samedi 1 décembre 2018

G85%



C’est avec une profonde tristesse que l’on apprend que le sommet du G20, tenu présentement en Argentine, est divisé.

Rappelons au passage que ce sommet réunit les chefs d’État ou de gouvernement des 20 pays les plus riches (c’est-à-dire moins de 11% des pays*), lesquels représentent 85% du PIB mondial.

On pourrait s’attendre à ce que, normalement, les divisions se produisent entre pays riches, d'un côté, et pays pauvres, de l'autre. Mais il semble que des oppositions de taille existent aussi entre les pays dominateurs, nouvelle mouture de puissances coloniales.

En effet, des divergences de vues sont apparues sur maints sujets. Nous ne mentionnerons que quelques exemples tirés de l’actualité, comme la tension extrême existant entre la Russie et l’Ukraine; les accusations de meurtre pesant contre le pouvoir saoudien; la guerre tarifaire que les Stazunis livrent à de nombreux pays; les rivalités extraterritoriales impliquant la Chine et le Japon; et la menace d’éclatement de l’Union européenne.

Mais un autre débat divise encore plus 19 des participants au sommet. En effet, il existe deux factions qui s’affrontent afin de déterminer si Donald Trompe est, selon les uns, un gros con ou, selon les autres, un gigantesque connard.

Le seul consensus sur cette question sensible est qu’il est manifestement yankee.




*Selon le site de l’ONU, l’organisation comprend 192 pays membres.


vendredi 30 novembre 2018

jeudi 29 novembre 2018

Lou Skannen, amoureux des arts


CANADA (same thing in French)



La tourmente continue de souffler sur l’Ontario où la décision xénophobe du gouvernement conservateur entend abolir quantité de services en français. La situation a dégénéré au point où le gouvernement cAnadien – libéral, celui-là, mais qu’importe puisque c’est du pareil au même – manifeste son absolue mauvaise volonté à intervenir dans ce dossier. C’est ça, le bilinguisme cAnadien: parler des deux côtés de la bouche.

Ladite situation a carrément dérapé lorsqu’une députée du caucus conservateur ontarien – la seule francophone du pitoyable lot – a exprimé son désaccord devant la politique de son propre gouvernement au point où elle entend essayer de convaincre ses collègues encore plus conservateurs qu’elle de voter contre le projet de loi afférent, lequel doit être présenté à la Chambre d’ici peu.

Remarquez que ce n’est pas – et de loin – la première fois qu’un député conservateur – ou libéral; c’est bonnet rouge bleu bonnet – rechigne devant une décision du cabinet. Chaque fois, on a droit au même petit manège usé jusqu’à la corde consistant à voir un député sortir momentanément du rang avant d’y retourner prestement; la plupart du temps pour être relégué à la rangée du fond où il apprend à garder sa gueule bien fermée. Plus rarement, il quitte en claquant la porte, soit pour retourner sa veste et tapiner au sein d’un autre parti, puisque c’est la même mascarade, ou pour devenir animateur à la téloche; si nous sommes chanceux, ce sera à la radio où ne verra plus sa gueule de faux jeton.

La rebelle ontarienne conservatrice, en ce moment, se nomme Amanda Simard. Elle représente une circonscription composée à 70% de francophones; elle est donc poussée par ses commettants extrêmement mécontentés par l’initiative des CAnadiens de l’Ontario.

Quant à sa circonscription «francophone», elle se nomme Glengarry-Prescott-Russell.

Ceci explique cela…

mercredi 28 novembre 2018

Maman Téflon



En ce moment, il est question d’une réunion spéciale du Conseil de sécurité. Cette réunion, convoquée à la demande des Stazunis, doit se pencher sur la question des droits de la personne – de leur absence, en fait – dans la vaillante République démocratique populaire de Corée (RDPC).

Admirons l’aplomb des représentants yankees qui osent faire la leçon à autrui sur cette délicate question. Car comment peut-on oublier les séances de torture pratiquées systématiquement par l’Empire, telles qu’elles ont été prouvées en 2004 à la prison d’Abou Ghraib, en Irak ? Depuis combien de temps avant cette date avaient-elles cours? Ce qu’on sait, en tout cas, c’est qu’elles se poursuivent aujourd’hui à la demande expresse du président actuel, ce cher bon gros vieux Donald Trompe.

Comment faire l’impasse également sur le traitement des migrants illégaux et autres, quand on arrache les enfants à leurs parents et quand le président yankee – décidément! – propose que l’armée tire à balles réelles sur ceux qui auraient le mauvais esprit de leur jeter des cailloux?

Comment taire l’attitude de Washington, aujourd’hui et dans le passé, lorsqu’il est question des exactions – quand ce ne sont pas des meurtres – commis aux dépens d’individus ou de collectivités par des alliés de l’Empire?

Oui, il faut tout un culot de la part des Yankees pour reprocher aux autres ce qu’ils font eux-mêmes depuis des générations. Mais ce qui surprend le plus, c’est que personne parmi leurs amis ou leurs ennemis ne songe à leur renvoyer à la face leurs propres manquements quand ils décident de se draper dans leur hypocrite dignité en accusant l’un ou l’autre de leurs adversaires des pires crimes, lesquels pâlissent en comparaison des leurs.

Pas étonnant que le Téflon ait été développé aux Stazunis.

La nécessité est mère de l’invention.

lundi 26 novembre 2018

L’aimée trop, en retard



C’est comme avoir toujours un métro en retard.

La maison Boileau de Chambly, un édifice patrimonial, avait été abandonnée par ses propriétaires. La municipalité, en 2016, avait en tête de la démolir en raison de la présence de moisissures et parce qu’elle présentait un risque d’effondrement. Devant la pression citoyenne, la Ville avait résolu d’acheter la maison et de la remettre en état. Cependant, devant le délabrement des lieux qui était encore pire qu’anticipé, il fut décidé par le directeur général de Chambly qu’il n’y avait d’autre recours que la démolition pure et simple, ce qui a été fait récemment.

Samedi soir dernier, après coup, des citoyens se sont rassemblés sur le lieu occupé par l’ancienne demeure afin de protester contre cette mesure délétère à l’endroit du patrimoine architectural québécois. Déjà que ce dernier n’est pas très fourni; s’il faut en plus le démolir au fur et à mesure…

Mais toute cette saga est pourtant représentative du patrimoine intellectuel québécois qui, fidèle à lui-même, attend toujours la vingt-cinquième heure avant de faire quelque chose qui ne pourra plus rien changer.

J’imagine d’ici les manifestations en faveur de la culture francophone lorsque, dans quelques générations, nous serons au bord de l’extinction.

Ce sera très inspirant.

dimanche 25 novembre 2018