samedi 29 octobre 2022

Surprise d'Halloween

 

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vendredi 28 octobre 2022

Catalogue

 


Le carnet blanc


Pièce à un personnage. Dans un huis clos minimaliste, l’Auteur est le nom du personnage qui s’adresse à un interlocuteur imaginaire, qui peut tout aussi bien être le spectateur lui-même. Il lui raconte la genèse du livre auquel il travaille et dont les feuillets épars couvrent non seulement son bureau, mais aussi la scène tout entière. L’histoire du manuscrit commence avec les premiers balbutiements de l’oeuvre, lorsque l’Auteur a reçu en cadeau un carnet blanc dont il croyait se servir pour y consigner des idées de texte. Mais, sous le coup d’une inspiration subite, il a décidé de se servir du carnet afin d’y élaborer les grandes lignes de sa nouvelle oeuvre. L’Auteur hésite longtemps avant d’expliquer en quoi consiste le manuscrit, ne sachant pas très bien à quel genre il appartient. Tout a commencé au cours d’une conversation téléphonique avec un collègue, où l’Auteur a imaginé de constituer un recueil de titres amusants, pour la plupart des calembours ou des contrepèteries. Ainsi, au hasard des conversations ou à la suite de réflexions personnelles, l’Auteur a glané des titres tirés de la vie quotidienne. Graduellement, l’oeuvre a crû et aux titres s’est ajouté une brève histoire, un résumé, sorte de synopsis, dont la seule fonction était de donner un semblant de crédibilité aux titres dont certains paraissaient hautement improbables. À travers ces ouvrages imaginaires, s’est développée graduellement l’idée qu’ils pourraient faire partie de la collection d’une maison d’édition tout aussi imaginaire. C’est ainsi que l’Auteur, désirant utiliser son manuscrit comme une métaphore, décrit les éléments de l’univers réel, ainsi que les destinées humaines, comme un ensemble de fictions emboîtées les unes dans les autres semblable en cela aux poupées gigognes. L’Auteur, en même temps qu’il entrecoupe la description des histoires de ses réflexions, raconte également la méthode qu’il a employée afin d’élaborer son livre. Il s’est servi de modestes manifestations de la nature humaine afin de leur donner une dimension décuplée, de leur accorder même un sens profond et transcendant, en s’inspirant de leur banalité même. L’Auteur a retenu, pour constituer la matière des publications fictives, des événements et des thèmes populaires ayant la cote au cours des années où la maison d’édition imaginaire aurait été active. Mais, devant l’apparente apathie de son interlocuteur, tout aussi imaginaire que le reste, l’Auteur, afin de susciter une réaction chez celui-ci, entame alors une profonde réflexion sur l’inanité des entreprises humaines et, dans son envolée, aborde le thème de la mort. Sa ferveur est poussée à l’excès lorsque, debout sur son bureau, il semble oublier la précarité de sa position et qu’il vient près de succomber sous sa propre plume.


 – Luc Ratiphe – 134 p. – 1992 – Étrange huis clos où le personnage principal tente d’éclairer les dédales du processus d’écriture, obsédé par son besoin d’originalité et poussé par le désir de création, ce dernier ne prenant son sens que confronté à la notion de destruction.


mercredi 26 octobre 2022

Rishi et les riches




Le nouveau premier ministre britannique a bien appris des avanies subies par sa prédécesseure. 


En effet, on se souviendra que les mesures fiscales que voulait entreprendre Mme Liz Truss avaient entraîné une levée de boucliers dans l'ensemble de la population qui trouvait injuste que, dans la situation économique présente, on cherchât à réduire le fardeau fiscal des plus nantis.


Déterminé à éviter ce piège, M. Rishi Sunak décidera sans doute de faire le contraire; à savoir, alourdir celui des moins riches.


C'est du Joly (septies*)

 




* pour ne pas dire «septique».

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C’est pas au Québec que tu verrais une affaire de même !


Pièce de théâtre au ton humoristique décapant dont les propos sont constamment gardés au superlatif, malgré la trivialité qui marque la vie et les schèmes de référence des protagonistes. La pièce dénonce en outre un mal terriblement répandu à notre époque : l’omnipotence du phénomène télévisuel où, en parodiant le mot de Marshall McLuhan, l’auteur se plaît à dire que « le médium, c’est le ravage ». Dans la salle de séjour au décor excessivement kitsch d’une maison de banlieue aisée, mais non cossue, une famille de la classe moyenne s’est réunie, en une rare occasion, pour écouter la télévision. Pour une raison inconnue, elle s’entête à regarder un film étranger, c’est-à-dire ni canadien ni américain, auquel elle n’entend goutte. La pièce débute alors que vont bon train les commentaires au sujet du film qui, lui-même, en est à ses dernières minutes de projection. Alors que le drame s’achève dans ce qui semble la plus totale confusion, les commentaires vont bon train au sujet du scénario et du jeu ampoulé des comédiens. Insensiblement, ces commentaires dérapent au point où les remarques se font de plus en plus personnelles et que l’on découvre les déboires sentimentaux à répétition du fils, qui se fait le miroir des désillusions du père à la fois quant à sa propre vie amoureuse et à sa vie professionnelle visiblement encroûtée dans la routine et l’ennui. Quant à la fille aînée, de retour à la maison familiale après une faillite personnelle, qu’elle a vécue comme le plus important échec de son existence, et la fin d’une union libre avec un universitaire étranger, qui l’a laissée par contraste étrangement indifférente, elle tente sans grand succès de se rapprocher de sa mère, laquelle s’est tournée vers l’alcool afin de se constituer un jardin secret qu’elle n’aurait pas l’imagination de se bâtir autrement. Dès que le film fait place aux actualités, les commentaires outranciers des journalistes répondent aux remarques des protagonistes et à leur ignorance patente à la fois de l’actualité, nationale ou internationale, et des notions de base les plus élémentaires de la dynamique sociale où la phrase « En tout cas, c’est pas au Québec que tu verrais des affaires de même ! » revient avec une irritante monotonie. Lorsque, une demi-heure plus tard – la pièce est écrite en temps réel – , le bulletin de nouvelles cède l’antenne à un autre film étranger, la solidarité illusoire qui s’était constituée le temps des actualités s’effrite rapidement et les protagonistes se retirent les uns après les autres en se souhaitant une bonne nuit avec toute la causticité dont ils sont capables. Seul demeure le père, qui poursuit son écoute par désoeuvrement, lequel est devenu la principale caractéristique de sa vie. Il tente, en dépit de tout, de saisir les fils et les ramifications du film que, dans un soliloque final, il raccorde à sa propre vie afin de lui donner un sens.


 – Laurence Desmarais – 120 p. – 1993 – Poignant témoignage quasi surréaliste de la vie contemporaine, en mettant particulièrement l’accent sur les effets délétères de celle-ci à l’endroit des valeurs familiales.


mardi 25 octobre 2022

Montréal vue du sol


 

Une œuvre de Sam, coin Saint-Zotique et Saint-Laurent.

Montréal vue du sol


 

Le semblant de démocratie a encore frappé!

 




Le Royaume-Uni a un nouveau premier ministre. Apparemment, le pays les change maintenant presque aussi souvent que je change de linges à vaisselle. Le dernier en date est d'origine indienne, ses grands-parents ayant immigré depuis le Kenya et il se nomme Rishi Sunak. Ce n'est pas un poids plume en politique, puisqu'il a été ministre des Finances sous Boris Johnson et Liz Truss. 


Grâce à l'extrême démocratie dont jouit le parlementarisme à la britannique, M. Sunak n'a pas été choisi ni élu à la tête du gouvernement. Il n'avait qu'une seule rivale à ce poste, laquelle n'a pu réunir les parrainages nécessaires afin de pouvoir poser officiellement sa candidature. Bref, il a été propulsé au pouvoir par défaut.


Cela est toujours mauvais signe pour inaugurer un mandat. Mais c'est mieux que de recourir à des élections en bonne et due forme. La vraie démocratie, vous savez, c'est toujours un risque pour ceux qui détiennent le pouvoir.


Petit détail important: pour son assermentation, M. Sunak a juré sur le Bhagavad Gita, un des livres sacrés de la religion hindoue. Bible, Évangiles, Coran ou Bahgavad Gita, on remarque que personne, nulle part, jamais ne prête serment sur une copie du Contrat social.



lundi 24 octobre 2022

Catalogue

 


La balle fatale


Simon est un jeune adolescent traversant une période difficile. Ses parents, à deux doigts du divorce, sont constamment à couteaux tirés. Lui-même, mal dans sa peau, jette sur le monde qui l’entoure un regard acerbe et désabusé. Incapable d’accepter toute la dureté et l’indifférence universelles, il mène une existence tourmentée par des aspirations indéfinissables et des désirs inconnus. Véritable écorché, il n’arrive même pas à trouver de réconfort auprès de Sophie, une jeune fille de son âge, avec qui il s’initie aux plaisirs de l’amour. Malgré tous ses efforts, elle qui éprouve à l’égard de l’avenir une foi inébranlable, elle ne peut secouer Simon qui est, en fait, malade du présent. Ce dernier trouve un complice et un compagnon d’infortune en la personne de Loïc, un jeune paumé comme lui, mais qui, contrairement à Simon, s’avère très heureux de sa situation. Loïc, déterminé à savourer la décadence de son époque jusqu’à l’ultime instant, tente d’entraîner Simon à sa suite. Mais ce dernier, trop désillusionné, ne croit pas trouver de solution dans l’abandon davantage qu’il ne croit en trouver dans la lutte. Simon fait alors connaissance avec Patrick, le frère de Loïc, un homme dans la vingtaine qui réussit à s’attacher Simon. Patrick pratique, entre autres sports, le tir de compétition. À son invitation, Simon découvre enfin un domaine dans lequel il excelle. Devenu instantanément le centre d’attraction du club où s’entraîne Patrick, il se crée un nouveau cercle d’amis et, pour si peu, commence à voir les choses sous un nouveau jour. Profitant de cet intérêt marqué pour les armes à feu, Patrick lui inculque, avec d’élémentaires règles de prudence, de nouvelles valeurs afin que Simon puisse prendre son existence en main. Soudés par une profonde et solide amitié, ils développent une relation presque exclusive. Même au moment où Patrick annonce à Simon qu’il est amoureux d’une femme, leur relation privilégiée demeure au centre de leur vie. Mais Simon commence à avoir des doutes lorsqu’il remarque que Sophie semble plus distante à son égard. Même s’ils continuent à se voir, leur relation perd de son intensité et de son lustre. Soupçonnant la présence d’un rival, Simon découvre un soir dans les affaires de la jeune fille une balle de carabine d’un calibre correspondant à celui de l’arme de Patrick. Ses tentatives pour faire avouer Sophie étant vaines, la jeune fille s’entêtant à nier qu’elle n’a jamais connu Patrick, Simon tente alors de faire parler celui qu’il considère désormais comme un faux frère. Devant l’imperturbable attitude de son aîné, Simon, furieux, braque son arme et abat son ami. Ce n’est que plus tard que Sophie comprendra que la balle à l’origine de la tragédie a été égarée chez elle par Simon lui-même qu’elle soupçonnait à son tour d’entretenir une relation homosexuelle avec Patrick.


 – Paul Aumin – 118 p. – 1992 – Pièce éclatée, mais néanmoins menée de main de maître, cette oeuvre présente le caractère troublant de l’ambiguïté amoureuse, à laquelle se mêle la solide constance de l’amitié. Mais la jalousie reste plus forte que tout.


dimanche 23 octobre 2022

Montréal vue du sol


 

Montréal vue du sol