samedi 2 avril 2022

Du succès aux échecs


Ce n'est pas d'hier que les Stazunis traitent les nations du monde comme autant de pions sur un gigantesque échiquier. Le dernier exemple en date est sans conteste l'Ukraine.


Ainsi, pendant des années, depuis le coup d'État de 2014 qui a permis à l'extrême droite de s'installer au pouvoir à Kiev, Washington a poussé de l'avant ce pays dans le but de nuire le plus possible à la Russie. C'est un passe-temps du pouvoir anglo-saxon qui remonte au moins au XIXe siècle. Je dis «anglo-saxon», car cela a commencé avec l'empire britannique et a été poursuivi par son émule nord-américain.


Or plusieurs nations du monde, des pions potentiels elles aussi, observent sans doute avec perplexité ce qui se passe en Ukraine et, surtout, ce qui ne s'y passe pas. Car, après quantité de mises en garde à l'endroit de Moscou, maintenant que l'invasion russe a été lancée, que fait Washington?


Rien.


Bien sûr, il expédie des armes en Ukraine et masse des forces en Pologne en se gardant bien de leur faire franchir la frontière. Tout aussi évidemment, il a imposé, avec ses larbins de l'OTAN, une série de sanctions économiques, lesquelles, comme on sait, n'ont jamais rien changé.


Bref, les Stazunis ne font rien.


On peut se demander quelle direction prendra la politique d'un autre pays lorsqu'il recevra des garanties de la part des Yankees. Se souviendra-t-il, ce pays, qu'après avoir passé près d'une dizaine d'années à pousser l'Ukraine, les Stazunis l'ont pratiquement laissée à elle-même?


Certes, on célèbre le courage de Kiev. On va peut-être même lui élever une statue, un jour, comme on le fait généralement pour ceux qu'on a lâchement abandonnés.


vendredi 1 avril 2022

Loi de la gravité, un hiver sel


 

Il me semble que si la plus récente vague était si grave que ça, on ne fermerait pas les centres de vaccination...

Dans tous les cas, certains devraient fermer autre chose.


https://www.lapresse.ca/covid-19/2022-03-30/pandemie/la-sixieme-vague-officiellement-commencee-au-quebec.php

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KVQ


Yann est un jeune propriétaire d’entreprise de très belle prestance à qui tout réussit. Qu’il s’agisse de sa vie professionnelle ou de sa vie privée, son bonheur est sans nuages. Un matin, tandis qu’il se trouve incommodé par les signes avant-coureurs d’une mauvaise grippe, il ne réalise pas que sa vie est sur le point de basculer. Prisonnier d’un embouteillage à des kilomètres de son bureau, il constate avec désespoir que sa voiture surchauffe. Bientôt, elle rend l’âme au milieu d’une voie rapide transformée pour la circonstance en terrain de stationnement. Il abandonne son véhicule à son sort sous les insultes des autres automobilistes et tente, par monts et par vaux, de rejoindre son lieu de travail. Après maintes péripéties où, entre autres, son pantalon est déchiré par un chien dangereux et où un routier lui vole son portefeuille, il parvient de peine et de misère devant l’entrée de l’édifice abritant son bureau. Mais l’endroit est rendu inaccessible par des piquets de grève des travailleurs du gouvernement. Grâce à des ruses de Sioux, Yann parvient à entrer subrepticement dans l’immeuble et à gagner son étage pour apprendre de la bouche de sa secrétaire, seule employée en poste, que l’édifice est pour ainsi dire bouclé. Tout en enfilant un complet de rechange qu’il garde dans le placard de son bureau, Yann prend la chose avec philosophie quand, soudain, il réalise que, en cette journée, il devait recevoir un important client afin de signer avec lui un contrat qui devait mettre sa compagnie à l’abri des créditeurs. Sans ce contrat signé dans les délais, c’est toute son entreprise que Yann risque de perdre. Incapable de joindre son client, Yann tente de l’intercepter avant qu’il ne soit refoulé par les grévistes. Arrivé trop tard, il cherche réconfort auprès de sa maîtresse qui habite à proximité. Mais une mauvaise surprise l’y attend quand il la surprend au lit avec deux hommes. Profondément ulcéré, il part à toutes jambes, apprenant de sa secrétaire que la police le cherche pour avoir abandonné son véhicule sur la voie publique. Il décide de rentrer à la maison, mais il doit subir toutes les tracasseries des transports en commun alors que les mésaventures se multiplient à son encontre. Une fois chez lui, il constate avec horreur que sa maison a été complètement vidée et qu’il n’y reste plus que ses vêtements, empilés dans l’entrée, et une photo de lui en compagnie de sa maîtresse épinglée sur le mur. Désespéré, Yann se précipite vers la rivière et s’y jette depuis le parapet du pont. Il tombe la tête la première sur une roche affleurante et son cadavre est terriblement défiguré. Le lendemain, sa photo apparaît en première page des journaux avec la mention : « Cas vécu ! »


 – Margotte Lacaille – 290 p. – 1998 – Rarement la notion de fatalité aura-t-elle été traitée avec plus de finesse et d’humour que dans cette oeuvre où le lecteur est constamment pris à partie comme juge et témoin des aléas de la vie.

Le prince chèrement

 


jeudi 31 mars 2022

Le coût du larbin




C'est en 2000, alors que l'OTAN déclenchait une guerre d'agression contre la Serbie, que l'armée cAnadienne constata que ses avions de combat CF-18 étaient devenus obsolètes. Sans doute parce qu'il devenait plus difficile de bombarder des cibles sans défense.


Depuis, épisodiquement, Ottawa entreprit une valse-hésitation en vue de rafraîchir sa flotte aérienne militaire. En 2010, un gouvernement obéissant décida que le remplaçant serait le F-35 Lightning II. Mais eu égard au coût anticipé, et au fait que l'appareil n'était pas encore au point étant affligé de nombreux problèmes de conception, l'achat, pendant plus de 10 ans, fut «tabletté», remis à l'ordre du jour et finalement reporté aux calendes.


Maintenant que la guerre a repris en Europe, en bonne partie grâce à l'OTAN toujours, le gouvernement a décidé de faire le saut et a annoncé l'achat de 88 avions F-35, pour un modeste 20 milliards de dollars (cAnadiens?), le tout livrable à l'horizon 2025.


Notons pour référence que le coût moyen pour une heure de vol par appareil, tel qu'estimé par les autorités yankees, est d'environ 38 000 $ (US). Également, il ne faut pas oublier que nombre de problèmes de conception ne sont toujours pas réglés sur ce type d'avion.


Bref, le gouvernement du fils de Pierre Elliott Trudeau achète sur plan dans l'espoir que, d'ici trois ans, son nouveau joujou ne lui claquera pas dans les mains.


C'est pas donné d'être un larbin des Yankees.







mercredi 30 mars 2022

Le chant du signe




Gabriel Nadeau-Dubois, actuel député québécois et co-porte-parole – que de traits d'union! – de la formation politique Québec solidaire, a fait preuve de sa grande perspicacité, dernièrement.


En effet, celui qui est également connu sous l'acronyme – ou est-ce le sigle? – GND a déploré le «virage à droite» de François le Gault* et de son parti, la Coalition avenir Québec. Il n'y a pas à dire, M. Dubois-Nadeau semble avoir mis la charrue devant les bœufs. En effet, il est difficile de croire que ma CAQ, héritier direct du parti fondé par Mario Dumont et Jean Allaire en 1994 – L'Action démocratique (sic) du Québec –, eût pu virer encore plus à droite.


Il est néanmoins rassurant de constater que, devant de tels défenseurs de la gauche, comme M. Dubois Gabriel-Nadeau, au manque flagrant de notions politiques élémentaires, la droite conservatrice aura beau jeu, dans les années à venir, d'avancer ses pions. Peut-être que, cette fois, ce sera définitivement le chant du cygne du modèle québécois.


Qui sait si, éventuellement, M. Nadeau Dubois-Gabriel ne finira pas par nouer, comme certains de ses semblables, une alliance avec le Parti libéral du CAnada? Il n'est pas actif sur la scène fédérale, me direz-vous. Qu'à cela ne tienne; il est encore jeune. Et puis Québec solidaire est si peu souverainiste; c'est un signe…





* Le gault, ou argile de Gault (dite parfois «argile albienne»), est une formation d’argile raide de teinte gris-bleu à gris foncé, qui s'est déposée à profondeur moyenne dans des eaux marines calmes, au cours du Crétacé inférieur. [… Il] contient souvent des nodules phosphatiques en grande quantité, dont une partie est classée comme coprolithes, c’est-à-dire un excrément minéralisé, fossilisé (https://fr.wikipedia.org/wiki/Argile_du_Gault).

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Le kriss de Tabanac


Ancien marsouin (infanterie de marine) le lieutenant Delteil a fini sa carrière en Asie du Sud-Est à la fin des années 1920. Il a passé une bonne partie de sa vie à collectionner des objets les plus divers qu’il adressait chez lui à Tabanac. À sa retraite, il décide de rentrer dans sa ville natale pour y couler des jours heureux, entouré de tous ses souvenirs. Parfois, un voisin ou un curieux vient jusqu’à sa porte afin de jeter un oeil sur ce que l’on appelle dans le pays sa « caverne d’Ali Baba ». À sa mort, Delteil, n’ayant pas d’héritiers, lègue sa maison et tout ce qu’elle contient à la commune, qui la transforme en musée. Quoique longtemps ignorée par les touristes, la Maison Delteil a tout au moins le mérite d’attirer les gens des alentours pour qui, bien souvent, les trésors du lieutenant représentent le seul contact avec le monde extérieur. La maison Delteil se trouve graduellement nimbée d’une aura faite à la fois d’exotisme et de magie. La population de Tabanac, en particulier, s’attache à son musée et l’entoure d’un soin jaloux. Cependant, la guerre et la période qui la suit immédiatement imposent d’autres priorités à la commune. La maison Delteil commence à souffrir des outrages du temps et, avec la détérioration de la toiture, protège plutôt mal sa collection. Entre-temps, les touristes fréquentent de plus en plus le musée. Un matin, le gardien découvre avec stupéfaction que l’une des pièces les plus importantes de la collection a disparu. Il s’agit d’un kriss malais serti de pierres semi-précieuses prétendument doté de pouvoirs magiques, dont celui, selon la légende qu’en avait relatée Delteil, de se déplacer tout seul. Immédiatement, les limiers du village se mettent en chasse et les soupçons se portent très vite sur l’un ou l’autre des touristes qui a visité le musée la veille. Mais cette piste ne mène nulle part. Il faut envisager l’impensable : le kriss a été volé par un des résidants de la commune. Cette constatation déclenche alors une véritable chasse aux sorcières au cours de laquelle les notables, tout au moins ceux et celles qui ont un accès quelconque au musée, deviennent alternativement accusés et accusateurs. Des messages anonymes commencent à brouiller les pistes en révélant sur tout un chacun des secrets embarrassants. Sur les entrefaites arrive à Tabanac une équipe de journalistes afin de rendre compte de l’étrange psychose qui s’est emparée de la petite ville. Enfin, grâce à l’intervention de ces journalistes, l’imprécateur est démasqué. Il s’agit du maire de la commune qui a tenté ainsi de détourner les soupçons de sa personne, car il est également le voleur du kriss, la vente duquel devait fournir l’argent nécessaire à la réfection de la maison.


 – Eugénie Hydded – 518 p. – 1998 – Fresque amusante d’un microcosme social qui n’est pas sans rappeler la plume simple et savoureuse de Pagnol autant que le souffle poétique de Giono.

mardi 29 mars 2022

Maudite droïlle!




Un député du Parti libéral du Québec (PLiQ) a été brutalement agressé par deux drogués dans l'exercice de leurs fonctions.


En effet, tandis qu'il était dans son bureau du quatrième étage, M. Jean Rousselle* fut faiblement incommodé par une odeur de marijuana. N'écoutant que son indignation, il descendit les étages et se retrouva nez à nez avec un quidam consommant une substance légale en un lieu qui l'était nettement moins. Devant les remontrances du député, un complice de l'infâme drogué – le fait divers ne précise pas s'il s'agissait d'un extrémiss séparatiss – a attaqué M. Rousselle par en arrière.


Comme l'a précisé le valeureux politicien lavallois: «La personne en arrière de moi, si elle avait eu un couteau, j'aurais été fait à l'os.» Et comment! Qu'en eût-il été si l'agresseur avait en outre eu en sa possession une arme à feu ou une machine infernale?


M. Rousselle a donc reçu des coups au visage et, maintenant, il sent que son nez lui fait mal. Depuis, il a interpellé la ministre de la Sécurité publique au sujet de la violence au Québec. «Il faut protéger la population», a affirmé M. Rousselle, sans toutefois préciser duquel des protagonistes de l'affaire.




* Le nom véritable du député a été maintenu afin de protéger la réputation des innocents.

lundi 28 mars 2022

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Koulitou


Un anthropologue à la retraite, Henry, veuf depuis peu, quitte son Angleterre natale pour aller vivre dans une île des Antilles où, aux premiers temps de sa carrière académique, il est allé mener des recherches sur le croisement entre les cultures insulaires d’origine amérindienne et l’apport africain. Désoeuvré, il reprend contact avec les groupes qu’il avait fréquentés autrefois. En particulier, il retrouve un vieux chaman qui, à l’époque de leur jeunesse commune, était un apprenti sorcier. Le chaman vit maintenant avec un jeune homme qui est en passe de devenir son apprenti à son tour. Au fil des jours, l’anthropologue se laisse charmer à la fois par la culture vaudoue que le chaman lui révèle par minuscules bribes et par la grâce du jeune apprenti, Koulitou. Sir Henry, à son grand étonnement, ne peut résister au charme du jeune homme et s’éprend de lui avec une fougue qu’il ne s’était jamais connue, même envers son épouse. Sans cesse, Henry détaille le corps du jeune homme, dans toutes les poses, étudie la couleur de son épiderme et, par des gestes en apparence distraits, sa douceur. Progressivement, il s’enfonce dans un abîme de désir pour lequel il n’entrevoit aucun exutoire jusqu’à ce que, en désespoir de cause, il implore le vieux chaman de l’initier à son art. Sir Henry commence donc son apprentissage de la magie auprès de son nouveau maître, qui cherche pour sa part à découvrir pourquoi Henry a développé un tel attrait envers son art obscur. Le cheminement vers la connaissance s’avère semé d’embûches tandis que Henry essaie de toutes ses forces de cacher au chaman que son unique intention est d’envoûter Koulitou. Les épreuves que doit franchir Henry lui demandent toute sa force tant physique que morale. Au terme de l’une d’elles, il doit être mené d’urgence à l’hôpital du chef-lieu à cause d’une faiblesse cardiaque. Henry est alors mis devant un choix : ou bien il abandonne son initiation, ou bien celle-ci doit s’accomplir immédiatement. Encore affaibli par sa maladie, Henry hésite, mais la passion qu’il éprouve envers Koulitou l’emporte sur la sagesse la plus élémentaire. L’ultime épreuve s’engage sous de mauvais auspices, car le chaman manifeste envers Henry une froideur qu’il n’avait jamais exhibée auparavant. L’une des composantes de la cérémonie est appelée le « grand saut » et elle consiste pour l’initié à dire, en toute vérité, quels sont les secrets qui se cachent au fond de son coeur. Acculé, Henry est obligé d’avouer ses intentions au chaman ; aussitôt celui-ci interrompt la cérémonie. Le chaman explique alors qu’il est lui-même le père de Koulitou et qu’il ne faut jamais employer la magie inutilement, car son fils se meurt d’amour pour lui.


 – Effie Kaas – Première publication : 1984 – Traduit de l’américain par Tom Matt – 512 p. – 1994 – Roman d’amour d’une admirable sensibilité qui transcende l’orientation sexuelle pour toucher le plus profond de la nature des relations et des sentiments. L’auteure postule ici qu’il ne peut être d’amour sans sacrifice ni sacrifice sans amour.

dimanche 27 mars 2022

Centraliser avec Ti-Guy*

Comme on sait, le Parti libéral du CAnada (PLiC) et le Nouvow Democratic Party (NDP) – deux formations prétendument du centre – ont noué une alliance. Celle-ci vise à garantir un pouvoir incontesté au fils de Pierre Elliott Trudeau et permet au NDP de mettre de l'avant certains dossiers qui lui tiennent à cœur. Ces dossiers concernent surtout le domaine de la santé: programme de soins dentaires pour les moins fortunés, assurance médicaments pour les provinces qui en sont dépourvues et, entre autres, un droit de regard quant à la gestion des centres de soins de longue durée.


Bref, en échange d'une garantie visant à maintenir au pouvoir un gouvernement chancelant, le NDP, sous la houlette de M. Jagmeet Singh, a demandé qu'Ottawa empiète encore davantage sur les compétences provinciales, en particulier celles du Québec. On avait l'habitude de voir le PLiC entuber ce dernier; constater que le NDP fait de même est relativement inattendu.


Relativement, car on s'attendait bien à ce qu'un autre parti centralisateur suive cette voie. Toutefois, on ne s'attendait pas à ce que cela se passe de concert avec le gouvernement du fils de Pierre Elliott Trudeau.


En d'autres termes, un gouvernement étranger.



* Pourquoi Ti-Guy? C'est expliqué ici.