samedi 13 janvier 2018

Lelouch sur la touche


Un peu de maturité, que diable!


Soyons un peu plus matures que ça! Vous croyez vraiment que le président Donald J. Trompe a pu décrire Haïti et l'Afrique de «pays de merde»? Allons donc, nous ne sommes plus des enfants...

Il fait bien de nier avec excrément d'énergie.

vendredi 12 janvier 2018

Louis-Ferdinand, pas touche!

J’ai toujours été fasciné par l’espèce de culte entourant la mémoire de l’écrivain français Louis-Ferdinand Destouches, dit «Céline».

Bref rappel, Céline est considéré par plusieurs comme un auteur de génie; une sorte de mauvais génie en fait, puisqu’il s’est abouché avec l’occupant lors de la Deuxième Guerre mondiale. Longtemps, on a prétendu qu’il n’avait pas collaboré avec les nazis, mais des révélations plus récentes ont démontré qu’il avait profité de la présence des Allemands en France pour avancer sa carrière aux dépens de collègues, entre autres dénonciations.

Ce qui est certain, par contre, c’est qu’il était violemment antisémite, publiant avant et pendant la guerre des pamphlets à cet effet. De même, il affirma dans ses écrits ses sympathies à l’égard de l’occupant nazi, à tel point qu’il ira se réfugier en Allemagne au moment de la libération du sol français par les armées alliées en 1944 pour ne retourner en France qu’en 1951, après avoir reçu l’amnistie.

Je me souviens, entre autres, d’une interminable discussion avec un de ses admirateurs où nous nous renvoyions la balle dans une sorte de dialogue de sourds. J’accusais Céline d’être un fasciste et mon vis-à-vis insistant exclusivement: «Oui, mais c’est un écrivain de génie!» Comme si le génie pouvait effacer le crime; comme si on pouvait être génial en traitant une partie de l’humanité moins bien que s’il s’agissait d’animaux.

Finalement, je me résolus à prendre le taureau par les cornes et je me suis procuré un exemplaire de son premier roman, un de ceux qui sont le plus encensés, Voyage au bout de la nuit. J’ai réussi à tenir jusqu’à la moitié. Si le génie consiste à écrire le plus possible comme on parle, je m’attends, quant à moi, à beaucoup mieux en littérature.

Dernièrement, sans doute sous le coup de la réputation grandement surfaite, Gallimard avait annoncé vouloir rééditer les pamphlets antisémites de Céline, sous forme d’«édition critique», au prétexte de les mettre en pleine lumière afin d’éviter qu’une curiosité malsaine pousse les gens à les lire sans les balises nécessaires. La maison d’édition omettait bien entendu de mentionner que ces écrits étaient disponibles sur Internet ou chez les bouquinistes. Finalement, devant le tollé que cela a provoqué, le projet – fort heureusement – est tombé à l’eau. Il se publie déjà suffisamment d’affligeants pensums comme ça.

Quant à l’édition critique, de vous à moi, pensez-vous vraiment qu’elle aurait eu une influence bénéfique sur les fascistes?

Moi non plus.

jeudi 11 janvier 2018

mercredi 10 janvier 2018

Propagande par la bande



Au CAnada, comme au Québec d’ailleurs, la hausse du salaire minimum est statutaire. De temps à autre, afin d’être sûr que les travailleurs prolétaires restent dans une course économique qu’ils ne gagneront jamais, on hausse leur pitance. Il faut bien que la consommation se maintienne si on veut que les indécents profits en fassent tout autant.

Chaque fois qu’il est question de hausse, l’ensemble du patronat pousse néanmoins des cris d'orfraie, affirmant que des salaires plus élevés nuiront à l’économie (traduction: limiteront l’accroissement exagéré de leurs bénéfices) et risqueront d’engendrer du chômage (comme s’ils en avaient quelque chose à cirer, du chômage). Mais tout ce pitoyable cirque n’est qu’un effet de manches; de la propagande capitaliste pure et simple.

Ce qu’il y a de nouveau, cette fois, c’est  qu’une société transnationale – Tim Hortons pour ne pas la nommer –, dans cet Ontario si pur et exemplaire à tous égards, a décidé de poser un geste tout aussi mesquin que symbolique. Les gestionnaires de ce réseau de franchises de restauration putride ont décidé de compenser la misérable hausse du salaire minimum de moins de 3 dollars l’heure en sabrant dans les conditions de travail de leurs employés.

Certains ont crié au scandale, jugeant que c’était une attitude des plus déplorables de la part d’une grande entreprise ayant été acquise en 2014 pour la rondelette somme de 11,5 milliards de dollars et dont le chiffre d’affaires avoué, en 2011, était de plus de 800 millions de dollars.

Ce que les critiques perdent volontiers de vue, c’est que le véritable scandale est qu’une telle société rémunère encore ses employés au salaire minimum.

mardi 9 janvier 2018

Bizzz…



Don Alfredo y don Pablo y Rodriguez – Bizzz!…, comme dans une histoire du capitaine Bonhomme –, whip du gouvernement du fils de Pierre Elliott Trudeau, député du Parti libéral du CAnada (PLiC) et hispanophone doué, se retrouve à l’avant-plan de l’actualité.

En effet, le gouvernement pas du tout xénophobe yankee a décidé de mettre un terme au statut d’exception dont bénéficiaient nombre d’immigrants salvadoriens. Ces derniers s’étaient réfugiés aux Stazunis après les tremblements de terre ayant ravagé leur pays d’origine. Ils y étaient demeurés et y travaillaient illégalement depuis 2011.

Avec la fin de leur statut spécial – Temporary Protection Status (TPS [si, si, ça ne s’invente pas]) –, ils vont devoir plier bagage. Maintenant, vont-ils rentrer dans leur pays ou tenter leur chance ailleurs? Toute la question est là et c’est justement à ce propos qu’intervient don Pablo.

Sa mission consistera à se rendre en Californie pour prévenir toute vague d’immigration massive de Salvadoriens vers le CAnada. On se demande un peu quelle sorte d’Hercule peut bien être don Pablo s’il parvient à lui seul à contenir une vague migratoire. Peut-être est-il doté de super-pouvoirs. Après tout, il arrive bien à garder la tête haute en tant que député du Québec, tout en servant le PLiC. Faut le faire!

Il n’empêche, s’il fallait qu’un gouvernement québécois expédie à l’étranger un représentant afin de décourager des immigrants, on n’aurait pas fini de le traiter de tous les noms, dont les moindres seraient «raciste» et «intolérant». Mais on ne le fait pas dans ce cas-ci.

Bizzz…, comme dans «bizarre».


lundi 8 janvier 2018

dimanche 7 janvier 2018

Cimenterie et menterie



McInnis, ça vous dit quelque chose? C’est en Gaspésie qu’on a construit la cimenterie McInnis, une des plus importantes, qui a coûté 1,5 milliard de dollars* et qui est, en prime, le plus gros pollueur industriel du Québec. C’est probablement ce dernier aspect qui a décidé de l'implanter en Gaspésie. Comme ça, toute la cochonnerie qu’elle crache s’en ira dans le golfe du Saint-Laurent plutôt que d’incommoder les centres de population.

On voit tout de suite que c’était bien pensé.

Au départ, le projet, éminemment rentable, devait coûter 1,1 milliard de dollars, mais l’impéritie des gestionnaires a fait bondir la facture de 40 %. Les fonds publics y ont été engloutis par le biais d’Investissement Québec à hauteur de 250 millions en prêts et 100 millions de capital-action. Mais c’est sans compter l’investissement massif de la Caisse de dépôt et placement que l’on considère un peu à la légère comme un investisseur exclusivement privé, ce qu’elle n’est pas à mon avis.

La cimenterie fut inaugurée – finalement –  en septembre dernier. Trois mois plus tard, l’avenir de ce projet – qui devait être immédiatement rentable, je le répète, et qui ne l’est pas du tout – est, selon l’agence Bloomberg, remis en question. Il semble même que, parmi les solutions envisagées, la vente pure et simple est sérieusement considérée. Bien évidemment, personne au gouvernement, à la Caisse ou chez McInnis ne veut répondre aux questions.

Il n’est pourtant pas besoin de s’interroger; c’est facile de comprendre ce qui en train de se passer. Le procédé est vieux comme le capitalisme: on investit des sommes faramineuses d’argent public dans un projet; on s’arrange pour qu’il ne soit pas rentable, ce qui est aisé; on le brade à des intérêts privés; le projet devient rentable. S’il ne le devient pas, on envoie le tout à la casse, ce qui est, compte tenu du prix d’achat, encore profitable.

Bref, tout le monde gagne!

Sauf vous, bien entendu.


* Sur le plan de la création d’emplois, cela représente une somme rondelette de 7,5 millions de dollars par emploi créé. Ça aurait été plus économique, et bénéfique pour l’environnement, de donner 1 million à chaque employé sans construire l’usine…