samedi 3 juin 2017

vendredi 2 juin 2017

Générosité bien ordonnée

Le premier ministre Philippe Couillard (le nom est marrant) entendait se présenter au CAnada avec, dans une main, quelques broutilles insignifiantes à demander à Ottawa en échange de l'adhésion du Québec à l'acte constitutionnel de 1982 et un stylo bien affûté dans l'autre paluche qui lui démangeait du besoin irrésistible de signer. Seul bémol de la part du quémandeur, il lui fallait obtenir un petit, tout petit, quelque chose afin de ne pas donner l'impression que, comme d'habitude, il avait cédé sur toute la ligne.

Avant même qu'il ait eu le temps de présenter sa modeste petite sébile cabossée, le premier ministre québécois a reçu une fin de non recevoir de la part du fils de Pierre Elliott Trudeau qui lui a coupé le sifflet en affirmant que la constitution cAnadienne ne souffrirait aucune modification.

Bref, même quand les fédéralistes québécois sont disposés à tout lâcher en échange de trois fois rien, c'est encore trop pour ce grand plusse beau pays ouvert et généreux qu'est le CAnada.

Généreux, sans aucun doute; à condition de ne rien lui demander.

jeudi 1 juin 2017

Brésil, prise 2



Pendant plus d'un an, le Brésil avait été secoué par une crise politique d'importance. La présidente de l'époque, Mme Dilma Vana Rousseff, championne de la gauche, s'était retrouvée sur la sellette à cause d'une affaire de corruption. L'opposition de droite s'était alors déchaînée, plaçant à sa tête le vice-président Michel Terner– on n'est trahi que par les siens – et lançant dans les rues des hordes de manifestants réclamant la démission de Mme Rousseff. Finalement, en août 2016, elle fut chassée de la présidence à la suite d'une résolution de destitution votée par le Sénat.

La paix s'est-elle abattue sur le Brésil pour autant? Pas vraiment, car l'arrivée au pouvoir de M. Terner a signifié la prise de contrôle par la droite qui s'est mise en frais de saper le filet social, déjà pas très solide, ce qui a depuis fait réagir la population. Cette fois, ce sont les forces de gauche qui ont pris d'assaut les rues pour protester contre les atteintes au droit du travail et aux retraites que le nouveau président met de l'avant. Les choses en sont rendues au point où M. Terner envisage de faire donner l'armée contre les manifestations, lesquelles risquent fort de le déborder.
Dilma Vana Rousseff

On peut se demander, finalement, si c'était une si bonne idée de destituer Mme Rousseff, puisqu'on en est venu ainsi à une grave confrontation sociale. Évidemment, certains – qui n'auront pas tort, loin de là – feront remarquer que les affaires de corruption ne sont pas anodines et qu'elles constituent une épine dans le flanc de toute société qui se respecte. Mais je trouve plus grave, personnellement, de remettre en question les acquis sociaux dans un pays émergent où les disparités socioéconomiques sont énormes. Je laisse au lecteur le soin de trancher quant à savoir lequel des deux est pire.

Ah oui, j'oubliais de mentionner: Michel Terner fait présentement face à des accusations de corruption et de collusion…

mercredi 31 mai 2017

Le noir et le blanc



Tandis qu'il était en visite en Arabie saoudite, le président des Stazunis, M. Donald Trompe, a été reçu comme un roi. Et qui de mieux pour offrir une réception royale qu'un autre monarque, le roi de ce pays allié indéfectible des Yankees depuis des décennies. En effet, il n'y a pas de démocratie, là-bas; même pas de semblant d'élections. Il s'agit d'un régime des plus autoritaires où les droits individuels ne sont pas reconnus. En fait, je pense qu'ils sont reconnus, mais sur une base censitaire; c'est-à-dire que, si vous avez assez de pognon, vous aurez le droit de faire à vos concitoyens ce que la famille royale leur fait depuis toujours.

Bref, ce bon Donald s'est baladé par là. Afin de ne pas être en reste, il a profité d'une de ses occasions de discours pour attaquer de front l'Iran, son système politique et son président récemment reconduit au pouvoir lors des élections du 19 mai dernier, avec 57 % des voix exprimées. En effet, il n'a pas hésité à affirmer, devant son parterre saoudien, que l'Iran était un régime dictatorial, antidémocratique faisant la promotion du terrorisme. Notons en passant que, le 9 mars 2016, une cour civile yankee a statué que l'Iran était responsable des attaques du 11 septembre 2001 à New York et l'a condamné à une amende de 10,5 milliards de dollars. Condamnation qui, faut-il le préciser, est demeurée sans suite.

Ce que le bon Donald feint d'ignorer – peut-être que, dans son cas, ce n'est pas de la simulation –, c'est que le président iranien est élu au suffrage universel direct et que, en conséquence, il est choisi par la majorité des votants. Tandis que lui, Donald Trompe, a été choisi par un collège électoral qui, grâce au jeu d'une distribution atypique du vote, a fait en sorte qu'il a été élu président par une minorité des électeurs. Bref, il n'a pas de leçons de démocratie à donner à qui que ce soit.

Quant à l'appui au terrorisme, notons au passage que les pirates de l'air qui ont détourné les avions sur les tours jumelles du World Trade Center étaient majoritairement des Saoudiens.

Pauvre M. Trompe. Visa le noir; tua le blanc…

mardi 30 mai 2017

Scène gestion


lundi 29 mai 2017

Cher Scheer

L'interminable course à la chefferie du Parti conservateur du CAnada – l'autre Parti libéral, quoi – s'est enfin terminée, cette fin de semaine. Si le processus visant à trouver un digne remplaçant à Stephen Harper n'aura somme toute suscité qu'un intérêt bien relatif, voire une indifférence plus ou moins dissimulée, on ne peut en dire autant de sa conclusion.

À l'origine, il y avait 13 aspirants pour le poste. C'était un peu beaucoup, mais quand on cherche à assurer son avenir politique afin se vendre au plus offrant, il est avantageux de pouvoir indiquer sur son curriculum vitae qu'on a été candidat à la chefferie d'un des plus importants partis politiques cAnadiens.

Bref, 13 aspirants parmi lesquels on trouvait un peu de tout. Des faces de carême, comme Steven Blaney et des clowns se trouvant hilarants, comme… Steven Blaney. Il y avait aussi tout un lot de figurants plus ternes les uns que les autres et dont l'histoire n'a pas retenu le nom. Sans oublier celui ou celle qui aurait pu faire un bon chef, mais pour qui personne n'a voté. Et enfin, le favori, exemple parfait de ceux qui ont tant de succès en politique par les temps qui courent, nul autre que le célèbre Maxime Bernier.

Ladite course avait bien entendu son favori, le susmentionné Bernier, lequel a mené à la fois dans les sondages et au cours des 12 premiers votes qui émaillèrent ce long et fastidieux processus de sélection. Finalement, au treizième vote, déjouant les attentes et les pronostics, ce fut Andrew Scheer qui remporta la victoire avec une très courte marge de 1 %.

Mais la démocratie, c'est la démocratie, partout au monde sauf dans le cas de référendums québécois, de sorte que la règle du 50 % plus un a prévalu et que Maxime Bernier, contre toute attente a échoué à se faire élire. Parions que les membres du Parti conservateur doivent en ce moment pousser un soupir de soulagement puisqu'ils ont eu la prescience de ne pas retenir pour les mener le tarlais de service.

Enfin, pas celui-là…

dimanche 28 mai 2017

Nos beaux maîtres

Emmanuel Macron et le fils de Pierre Elliott Trudeau
que les médias rêvent de voir devenir de bons amis
(hum! hum!).


Avez-vous remarqué que le personnel politique actuel – quel que soit le pays, d'ailleurs – tend à tomber dans l'une de deux catégories.

La première, c'est celle des chefs d'État ou de gouvernement gros, bêtes et méchants. Ici, les exemples ne manquent pas, qu'il s'agisse des Stazunis, de la Pologne ou de la Russie.

La seconde, c'est celle des jeunes cadres dynamiques. Alors, là, les exemples commencent à affluer. L'un des premiers a été le fils de Pierre Elliott Trudeau qui, en tant que premier ministre du CAnada, a lancé la tendance. Le dernier en date n'est nul autre qu'Emmanuel Macron qui est devenu, récemment, président de la République française avant même d'avoir fêté ses 40 ans (Macron, pas la République).

Quels sont les traits distinctifs de ces leaders modernes? Tout d'abord, ils se doivent d'être jeunes et beaux; photogéniques, à tout le moins. Ensuite, il leur faut absolument pouvoir compter sur des contacts dans le monde des communications qui vont mousser leur image auprès du bon peuple. Aussi, il leur faut à tout prix se confiner dans les lieux communs; pas de prises de position tranchées, surtout. Ils optent la plupart du temps, en campagne et lorsque les circonstances le permettent, pour des opinions populaires et hautement morales, quitte à les fouler au pied lorsque les intérêts de ceux qui les ont placés au pouvoir l'exigent. Enfin, si une expérience en politique, en affaires ou dans tout autre domaine pertinent peut s'avérer utile, elle n'est pas nécessaire, et de loin. Le meilleur exemple est sans conteste celui du fils de Pierre Elliott Trudeau qui n'a jamais rien ciré de toute sa vie et qui s'est retrouvé, grâce à sa jolie petite gueule, à la tête du gouvernement.

Un programme? Du talent? Des connaissances? De l'expérience? Des accomplissements? Poids morts que tout cela! Car ils risquent de nuire à l'image.

Au moins, là-dessus, les jeunes cadres dynamiques et les gros bêtas méchants ont quelque chose en commun.