vendredi 23 mai 2025

Sésame, ferme-toi!

 



C'est dire à quel point la crédibilité de nos gouvernants est à son plus bas. Une enquête récente a révélé que le public fait davantage confiance aux entreprises qu'aux gouvernements. Bien sûr, on va me répondre que le pouvoir politique n'en fait qu'à sa tête dans tous les domaines, et ce, bien souvent en agissant à l'encontre des avis et des intérêts de la population.

Mais n'est-ce pas exactement ce que font les entreprises elles-mêmes depuis tout aussi longtemps? Et d'ailleurs, à qui profitent les prévarications gouvernementales, sinon aux entreprises? Bref, la question s'impose: pourquoi la population distingue-t-elle entre gouvernements et entreprises, alors que les deux marchent toujours main dans la main?

Est-ce à dire que, si on leur en donnait la possibilité, les gens éliraient Ali Baba et ses quarante ministres?

Au vrai, c'est un peu ce qu'ils ont fait le 28 avril dernier…



mercredi 21 mai 2025

Charlot III

 



Tout le CAnada retient son souffle. En effet, son chef d'État, le monarque du Royaume-Uni, condescend à lui rendre visite. L'occasion sera belle pour le roi Charles III de lire le discours du trône et, au bout de 24 heures, retourner prestement par où il sera venu.

Si la visite est courte, elle ne lui permettra certes pas de visiter le pays au complet. Une chose est sûre, il ne passera pas par la rue De Bleury, à Montréal, où, en novembre 2009, il avait dû fuir par la petite porte devant une manifestation antimonarchiste.

Afin de souligner cette brillante victoire stratégique de la couronne britannique, la porte par laquelle le prince de Galles d'alors s'était enfui fut désignée «Wales Gate» en l'honneur du futur Charlot III humilié par une bande de mauvais sujets civils; et francophones, de surcroît!



lundi 19 mai 2025

Mots dits

 

par le prof Skannen



Ce 19 mai est un jour férié. Autrefois, la journée était appelée «fête de la reine» et entraînait une confusion bien légitime. En effet, du temps où Elizabête II était le chef d'État du Royaume-Uni et de ses dominions – dont le CAnada –, beaucoup de gens pensaient qu'elle était cette reine qu'il fallait honorer par un jour de congé. Or c'était faux.

La fête en question devait marquer la mémoire de la reine Victoria dont le long règne a duré 64 ans (1837-1901). Elle fut célébrée à tel point que cette période coïncidant avec l'essor de l'empire colonial britannique fut nommée «époque victorienne». Comme toutes les têtes couronnées sont plus ou moins co-sanguines, elle fut même surnommée «grand-mère de l'Europe». Le terme de son règne marqua le début de la fin de la prééminence planétaire britannique dont le déclin allait suivre celui de l'Europe tout entière après la Première Guerre mondiale.

Mis à part le jour de congé, la «fête de la reine» a toujours été plus ou moins bien reçue au Québec. Souvent ignorée, on préféra ensuite commémorer à cette occasion Dollard Désormeaux. Mais comme la légende de ce dernier tenait au conflit avec des peuples autochtones, on finit par associer le jour avec les Patriotes. C'était d'ailleurs une assez bonne idée, puisque la rébellion menée par ces derniers eut lieu la même année que l'accession de Victoria au trône.

N'empêche, cet attachement envers une reine d'un autre siècle, d'un autre continent et d'un autre pays fleure la nostalgie – voire l'obsession – pour un empire à la fois criminel et révolu.

dimanche 18 mai 2025

Le pape pipe

 



Je ne sais si vous avez remarqué, mais, à tout bout de champ, l'un ou l'autre pape en vient à critiquer les «abus du capitalisme».

Ce qu'il y a de notable, c'est que, tant que le quidam papal n'était que simple évêque, archevêque ou même cardinal, jamais il ne pipe mot sur ce genre de question.

Dès lors s'il faut attendre qu'un individu ait atteint la fonction suprême au sein de l'Église avant de l'entendre remettre en question les abus générateurs de misère, tant physique que morale, quelle leçon faut-il en tirer?

Cela, je pense, signifie l'une de deux choses. Ou bien les papes sont des hypocrites et leurs critiques ne sont sincères en aucune manière. Ou bien il faudrait que tous les ecclésiastiques sans exception soient élus papes.

Quant à cette seconde hypothèse, signalons que l'Église catholique a amplement les moyens financiers de la mettre en pratique. Cette constatation me fait donc pencher davantage en faveur de la première hypothèse.