samedi 28 septembre 2013

L'hideux fait le Paire


Christian Paire, ça vous dit quelque chose? Non? Dommage, car c’est un personnage important à Montréal. Il s’agit du directeur général du CHUM, le Centre hospitalier universitaire de Montréal, dont le prochain avatar va nous coûter au bas mot 2 milliards $ sans ajouter un seul lit à la capacité soignante de nos hôpitaux.

Après ça, on va venir me faire croire qu’on n’a pas d’argent au Québec? Bref…

La loi 100, qui a été votée en 2010, stipulait qu’il était désormais interdit de verser une rémunération basée sur le rendement au sein du réseau de la santé. Pourtant, depuis, le CHUM a versé une telle rémunération à son directeur général sans autorisation spéciale de Québec, ce qui eût été nécessaire dans ce contexte.

Aujourd’hui, l’Agence de santé de Montréal exige du conseil d’administration du CHUM qu’il «révise rétroactivement» la rémunération de son directeur général. Évidemment, on est en droit de se douter qu’un tel ajustement risque fort d’être contesté à la fois par le principal intéressé et ceux qui l’on ainsi gratifié.

Sachant que la rémunération de base pour un directeur général est de 210 000 $ par année, On peut comprendre un peu plus facilement comment on va défoncer le 2 milliards $ une fois que tous les travaux du nouveau CHUM seront complétés. À propos, ça gagne combien par année un membre de conseil d’administration?

Odeur de collusion? Sans doute. Scandale à venir? On va commencer par éplucher les comptes du Centre universitaire de santé McGill qui va nous coûter aussi cher. Vous savez, celui qui a été éclaboussé par les malversations d’un certain docteur Porter, le grand ami de Philippe Couillard (le nom est marrant). 


Christian Paire

vendredi 27 septembre 2013

Clause Barbie


Notre illustre et respectueuse Gendarmerie royale du CAnada, aussi surnommée affectueusement «GRC» (prononcer: «grrk»), a eu la brillante idée de lancer sur le marché un produit original afin de redorer son blason et de nous dorer la pilule.

On n’a rien de moins que sorti des boules à mites une poupée Barbie et on l’a vêtue de l’habit de cérémonie des agents du tristement célèbre corps policier. Inutile de dire que la potiche a un petit air pimpant et souriant, ce qui est en porte-à-faux avec les frusques dont elle est attifée.

Qu’importe, d’ailleurs, touristes et CAnadiens se sont précipités sur le symbole, alliant le souvenir d’actes illégaux et la perspective d’objectifs inatteignables pour les fillettes, comme l’Église catholique sur le pauvre monde, de sorte que la catin vêtue comme un crétin s’est envolée des tablettes et que le produit est désormais déjà en rupture de stock.

Je suis sûr que, là-bas au CAnada, on s’en pète les bretelles de fierté. C’est pourquoi je tiens avec la dernière des énergies à démentir une rumeur totalement infondée qui circule à ce propos. Il est totalement faux de prétendre que le troisième bouton de l’uniforme de la petite guidoune est un micro.

C’est le deuxième.

jeudi 26 septembre 2013

mercredi 25 septembre 2013

Ben oui, certain!


Un récent sondage exécuté par Léger Marketing pour le compte de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, un organisme reconnu pour n’avoir à cœur que le mieux-être du peuple, a révélé que 69 % des Québécois seraient favorables au retour d’une équipe de baseball majeur à Montréal. Nul doute que la proportion doit augmenter auprès des résidants de la métropole.

Évidemment, il n’en faut pas plus pour que le grenouillage commence. N’est-ce pas que ça serait chouette d’avoir quelque chose à mettre dans l’éléphant blanc sis à l’intersection Viau et Sherbrooke Est? En d’autres termes, au Stade olympique?

Ah oui, mais minute! Les promoteurs du projet n’en ont pas pipé mot encore, mais ils objecteront tout de suite qu’il n’est pas question de remettre une équipe de baseball majeur dans ce qui lui a servi de tombeau par le passé! Au contraire, il faudra construire un nouveau stade, réservé exclusivement au baseball. Et pas n’importe quoi! Il faudra que les nouvelles installations plaisent aux organisateurs du sport. Bref, il faudra que ça en jette!

Ah oui, mais attention! Pas question que les promoteurs mentionnés ci-dessus crachent un fifrelin. Bref, il faudra que les répondants au sondage pigent dans leurs escarcelles pour acquitter la facture, collectivement et au nom du bien commun.

Pour ça, on est habitués. Que ce soit des toitures qui ne durent pas plus qu’elles ne fonctionnent, à Montréal, ou des patinoires appelées à rester désertes, à Québec, il ne manque pas d’occasions où la population de la Belle Province s’est fait entuber par des magouilleurs qui, à force de s’en tirer avec les honneurs, ne font que gonfler la facture un peu plus chaque fois, tout en nous reprochant l’augmentation de la dette.

En passant, un autre sondage aurait donné des résultats tout aussi favorables quand on a demandé aux gens s’ils voulaient à Montréal une équipe de cricket, une de boulingrin, une de football gaélique, une de curling professionnel, deux de buskashi, quatre de polo, une autre de polo aquatique, une ligue masculine de lutte dans le Jell-O et même une véritable équipe de hockey professionnel; ce qui manque cruellement, à Montréal surtout.

Ce qu’il y a de bien avec le vox populi au Québec, c’est que, quelle que soit la question que l’on pose – sauf une –, on obtient toujours un pétulant «Ben oui, certain!»

mardi 24 septembre 2013

Commission Ménard


Décidément, le gouvernement Marois a le sens de la formule. Plutôt que d’appeler ça la Commission Ménard, on a décidé d’appeler ce cirque la Commission spéciale d'examen des événements du printemps 2012 sur la crise étudiante.

Une petite pause pour reprendre son souffle…

Alors, comme tout le monde a vu, entendu, lu et discuté tous les aspects de la fameuse crise étudiante, dite «Printemps érable» (sic), il fallait maintenant mettre sur pied une commission d’enquête qui pourrait désormais nous expliquer ce qui s’est passé. Apparemment, on nous considère trop attardés et on a peur qu’on ne comprenne pas. Ou alors, on ne nous estime pas si bête que ça, et on ne veut pas qu’on se fasse une idée juste par nous-mêmes.

Alors, on a sorti Serge Ménard des boules à mites afin qu’il se charge de nous donner, sur un plateau d’argent, une explication proprette des événements. Pas question de jeter le blâme sur qui que ce soit. À ce propos, les policiers ont grand tort de boycotter ladite commission; ils n’auraient couru aucun risque. Les étudiants, eux, ont essuyé les coups; bien mal venu qui voudrait les charger davantage. Le gouvernement? Mais ce n’est plus le même gouvernement; et le parti qui était au pouvoir a fait peau neuve avec Philippe Couillard (le nom est marrant).

Alors, à quoi ça va servir tout ça? À mettre le bouchon dans le goulot de la bouteille afin que le mauvais génie ne puisse jamais en sortir. Ne pas mentionner, par exemple, que les forces de l’ordre sont fortement hiérarchisées et qu’à ce titre, elles ne se permettent jamais d’initiatives. À part pour une ou deux exceptions qui ont la canisse de poivre un peu leste sur un coin de rue, le reste est discipliné. «Ils ne font qu’obéir aux ordres», comme on dit toujours pour tout excuser. Bref, les débordements du printemps 2012 ont été commandés d’en haut, mais on aura grand soin de ne braquer les projecteurs qu’en bas.

Commandés par qui, d’abord? La haute gomme de la police? Sûrement pas, ce n’est pas son rôle. Vous croyez vraiment qu’on va creuser jusqu’à ce qu’on puisse prouver que les ordres sont venus du cabinet du premier ministre avec la recommandation de rétablir l’ordre «par n’importe quel moyen», si c’était le cas? La Commission n’a certainement pas le mandat de ternir l’image du gouvernement, quel que soit le parti au pouvoir.

Alors quoi? Rien.

On va tourner autour du pot en mettant l’accent sur les conséquences et non sur les causes; sur les exécutants et non sur les décideurs. Et puis, dans un an, on sera curieux de savoir combien ça nous aura coûté.

Peut-être autant que le temps supplémentaire des flics.



lundi 23 septembre 2013

Montréal en campagne


Eh oui, mes chers amis, depuis vendredi, Montréal – comme toutes les autres villes du Québec – se retrouve en campagne. C’est une bonne chose, car, comme chacun sait, l’air y est meilleur, surtout à proximité d’une méga-porcherie, là où on regrette les effluves industrielles.

Mais il s’agit, dans ce cas-ci, d’une campagne un peu spéciale, car elle est électorale. Vous avez compris que je faisais allusion à la date du 3 novembre, après laquelle nous pourrons nous consacrer en toute quiétude au magasinage de Noël, ayant à la direction des affaires municipales une autre bande de croches et de corrompus.

Donc, ce vendredi, nous avons eu à nouveau droit au vaste déballage de promesses aussi creuses – pour ne pas dire mensongères – que d’habitude, le tout nappé de vœux pieux et de vibrantes visions prophétiques témoignant de la gloire future de Montréal, métropole de l’avenir. Cité de référence dans le contexte nord-américain, avec ses rues défoncées et son sous-sol miné par les fuites d’eau.

Mais ces détails ne sont pas importants.

Je retiens de la profonde vacuité des interventions celle de mon idole de toujours, le célèbre – dont les capacités sont inversement proportionnelles à l’omniprésence – Denis Coderre qui n’a pas hésité à affirmer que Montréal avait besoin d’un maire fort.

Apparemment, c’est plus facile que d’en avoir un honnête.


En attendant, votez pour lui.