d’un nouveau héros dont la mission est de préserver l’environnement contre les puissances de la pollution. Grand défenseur des ressources nautiques, tant marines que lacustres, il est, par extension, le champion de la biosphère qu’il protège à la manière d’un superman de seconde génération. Sa force étant directement proportionnelle à la santé de l’environnement dans lequel il se trouve, Aqua Serge, à la ville, est un citoyen comme tous les autres. Mais en forêt, et particulièrement près d’une nappe d’eau claire, il devient pratiquement invincible. Il est constamment opposé à son rival de toujours Atra Bill, dont les menées sont rarement favorables à l’environnement. L’aventure d’Aqua Serge commence, alors que son rival annonce, à grand renfort de publicité, son intention de préserver un lac montagneux des griffes de la pollution. Méfiant, Aqua Serge découvre que les desseins d’Atra Bill ne sont pas aussi louables qu’il n’y paraît. En effet, il veut se servir du lac en question pour y construire une station de sports et y attirer des hordes de touristes ; une invasion qui ne pourrait que nuire au fragile écosystème. Les interventions d’Aqua Serge pour ameuter l’opinion publique, et surtout les intervenants gouvernementaux, restant sans réponse, il décide de prendre les choses en main. Il commence par infiltrer l’organisation d’Atra Bill sous une fausse identité. Avec discrétion, il réussit à mettre la main sur les plans de la station, mais n’en apprend guère plus sur les motifs secrets de son adversaire. Pris la main dans le sac, tandis qu’il s’apprête à forcer le coffre-fort, il est surpris par la secrétaire d’Atra Bill. Pour le bien de la cause, il la séduit et, grâce aux informations parcellaires qu’elle lui fournit en toute bonne foi, finit par entrevoir toute la duplicité du projet. Déterminé à l’empêcher, il se lance dans une enquête risquée où il accumule des preuves accablantes, bien souvent en prenant des risques colossaux. Mais, en définitive, son manège est éventé par Atra Bill, qui s’aperçoit de la trahison de sa secrétaire. Furieux, il décide de s’en servir en tant qu’otage afin de débusquer Aqua Serge. Celui-ci, en véritable héros, n’hésite pas à offrir sa vie en échange de celle qu’il aime, mais la duplicité d’Atra Bill ne connaît pas de bornes. Ce sera donc sur le site de construction lui-même que Aqua Serge et Atra Bill se feront face pour l’affrontement final. Affrontement qui, s’il se termine à l’avantage du héros afin de respecter le genre, ne laisse pas de doute quant au retour des forces du mal qui, du reste, ne semblent pas vraiment terrassées.


 – Saad Markid – 236 p. – 1994 – Plus une allégorie des temps modernes qu’un roman de plein droit, cette oeuvre met en relief non seulement l’urgence d’intervenir au secours de la planète menacée, mais également l’indifférence de l’ensemble de la population qui s’exprime, paradoxalement, sous la forme de voeux pieux en faveur de la nature. 


mardi 26 octobre 2021

Marc déposé


 

Montréal vue du sol


 

lundi 25 octobre 2021

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 L’appeau affleure


Déporté par les Allemands à la toute fin de la guerre, un homme revient dans son village après des années d’exil. Autrefois considéré par plusieurs comme un membre de la résistance tchécoslovaque, son retour est marqué par des festivités et des cérémonies officielles. Mais Anton, malgré tous les voeux et les manifestations d’amitié, a changé depuis son départ. Il est devenu solitaire et taciturne. Étant coiffeur pour hommes de son métier, son caractère renfermé risque de nuire à ses affaires. Mais ses concitoyens tentent de ne pas en faire de cas et continuent d’affluer chez lui comme si de rien n’était afin de l’apprivoiser à force de patience. Alors que passent les années et que les souvenirs douloureux des années de guerre s’estompent dans l’esprit de tous, Anton se réchauffe au contact de ses semblables. Mais, même là, il refuse systématiquement de révéler quoi que ce soit au sujet de son internement. Anton, au bout de quelque temps, commence à courtiser une jeune veuve – elles ne manquent pas dans le village – et bientôt, les noces sont célébrées. Les années passent marquées par les naissances et, alors que tous espèrent dans les lendemains qui chantent, les nuages s’amoncellent à l’horizon. En 1968, les chars soviétiques entrent en Tchécoslovaquie afin de réprimer le vent de changement qui souffle sur le pays. Très vite, les contestataires fuient les grands centres afin de se cacher dans les campagnes. Le village ne fait pas exception et certains d’entre eux trouvent refuge chez de courageux fermiers qui les dissimulent. Pour le village et ses environs, c’est une reprise de la guerre alors que toute la communauté refait connaissance avec la clandestinité. Curieusement, les Russes n’ont aucune difficulté à trouver les réfugiés et à les capturer. À la suite d’un hasard, l’un d’eux, un ancien déporté de la guerre, se retrouve nez à nez avec Anton. L’ayant reconnu, il explique qu’Anton, pendant la guerre, se faisait passer pour un Juif et profitait de la confiance que les véritables Juifs lui manifestaient afin de les donner à la Gestapo. Incrédules, les villageois rejettent une accusation qui risque d’entacher leur héros local. Mais le doute naît dans les esprits. On remarque que, effectivement, depuis que les réfugiés sont venus se cacher dans la région, Anton multiplie les absences sous prétexte de gérer ses affaires au chef-lieu. Certains refusant d’être dupe, arrivent facilement à le démasquer en le photographiant alors qu’il sort du quartier général de la force d’occupation. Mais la question n’est pas réglée pour autant. Qui est Anton ? Un fasciste ? Un communiste ? Ou tout simplement quelqu’un qui a pris plaisir à la trahison ?


 – Kay Caryo – Traduit du tchèque par Diane Euvan – 426 p. – 1989 – Étrange mise en place d’un être d’exception. Apparemment, l’ivresse de la notoriété s’accommode de n’importe quelle compagnie. Et si un héros peut prendre goût à l’héroïsme, soit par dépendance ou par dévotion, qu’en est-il du personnage du traître ? Telle une pierre précieuse finement ouvrée, l’âme humaine multiplie les facettes.

Montréal vue du sol


 

dimanche 24 octobre 2021

Sinistres amateurs

 



Le nouveau gouvernement afghan, visiblement incompétent en la matière, a mis en place un programme permettant d'atténuer les effets de la faim et du chômage, conséquences inévitables des 20 ans de guerre incessante qu’a connues le pays. Ainsi, a-t-on décidé de fournir de la nourriture aux hommes sans emploi en échange de travaux d’intérêt public.


Il va sans dire que cela génère beaucoup de mécontentement auprès des Occidentaux. De quel droit les Talibans se permettent-ils d’en faire plus pour leur peuple que toute la puissance yankee? Quelle sera la prochaine étape? Lutter contre la production d’opium?


On voit bien qu’ils n’y connaissent rien.