vendredi 13 octobre 2017

Table d'autre



À moins d’être un spécialiste de l’incurie chez autrui, vous n’avez peut-être pas remarqué que le gouvernement provincial, sous l’égide du très éclairé Philippe Couillard (le nom est marrant), a été remanié. Le premier ministre a donc décidé de rétrograder quelques petits incompétents et a tiré de l’anonymat quelques autres.

Une déception, tout de même, les gros incompétents, eux, sont restés à l’avant-scène; dans bien des cas, à leurs portefeuilles habituels. À cause de cela, l’opposition – on s’y attendait – a déploré un total manque de vision de la part du gouvernement. Ce qui a été un peu plus étonnant, c’est lorsque les médias dans leur ensemble ont exécuté un tir groupé en affirmant la même chose.

Il n’en fallait pas davantage pour piquer au vif l’excellent premier ministre que la bienveillante providence a condescendu à nous jeter dans les pattes. Drapé dans cette indignation légendaire dont il aime se couvrir – la barbe au-dessus, comme il se doit – aux grands moments de sa carrière politique, il a commis cette déclaration que l’on ne peut que reproduire dans sa totalité: «Qu'est-ce que vous voulez avoir, vous les médias? Vous voulez avoir une livre de chair, un peu de sang sur la table? C'est ça qui vous intéresse? Vous voulez avoir des drames humains? C'est ça qui vous excite un peu? Vous voulez avoir des beaux articles là-dessus?»

Du sang sur la table? Quel tragédien, ce cher Philippe, tout de même. Remplacer l’une ou l’autre de ces incompétentes sangsues qui handicapent l’administration du Québec sous sa gouverne ne s’apparente pas à une exécution physique, tant s’en faut. Et ça ne serait certainement pas un drame non plus, bien au contraire.

D’ailleurs, ce n’est pas du sang que l’on veut voir sur la table.

C’est la table que l’on ne veut plus voir du tout!


jeudi 12 octobre 2017

Chef pape



Le pape François Ier a la réputation d’être très sensible à la situation des détenus et en rencontre régulièrement, a-t-il été rapporté. C’est un beau sentiment, surtout que, avec le temps, ces dispositions lui permettront sans doute de revoir d’anciens collègues que les manœuvres discutables de l’Église protègent de moins en moins contre les accusations d’agressions sexuelles.

Dernièrement, à Bologne, ville réputée pour son saucisson, le pape devait rencontrer une vingtaine de détenus pour le repas de midi. Provisoirement hébergés dans un centre de détention à sécurité minimum, deux d’entre eux en ont profité pour s’enfuir.

Apparemment, la rumeur s’était répandue que le pape lui-même devait préparer la bouffe…

mercredi 11 octobre 2017

mardi 10 octobre 2017

Gros torchon



Le torchon couve – à défaut de brûler – entre le président des Stazunis, ce cher bon, gros, vieux et futé Donald Trompe, d’une part, et son ministre des Affaires étrangères (secrétaire d’État) Rex (tyrannosaurus) Tillerson, de l’autre. Les médias ont rapporté dernièrement que M. Tillerson avait parlé de son chef en termes assez flatteurs, tout compte fait, quand il l’avait traité de «crétin».

Évidemment, ce fut un déluge de dénis – assez peu convaincants, d’ailleurs – qui s’ensuivirent. Ce sacré Rex refusant de nier devant les journalistes qu’il avait effectivement prononcé ces paroles, affirmant qu’il ne s’abaisserait pas à commenter ce genre de trivialités. Une traduction libre de ces propos, en langage clair, équivaudrait à ceci: «Je l’ai dit, mais passons à autre chose.»

Même Donald a tweeté que son subordonné n’avait jamais proféré une telle chose. Mais, dans un entretien publié aujourd’hui dans le magazine Forbes, il ne semble plus aussi tranché. «Je pense que c’est une fausse information», tempère-t-il, déjà moins sûr de ce qu’il avance; ce qui n’est pas son style, d’ordinaire. Et, afin de fanfaronner, puisqu’il continue de pédaler dans la semoule, il n’a pas hésité à ajouter que: «Même s’il l’a dit, je pense qu’il faudra comparer nos tests de QI. Et je peux vous dire qui va gagner.»

On s’en doute un peu, nous aussi.

Décidément, ce cher, bon, gros, vieux et futé Donald devrait «penser» moins et – surtout! – le faire en silence.

lundi 9 octobre 2017

Suite sixteen

Peu de gens sont au courant, mais, aujourd’hui 9 octobre 2017, nous fêtons un anniversaire tout spécial. En effet, c’est à pareille date, mais en 2001, que le président yankee d’alors, le hautement gratifié sur le plan intellectuel George W. Bush, ouvrait les hostilités en Afghanistan.

Jusqu’alors, la plus longue guerre qu’avaient menée les Stazunis avait été celle du Vietnam. Évidemment, comme il est souvent ardu d’affirmer avec certitude quand une guerre se termine, il n’est pas toujours plus facile de déterminer quand elle commence. Or, on pourrait dire que celle du Vietnam, en autant que les Yankees soient concernés, commence en 1960 et se termine en 1973, avec le retrait de leurs troupes.

Ces 13 années furent marquées, sur le sol national, par des protestations de plus en plus fortes, de sorte que, les 3 dernières années de la présence yankee au Vietnam virent des manifestations de plus en plus fréquentes et importantes balayer les Stazunis. Une frange croissante de la population exprimant son ras-le-bol devant cet interminable conflit qu’il était devenu impossible de résoudre militairement.

De nos jours, force est de constater que la guerre en Afghanistan dure depuis 16 ans, battant ainsi haut la main l’ancien record de l’impérialisme yankee, en termes d’agression militaire. Mais la grande différence est que, cette fois, plus personne ne descend dans la rue pour exiger le retrait des troupes et la fin du conflit. Cette fois, les dirigeants ont trouvé une formule qui est acceptable aux yeux du public. D’abord, employer des mercenaires en grand nombre, ce qui permet de relativiser grandement les pertes militaires officielles. Ensuite, l’utilisation massive de drones pour mener des bavures en série, ce qui a le mérite d’éviter l’engagement de troupes au sol, limitant également les pertes de vies. Par contre, les civils afghans, eux, continuent de tomber comme des mouches. Mais ça, le public yankee – pas raciste pour deux sous – n’en a rien à cirer.

Ce chèque en blanc consenti par la population stazunienne demeure la cause première faisant en sorte que ce conflit s’étire dans le temps. Combien d’autres chandelles faudra-t-il ajouter sur le gâteau avant que cette guerre-là s’éteigne?

La suite dans 16 ans?