samedi 27 novembre 2021

Accommodements




La grave crise migratoire qui secoue l’Europe en ce moment s’est aggravée d’un cran, hier. En effet, le premier ministre britannique, M. Boris Johnson, a envoyé une lettre au gouvernement français dans laquelle il enjoint ce dernier à reprendre les migrants arrivés au Royaume-Uni depuis son territoire. Non seulement ladite lettre a-t-elle été mal perçue par la France, mais en plus elle a été publiée dans les médias avec l’assentiment de Londres.


Il n’en fallait pas plus pour que l’Hexagone prenne la mouche et, en guise de rétorsion, le ministre français de l’Intérieur a annulé la venue de son homologue britannique à Calais où doit se tenir une rencontre intergouvernementale portant justement sur la crise migratoire. Bref, tout pour aider à résoudre le problème.


Pourquoi les dirigeants franco-britanniques ne prennent-ils pas exemple sur la Pologne et le Belarus? Eux solutionnent la question migratoire avec des soldats et des tanks*. Avec un peu de veine, cela va déclencher une guerre européenne. Comme ça, les migrants illégaux auront davantage l’impression d’être chez eux.


C’est pas gentil, ça?




*https://www.wikistrike.com/2021/11/tensions-des-centaines-de-chars-europeens-roulent-sur-la-bielorussie.html

vendredi 26 novembre 2021

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California Dreamers


Les Carter sont une paisible famille vivant dans une banlieue tranquille de Los Angeles. Leur vie est bouleversée lorsqu’ils apprennent qu’une de leurs voisines a été lâchement assassinée par des inconnus à bord d’une voiture. Selon toute évidence, la jeune femme a été tuée de sang-froid et sans aucune raison valable par un groupe de voyous. Alors que le quartier réapprend à vivre et que les effets de cette mort absurde commencent à s’estomper, une autre victime est abattue dans les mêmes circonstances. Le nombre des agressions augmente sans cesse alors que la police se voit débordée par l’ampleur du phénomène. En l’espace de quelques mois, les attentats se multiplient à tel point qu’il devient évident que ces meurtres gratuits sont devenus le fait de simples citoyens qui ont décidé de pratiquer le meurtre anonyme comme un sport. Dans les quartiers, alors qu’il semble que la fibre sociale se décompose totalement, des milices se forment afin de tenter d’endiguer le phénomène. Les rues, qui sont pratiquement désertées le soir, ne sont plus patrouillées que par ces milices et, présumément, par les assassins. Ainsi, une psychose s’installe où tout citoyen est soupçonné d’être un des tueurs en série. Joe Carter, qui a été le plus ardent apôtre de la formation des milices dans sa ville, est nommé à la tête de celle de son quartier et, avec son frère et ses plus proches amis, il patrouille les rues autrefois si accueillantes de sa banlieue. Désormais, cette banlieue est devenue un champ de bataille où s’affrontent les malfrats et les honnêtes citoyens qui apprennent sur le tas les rudiments de la guérilla urbaine. Les autorités ne savent plus contre qui intervenir, les tueurs, qui ont commencé à se regrouper également, ou les miliciens qui sont devenus au fil des semaines les seuls véritables représentants de l’autorité aux yeux des citoyens. En plus de la formation d’unités paramilitaires, les citoyens ont développé une mentalité d’assiégés, avec toutes les mesures de prudence que cela comporte. Mais, un soir, la fille de Joe, pour une raison obscure, décide de sortir en dépit du couvre-feu qui est devenu la règle d’or. Joe, qui est en patrouille ce soir-là, est à proximité lorsque des coups de feu éclatent. Il se précipite sur les lieux pour trouver le cadavre de sa fille. Lorsqu’on apprend qu’il a attrapé le coupable, ses amis lui demandent s’il a remis l’homme entre les mains de la police. Joe demeure évasif et tous se persuadent que, par vengeance, il s’est fait justice lui-même. Nul ne songe à lui reprocher un tel acte, jusqu’à ce qu’un témoin inattendu vienne jeter un peu de lumière sur son attitude. Très vite, le mystère s’épaissit lorsqu’on découvre que Joe a bien capturé le tueur, mais qu’il l’a laissé fuir. 


 – Lance Astair – Première publication : 1994 sous le titre California Screamers – Traduit de l’américain par Janine Neely – 504 p. – 1996 – Oeuvre percutante, que d’aucuns aux États-Unis ont étiquetée roman d’anticipation, qui critique avec une implacable rigueur une certaine Amérique, imbue de son droit quasi divin aux dépens de la plus élémentaire civilisation.

jeudi 25 novembre 2021

Honorez Bolloré

 

L'article ici



Pour ceux qui veulent en savoir plus sur le patron d’Éric Zemmour – et par conséquent de Mafieu Bokoté –, voici un article intéressant. Si vous n’avez pas le temps de le lire, on pourrait le résumer ainsi: «Votre job sera steady si vous le traitez comme s’il était un bon boss.» Ou quelque chose dans cette veine. 


Bref, il faut bêler dans le registre avec lui, en ajoutant un petit quelque chose ressemblant au culte de la personnalité. Vous savez, ce genre de truc qui est hautement répréhensible à gauche, mais tellement estimable à droite…



mercredi 24 novembre 2021

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Cadieux l’ébéniste


Maître Cadieux, ébéniste de son état, sort à grand-peine du deuil où l’a plongé le décès de sa femme. Tentant de recoller les morceaux épars de sa vie, il s’est péniblement remis au travail depuis peu et, sa famille constatant l’amélioration de son état, décide de lui retourner sa fille, qu’ils avaient gardée alors que son père était tout à fait incapable d’en prendre soin. À la grande surprise de Cadieux, alors que c’est une petite fille qu’il a vue partir, c’est une jeune femme qui lui revient. Elle aussi marquée par la mort de sa mère, elle a acquis une gravité et une maturité surprenantes pour son âge. Alors qu’il tente de se trouver en vain un apprenti, sa fille lui propose de remplir ce rôle. Phénomène assez rare à l’époque, il accepte autant par amour paternel que par paresse, étant donné qu’il n’a guère le coeur à former un compagnon assez peu au fait du métier, alors que sa fille l’a toujours suivi dans son atelier depuis qu’elle avait la capacité de tenir sur ses jambes. La qualité du travail de Cadieux, déjà célébrée avant son deuil, ainsi que l’étrange tableau qu’offre l’homme et la femme travaillant au coude-à-coude, fait en sorte que la réputation de l’atelier grandit, en même temps que les avoirs de la maison. Bientôt obligé d’engager des apprentis afin de suffire à la demande, Cadieux, en bon maître, laisse sa fille remplir le rôle de second. Or, un jour, l’intendant du comte vient visiter l’atelier afin de proposer à Cadieux la création d’un superbe retable de style flamand pour la chapelle du château. Invités au domaine, Cadieux et sa fille font la connaissance du maître des lieux, un jeune héritier encore au stade de l’apprentissage de la vie. Une fois engagés, le père et la fille se divisent le travail. Lui doit mener la préparation des pièces du retable dans l’atelier, et elle doit se charger de mener l’assemblage dans la chapelle. Ces travaux d’envergure suscitent un vif intérêt dans toute la contrée et, bien qu’ils avancent à grands pas, Cadieux remarque, au bout de quelques mois, que sa fille semble malade et alanguie. Malgré ses soins attentifs, elle ne semble pas prendre de mieux. Ce n’est qu’après la visite d’une guérisseuse que Cadieux apprend toute la vérité : sa fille est enceinte. Il déploie alors toute sa ruse afin de lui faire dire le nom du père. De guerre lasse, la fille lui avoue qu’il s’agit de nul autre que du comte. Outragé dans son honneur de père, Cadieux se présente au château afin de demander réparation, mais il est chassé comme un malappris. Indompté, il dénonce alors publiquement le comte qui, pour toute réponse, le fait jeter en prison. Apparemment soumis, Cadieux reprend son travail, mais le jour de l’inauguration du retable, sa vengeance éclate au grand jour.


 – Bren Pouraki – 320 p. – 1993 – À l’aide d’une saisissante allégorie traitant du mal de vivre, l’auteur témoigne ici d’une maîtrise exceptionnelle de son art et également d’une compréhension sans égale de l’inconscient humain.

Paradis en enfer

 



Le gros incompétent servant de président de l’Assemblée nationale, M. François Paradis, en a eu plein les bras, hier. Lors d’un débat houleux concernant l’incurie gouvernementale dans la gestion des CHSLD lors de la première vague de la Covid-19, on a assisté à des échanges musclés entre le premier ministre et la chef du Parti libéral du Québec (PLiQ), Mme Dominique Anglade.


Cette dernière en est venue à pratiquement traiter M. François le Gault* de maudit menteur, une attaque contre laquelle le chef du gouvernement s’est récrié. Les autres membres de l’opposition ont exécuté un tir groupé à l’endroit de ma CAQ (Coalition avenir (sic) Québec), laquelle – il faut bien l’admettre – a fait preuve depuis le début de l’épidémie d’une impardonnable ineptie.


Fort heureusement, M. Paradis a fini par rétablir de décorum, une fois que les députés eurent quitté l’enceinte.





* Le gault, ou argile de Gault (dite parfois «argile albienne»), est une formation d’argile raide de teinte gris-bleu à gris foncé, qui s'est déposée à profondeur moyenne dans des eaux marines calmes, au cours du Crétacé inférieur. [… Il] contient souvent des nodules phosphatiques en grande quantité, dont une partie est classée comme coprolithes, c’est-à-dire un excrément minéralisé, fossilisé (https://fr.wikipedia.org/wiki/Argile_du_Gault).


lundi 22 novembre 2021

Catalogue

 


C’est comme tomber endormi


Claude excelle dans la firme de comptables où il travaille et ses patrons envisagent d’en faire leur plus jeune associé. De plus, il pense sérieusement à épouser la femme qu’il aime. Pour la première fois de son existence, il envisage la vie sous un jour brillant et invitant. Cependant, une visite de routine chez son médecin met brusquement un terme à cet état de félicité. Il apprend alors qu’il est atteint d’une maladie mortelle incurable. Désemparé, il ne peut se résoudre à croire une telle chose, mais des avis successifs auprès d’autres praticiens lui confirment l’affreuse réalité. Abattu, il commence par rompre avec sa jeune compagne, puis, davantage par désespoir, entreprend la rédaction d’un journal rendant compte des étapes, mais aussi des menus détails, de sa lente agonie. Possédé par un esprit morbide, le jeune homme se coupe de presque tous ses liens pour se consacrer à cette singulière activité. Il consigne ainsi, sans omettre la moindre chose, ses visites chez les médecins, les traitements inutiles qu’on lui fait subir. Jusqu’au jour où, sortant de son apathie, il se révolte et décide de tourner le dos à la médecine pour gérer seul son inéluctable descente vers la mort. Tout au plus, pour des raisons obscures qu’il ne s’explique pas lui-même, continue-t-il à rencontrer son groupe de soutien, des personnes qui, comme lui, sont éprouvées par la maladie. Mais qu’il s’agisse des moments les plus anodins de ces rencontres, ou des symptômes de plus en plus douloureux qui l’assaillent, il ne cesse de tout consigner méthodiquement. Ce qu’il écrit, c’est également sa peur, sa rage et son désespoir devant une existence qui s’est littéralement dérobée sous lui. Mais ses écrits s’écartent de la simple constatation pour s’élever vers un second niveau poignant. Une réflexion très profonde s’affirme et le journal cesse d’être l’épuisante énumération des douleurs et des peines pour devenir une métaphore troublante sur l’essence de la vie. Ses derniers confidents commencent à douter sérieusement de son équilibre mental lorsqu’il commence à leur expliquer son cheminement intérieur. Peu à peu, Claude comprend qu’il ne compte plus véritablement au nombre des vivants ; qu’il est devenu un « homme qui s’éloigne » de la vie et des choses des vivants. Afin de laisser ses affaires en ordre, il nomme son ami le plus proche exécuteur testamentaire et lui lègue à peu près tout ce qu’il possède. Le sort, cependant, décide de lui envoyer une ultime épreuve lorsque cet ami est tué dans un accident de la route et que, aux funérailles, son ex-compagne lui demande de lui faire un enfant avant de mourir.


 – Gaétan Tanguay – 230 p. – 1996 – Si le ton morbide peut paraître écrasant au fil des pages de cette oeuvre magistrale, c’est uniquement que la profondeur des idées est encore amplifiée par l’extraordinaire prose qui donne au récit un impact irrésistible. Certains critiques se sont montrés rébarbatifs à la sortie de ce roman, mais ils n’ont pu que reconnaître en même temps le magistral talent d’un auteur qui impose son écriture avec une ferveur peu commune.



La sécurité avant tout

 



Alors qu’une manifestation contre un projet de gazoduc se déroulait en Colombie-Britannique, deux journalistes cAnadiens ont été arrêtés par la GRC (prononcer «Grrrk»). Au moment de rédiger ce blogue, ils en étaient à leur troisième nuit derrière les barreaux.


Bien évidemment, si le gouvernement de leur pays a jugé bon de les incarcérer, c’était pour leur propre bien, ainsi que pour garantir la totale et absolue liberté de parole de la population en général.


Quel pays, tout de même! Traiter ainsi des journalistes indépendants comme s’ils étaient de vulgaires indépendantistes…