samedi 20 novembre 2021

Animaux de tête

 

Le zoo de Granby va vacciner certains de ses animaux contre la Covid-19. Ce qui est intéressant dans cette nouvelle, c’est lorsqu’on considère que, dans nombre de pays en développement, il n’y a toujours pas assez de vaccins pour les humains.


Par contre, ici, il y en aura pour les animaux.


Et je suis sûr que, parmi ces derniers, il se trouvera aussi des têtes de mule pour le refuser.



vendredi 19 novembre 2021

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Le bureau de concentration


Dans une société du futur, les personnes condamnées par la justice ne sont pas punies par des amendes ou des peines d’emprisonnement. Le système judiciaire, dans une société tout entière vouée aux loisirs, soumet les fautifs à un univers pénal d’un caractère différent : le monde du travail. Les coupables, les indésirables et les contrevenants se trouvent donc réduits au rang de parias, vivent parqués dans des quartiers « spéciaux » où ils demeurent coupés du monde extérieur. Tout l’appareil bureaucratique est formé par le service obligatoire de colonies entières de forçats généralement soumis, ne rêvant que du jour où ils retrouveront la liberté et, surtout, les innombrables plaisirs qui lui sont indissociablement liés. Leur libération dépend uniquement de la qualité du service qu’ils fournissent à l’État. Ainsi, quelques-uns, particulièrement maladroits, qui ont été condamnés pour des manquements bénins se sont retrouvé sanctionnés à perpétuité, tandis que les plus débrouillards, malgré des crimes graves, ont réussi à se faire affranchir rapidement à cause d’un dossier impeccable. C’est donc avec angoisse que les nouveaux venus tentent de s’acclimater à ce monde dont l’extérieur n’entend que rarement parler. Depel est un jeune homme condamné pour vol qualifié qui est déporté au ministère des Finances où il doit occuper un poste de commis. Idéaliste, il avait toujours mis en doute les comptes rendus colportés par tout un chacun. Mais son premier contact avec le monde du travail le désarçonne totalement. En secret, il entreprend la tenue d’un journal où il relate fidèlement les événements qui jalonnent son service obligatoire sur un ton morne et accablé, qui n’est pas sans rappeler les comptes rendus des survivants des camps de la mort. Il s’étend avec une application masochiste sur le transport des travaillants matin et soir dans des wagons de métro bondés où des gens entassés les uns sur les autres prétendent ne pas prendre conscience de la présence d’autrui. Il reste interloqué devant la hargne maladive des chefs de bureau qui réussissent à transformer en catastrophe de vaste ampleur les tracasseries anodines du quotidien, avec les sanctions que cela suppose. La terreur des condamnés est omniprésente sachant que, pour un infime manquement, leur peine peut être prolongée indéfiniment. Enfin, Depel reste ébahi devant le manque de scrupules d’à peu près tout un chacun qui envisage n’importe quelle bassesse afin de faire porter tout blâme par quelqu’un d’autre, et ce, à n’importe quel prix. C’est ainsi qu’il fait la connaissance de Nezdek, une femme désabusée et prête à tout, sinon pour s’en sortir, tout au moins pour rendre son séjour le moins pénible possible.


 – David Haval – 308 p. – 1998 – Roman accablant et noir où les parallèles avec le monde du travail actuel ne manquent pas de prendre le lecteur à la gorge comme une marée pestilentielle.

Nos amis nazis

 

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Cela a dû être une tâche particulièrement ingrate pour les Yankees, à partir de 1941, que de faire la guerre à l’Allemagne nazie. Surtout quand on constate combien de fois ils ont soutenu des régimes clairement fascistes et à quel point, encore aujourd’hui, ils défendent l’«héritage» du nazisme.


Par exemple, le 12 novembre dernier, une résolution de l’ONU condamnant la «glorification du nazisme» a été présentée. Cent vingt et un États l’ont adoptée, tandis que 53 se sont abstenus. Il y en eut quand même deux qui votèrent contre: l’Ukraine – qui compte des nazis avoués dans son gouvernement – et les Stazunis, cette grande démocratie pontifiante.


La position sous-jacente des Yankees étant que les nazis ont contribué à des «libérations nationales», c’est-à-dire qu’ils ont été une bénédiction pour l’Ukraine. Une bénédiction de fosses communes, en fait. Pourtant, il ne manque pas de pays qui considéreraient la chose comme insensée. La France, entre autres, serait malvenue de croire un tel révisionnisme, elle qui a grandement souffert sous la botte hitlérienne.


Il est vrai que, de nos jours, on trouve des juifs français qui font l’apologie du maréchal Pétain, lequel fut un antisémite acharné, mettant tous ses moyens à la disposition de l’occupant afin d’organiser des déportations.


Insensé, pensez-vous? Pas du tout! Il se trouve même des individus pour apporter leur soutien à ce genre de personnage comme, par exemple, ce cher, bon, gros, vieux Mafieu Bokoté.


Enfin… Je crois que c’est comme ça que ça s’écrit.



jeudi 18 novembre 2021

Pas vu pas pris

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Pas facile, le métier de journaliste. Il existe quantité de pays qui n’hésitent pas à les jeter en prison à la moindre incartade. Il en est ainsi de la Chine dont le sombre bilan compte pas moins de 47 journalistes emprisonnés, actuellement.


Il faut dire que, dans un pays comptant plus de un milliard d’habitants, ce n’est pas autant, toutes proportions gardées, que dans un pays comme la Turquie, par exemple.


Néanmoins, la mise sous verrous de journalistes est hautement répréhensible. Non pas que ces derniers devraient mériter un traitement de faveur, mais il faut bien reconnaître que la vérité est une valeur en soi et que toute tentative pour la réprimer ne doit jamais être tolérée.


Pour en revenir à la Chine, et aux autres États mentionnés dans cet article, ils devraient prendre exemple sur les Stazunis. Non pas que ce pays soit irréprochable dans ce domaine, mais il faut bien admettre que leur approche fait preuve d’une plus grande subtilité.


Ils préfèrent détenir leurs journalistes dans d’autres pays.






 

mercredi 17 novembre 2021

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Le Bouton à quatre trous


Roman comique à saveur de politique internationale. Dans une petite république d’Afrique occidentale, le Tonin, les ambassades sont brusquement secouées par des rumeurs inquiétantes concernant une arme nouvelle d’une puissance inégalée. En effet, des bruits persistants concernant le président nouvellement « élu » avec l’aide de la junte militaire font état de préparatifs étranges dans certaines installations ultrasecrètes. L’afflux de savants étrangers, mystérieusement « invités » à travailler au projet alimente d’ailleurs ces bruits. Les services de renseignements arrivent à apprendre que le nom de code de cette arme nouvelle est « le Bouton à quatre trous ». Les conjectures vont bon train et les théories les plus sérieuses parlent d’une arme bactériologique utilisant une nouvelle souche d’anthrax. Des agents secrets commencent à apparaître dans la capitale sous le couvert de respectables hommes d’affaires ou de jeunes touristes bardés de caméras. Pendant que la tension monte, un jeune sous-secrétaire de l’ambassade belge, Léon Dienst, tente, par le biais des nombreux contacts qu’il entretient, d’entrer en rapport avec des membres influents du gouvernement. C’est à grand-peine qu’il est présenté à la jeune secrétaire d’un ministre laquelle, peu de temps auparavant, a perdu son frère, un lieutenant de l’armée, justement sur le lieu où est développé le Bouton à quatre trous. La jeune femme et Léon commencent à démêler l’écheveau de l’intrigue, sondant des membres de l’administration, puis du gouvernement, grâce à des pots-de-vin et des promesses de faux papiers. À mesure qu’ils se rapprochent de la vérité, ils découvrent une intrigue machiavélique qui dépasse largement le simple cadre militaire et qui risque d’avoir une influence considérable sur l’avenir du Tonin tout entier. En effet, il appert que les autorités ont inventé de toutes pièces l’idée de l’arme nouvelle afin de monnayer, de la manière la plus profitable possible pour le développement économique du pays, la restriction de son emploi. Mais l’épouvantail fonctionne trop bien. Plutôt que de recevoir des offres d’appuis financiers, le gouvernement du Tonin est mis en demeure par les États-Unis, avec le concours du Conseil de sécurité, de cesser toute recherche sur le Bouton à quatre trous, d’en remettre le prototype à une commission internationale chargée de se rendre au Tonin dans ce but exprès. N’ayant bien entendu aucune découverte à présenter à qui que ce soit, le gouvernement, terrorisé à l’idée d’une intervention étrangère sur son sol, se tourne vers Léon et sa jeune amie afin qu’ils trouvent un moyen de tirer le pays de cette fâcheuse position. La solution que Léon suggère à la junte militaire, si elle n’a pas l’heur de faire l’unanimité, a au moins le mérite d’être plus qu’originale.


 – Oscar Madague – 408 p. – 1996 – Truculent récit largement assaisonné de coups de gueule et de gaudriole débridée. Avec le style qu’on lui connaît par ailleurs, l’auteur noue et démêle, sans jamais confondre le lecteur, un écheveau d’intrigues totalement farfelues.

mardi 16 novembre 2021

L’heure de petite écoute




Il appert que, de plus en plus en Occident, la sécurité du personnel politique est une source d’inquiétude. En effet, dans la plupart des pays, les réseaux sociaux débordent de menaces explicites ou tacites à l’endroit des membres du gouvernement ou de ceux de l’opposition. Le CAnada ne fait pas exception, pas plus que le Québec. La situation est telle que certains craignent qu’elle entraîne une désaffection envers les postes gouvernementaux.


Ce serait grand dommage qu’il se trouve moins de gens prêts à se servir… Je veux dire à vous servir, au sein de l’appareil de l’État.


Il est d’ailleurs étonnant de constater que la seule fois où les dirigeants consacrent la moindre attention à ce que la population dit, c’est pour craindre quant à leur sécurité. D’ordinaire, lorsque des voix s’élèvent afin de réclamer plus d’équité ou pour proposer des solutions plus appropriées, les politiciens font la sourde oreille.


Finalement, la grogne s’est irrémédiablement installée et, telle la proverbiale marmite, elle déborde sur Internet, avec les outrances que l’on sait. C’est dommage. Si ces mêmes politiciens avaient bien voulu écouter autrefois, ils n’auraient pas à entendre tout ça aujourd’hui.


lundi 15 novembre 2021

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La bonne niche


Roman à sketches, La bonne niche raconte les grandeurs et misères d’une domestique occupant des postes auprès d’employeurs successifs. Jeune campagnarde partie à la ville dans l’espoir de faire fortune, Irène est d’abord recueillie par une tante qui la fait entrer au service d’une famille bourgeoise où elle est formée au métier de servante et initiée aux principes de la docilité. Poussée par son désir de trouver l’emploi idéal, la jeune Irène traverse alors les années, passant d’un poste à l’autre, subissant avec bonne grâce les humiliations, les exactions et le harcèlement, tentant toujours de tirer son épingle du jeu du mieux qu’elle peut, non sans un certain succès à l’occasion. Elle est d’abord employée comme femme de chambre alors que sa jeunesse et sa beauté lui aliènent la maîtresse de maison. Engagée ensuite par une douairière esseulée, elle devient le souffre-douleur de tout un clan ne souhaitant rien d’autre que de mettre la main sur l’héritage et craignant plus que tout la relation amicale qui s’est installée entre les deux femmes. Chassée à force d’intrigues, elle se retrouve dame de compagnie et gardienne d’enfants d’une députée ministrable qui, à la suite d’un scandale financier, se retrouve ruinée. Enfin, elle arrive au service d’une famille aisée qui, en apparence, semble normale. Cependant, elle doit repousser les avances têtues du fils de famille, comme celles du père. L’intimité de cette famille lui fait découvrir des secrets qui la choquent et la troublent. Au fil des ans, l’amertume s’installe et déloge l’optimisme qui lui avait permis de subir plus que son lot de revers, non seulement avec confiance, mais non sans une dose d’humour également. Mais toute résistance possède ses limites et, imperceptiblement, une espèce d’érosion commence à miner sa confiance dans l’avenir et la foi dans son destin. À mesure que passent les années, la certitude de trouver sa « niche » s’estompe et laisse la place à un doute grandissant avec tout le cortège d’angoisses que cela suppose. Sombrant dans une dépression chronique et étouffante, Irène développe une aversion viscérale envers ses employeurs alors que se multiplient sous ses yeux, au cours des dernières années, les motifs de sa haine. Petit à petit, elle commence à poser des gestes discutables, en particulier dans la cuisine où sa préparation de la nourriture laisse à désirer. Éventuellement prise en défaut, elle est chassée sans ménagement malgré ses protestations. Quadragénaire désormais acculée à la mendicité, elle sombre dans le désespoir et la folie, refusant même l’offre de sa tante qui lui propose de la recueillir chez elle. Quelque temps après, ses employeurs périssent carbonisés dans l’incendie de leur demeure et de toutes ses dépendances. Par un miracle inexpliqué, seule la niche du chien a échappé aux flammes.


 – Sabrine Ollar – 320 p. – 1988 – De par sa structure, cette oeuvre avait été remarquée au moment de la remise du Renaudot, sans pour autant se qualifier parmi les finalistes. Une troisième réédition semble donner raison à ceux qui affirment que ce roman a été injustement négligé.